Samedi à Solidays 2018, Zé Mateo, Sly et High Ku de Chinese Man nous ont offert quelques minutes de leur temps pour une conférence de presse… presque privée !
En effet, il y avait peu de journalistes présents (peut être parce qu’on les a trop vu et qu’ils sont des habitués du festival comme ils en plaisanteront) et Justfocus s’est fait plaisir en posant plein de questions aux 3 membres de Chinese Man sur leurs projets et leur label.
Ce n’est pas votre première fois à Solidays. Aujourd’hui le festival a beaucoup grandi. Qu’est-ce que ça fait de revenir ?
Chinese Man : On s’est rendu compte que ça fait la 5ème fois qu’on vient !! On est un peu la maison. C’est cool, on est content ! C’est un bon rendez-vous ; ça nous a accompagné depuis le début, à chaque projet. C’est un moment chouette à partager et un très gros festival pour une belle cause. On retrouve des copains en backstage : ça marque toujours un moment important de l’été.
Vous avez un meilleur souvenir à nous raconter ?
Chinese Man : On a toujours des petites surprises à Solidays et à chaque fois on prend une petite revanche sur des petites galères techniques. Là ça va : tout va bien ! Les planètes se sont alignées, c’est 2018, c’est cool !
Est-ce que le fait d’être votre propre label vous donne plus de travail pour gérer l’ensemble de vos projets ?
Chinese Man : Je dirai que c’était valable au début ; après on s’est entouré, on a construit une équipe. Maintenant, nous on a un rôle qui est assez lié à la direction artistique, mais toute la structure est gérée par pleins de gens supers, dont certains sont ici. C’est la force du projet : l’équipe qui gère le label traduit assez bien l’esprit du projet qu’on a voulu monter depuis le départ. En fait les gens se sont greffés à ce qu’on avait envie de faire.
Tout est fait maison chez Chinese Man. Mais comment vous vous répartissez les choix ?
Chinese Man : Il y a un choix collégial sur les décisions qu’on prend. Après il y a des choix sur lesquels on est pas forcement impliqué quand il s’agit des décisions en interne du label. Mais en ce qui concerne les choix artistiques, c’est à dire avec quels nouveaux artistes on a envie de travailler, il faut que ce soit collégial parce que c’est tout le monde qui s’implique. On a pas créé un catalogue avec 40 artistes parce qu’on peut pas le développer, l’équipe qui travaille au label ne pourrait pas le faire. On se décide ensemble quand on démarre un nouveau projet.
Shikantaza, le nom de votre dernier album veut dire « être assis dans rien faire ». Est-ce que vous avez eu le temps de vous poser ces dernier temps ?
Chinese Man : Oui ça va. L’an dernier on s’est fait une énorme tournée pour la sortie de l’album et cette année on était plutôt cool. On a fait pas mal de dates en Europe avant de revenir sur des festivals en France, mais de manière générale on arrive à garder un rythme assez posé qui reste agréable pour nous. Le fait qu’on ait notre propose Label, qu’on soit notre propre tourneur ça permet aussi de prendre le temps, de ne pas s’imposer des rythmes qui ferait qu’on se lasserait assez vite je pense.
Le dernier album est un peu plus spirituel que les autres. C’est quoi la spiritualité chez Chinese Man ?
Chinese Man : Question difficile ! La remarque sur l’album est vraie en tout cas dans le sens où les quelques derniers projets qu’on avait fait étaient plus bavards : il y avait pas mal de MC, d’invité. Là, on avait vraiment envie de se replonger dans la musique instrumentale et donc, par extension, des morceaux un peu plus longs qui vont inspirer une certaine spiritualité. Mais pour nous… je sais pas s’il y a vraiment une réponse pour le groupe… Je crois que chacun individuellement a ses recherches spirituelles. Pour moi c’est le foot (Sly) ! C’est pas vrai, mais c’est la coupe de monde et j’ai pas d’idée. Désolé, c’est la réponse que tu auras (les autres veulent pas se prononcer sur le sujet).
Vous avez collaboré sur le spectacle de cirque Speakeasy. Comment êtes-vous arrivé sur ce projet ? Est-ce que vous pouvez nous en parler ?
Chinese Man : En fait on avait un duo de cirque avant (rires). Il y a 2 ans, on s’est fait approcher par des artistes d’une grosse compagnie de cirque qui montait un projet parallèle qui s’appelle The Rat Pack. Il nous ont proposé de participer au projet. Nous on était en train de finaliser notre album ; c’était pas vraiment le bon moment pour créer. Mais le projet était assez beau et nous intéressait donc on s’est mis d’accord sur un principe de travail. On leur a proposé de piocher dans nos morceaux, on a rééditer un peu… On a pas fait de création originale, c’est plutôt un ensemble de ce que Chinese propose. On s’est fait aider par Supa-Jay, un des artistes de Scratch Bandits Crew, qui a pu faire les structures, les edits avec eux. La collaboration s’est faite comme ça et c’est super parce que pour nous ça a du sens aussi. La musique circule bien, on a vraiment notre numéro qu’on doit travailler un peu plus avec les coudes… le truc où tu bloques comme ça là… (se tourne vers High Ku). On espère pouvoir faire du cirque au lieu d’appuyer sur des boutons et de scratcher. (rires) Qu’est-ce que tu en penses ? (à High Ku qui affirme de la tête, l’air pas du tout convaincu)
https://youtu.be/OVEM62Sy6Xw
Chinese Man : C’est une belle collaboration en tout cas. On l’a déjà vu, ils sont en ce moment au Palais des Glaces jusqu’au 1er septembre.
Evénement Facebook de Speakeasy
Est-ce que ça vous donne envie de faire d’autres projets de ce genre, de la musique de film peut être ?
Chinese Man : Ouais ça fait longtemps qu’on a envie de faire une musique de film, une BO ; ça s’est pas encore présenté. C’est des projets un petit peu différents et un peu longs en général, mais c’est toujours plaisant d’avoir ta musique qui est utilisée dans un média ou un format qui n’était pas pensé pour ça à la base. Si on a l’occasion de faire d’autres projets dans cet esprit, avec plaisir, oui ! Et même de prendre plus de temps pour faire une vraie création, ça serait vraiment chouette !
La façon de procéder pour la création de musique de film vous obligerait à travailler différemment ?
Chinese Man : Je pense, parce qu’il y a des aller-retours entre les artistes. Tu proposes un morceau, j’imagine que s’il y a des envies particulières il faut retravailler. Je pense que c’est une collaboration plus intense. Même avec un MC où ton morceau est pratiquement finalisé et tu ne fais que quelques petites retouches, là c’est vraiment plus d’aller-retours et ça doit t’amener dans des directions différentes musicalement forcément.
Pour le travail qu’il y a sur vos clips, même si le son est là bien avant, comment viennent les images ?
Chinese Man : On a la chance de travailler depuis presque le début du projet avec un couple d’amis, Fred et Annabelle, qui sont développeur 3D. En fait, ça se passe de manière assez simple : on décide ensemble d’un morceau sur lequel on va travailler, ensuite ils nous exposent leur idée. On comprend pas ce qu’ils veulent faire (rires). Il reviennent quelques mois ou un bon moment après : ils nous montrent et on dit que c’est génial ! Je schématise un peu mais c’est vrai qu’ils ont développé de manière assez indépendante l’univers visuel de Chinese Man selon ce qu’ils avaient envie de faire. Bizarrement on a jamais eu besoin de revenir dessus. J’ai l’impression que maintenant c’est quasiment 50% du projet… en tout cas en live c’est des grosses données du projet.
Pour le live de ce soir, il faut s’attendre à quoi ?
Chinese Man : Non ce soir on a pas pu prendre d’écran (rires) Si, il y a beaucoup de visuels, il y a beaucoup de vidéos. Il y a aussi d’autres vidéastes avec qui ont travaille comme Vince, Yann Marquis… L’enjeux sur un live comme ça, c’est de faire cohabiter les différents univers musicaux mais aussi visuels. Pour ça on a toute une équipe sur place qui va mixer tous ces média en live pour qu’on est quelque chose de cohérent à la fin.
Des gars cool, sans prise de tête et drôle : voilà ce qu’on retient de cette rencontre avec les Chinese Man
Retrouver le report de Chinese Man à Solidays 2018
Photos : Florian Fromentin – https://www.florianfromentin.fr