Shepard Fairey : 10 choses à savoir sur l’artiste américain le plus célèbre

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Shepard Fairey, de son vrai nom Frank Shepard Fairey, est un artiste de rue, graphiste, activiste et illustrateur américain. Largement connu sous le pseudonyme OBEY, il a su imposer son style unique dans le paysage artistique contemporain. Ses œuvres sont partout, des murs de la ville aux galeries prestigieuses.

Mais en réalité, d’où vient-il ? Quelles sont ses origines artistiques ? Comment a-t-il réussi à captiver l’attention du public et des critiques ? Qui est véritablement cet homme derrière les œuvres ? Justement, cet article fait un tour d’horizon du sujet et vous propose 10 choses importantes à savoir sur le fameux OBEY. Lisez-le !

Naissance et études

Shepard Fairey OBEY est né le 15 février 1970 à Charleston, en Caroline du Sud. Dès son jeune âge, il s’intéresse à l’art et commence à créer des affiches et des sérigraphies pour des groupes de musique locaux. Mais c’est à la Rhode Island School of Design (RISD) qu’il développe ses compétences artistiques et forge sa vision singulière. Il obtient ainsi un Bachelor of Fine Arts en illustration en 1992.

À la RISD, Fairey a développé un style distinctif qui fusionnait des éléments de culture pop, de propagande politique et de techniques de sérigraphie. Son travail à l’école a jeté les bases de son futur projet « OBEY Giant » qui deviendrait une icône mondiale du street art.

Street art et activisme

oeuvre de obey
graffiti de obey

L’engagement de Shepard Fairey dans le street art va de pair avec son activisme politique. Dès le début de sa carrière, il a utilisé son art comme un moyen de critiquer :

  • Le pouvoir ;
  • Les inégalités sociales ;
  • Et les abus politiques.

Il a souvent choisi des lieux publics très visibles pour ses œuvres, assurant ainsi une large diffusion de ses messages. Ses affiches et pochoirs sont devenus des outils de communication puissants, transmettant des idées subversives et appelant à l’action.

Fairey a également été impliqué dans de nombreuses campagnes sociales et environnementales. Par son engagement constant, il a démontré ainsi que le street art peut être un puissant vecteur de changement social et politique.

OBEY Giant

« OBEY Giant » est sans doute l’œuvre la plus emblématique de Shepard Fairey alors qu’il était encore étudiant à la RISD. Ce projet, qui a débuté en 1989, tournait autour d’un sticker représentant le lutteur André the Giant avec la légende « Andre the Giant Has a Posse ». Initialement conçu comme une blague entre amis, le sticker est rapidement devenu un phénomène viral.

L’idée derrière « OBEY Giant » était de provoquer une réflexion sur le pouvoir, la propagande et la conformité. Le projet a évolué pour inclure divers médias, allant des stickers aux affiches en passant par les murs de bâtiments.

Skateboard

La culture skateboard des années 1980 et 1990 était intrinsèquement rebelle, prônant une attitude anticonformiste. Et cette culture est indissociable du parcours de Shepard Fairey. En effet, avant de devenir célèbre pour son street art, Fairey était profondément impliqué dans la culture skateboard.

Il a commencé à dessiner des graphiques pour des planches de skateboard. Ce qui lui a permis d’explorer des techniques de design et de sérigraphie qu’il utiliserait plus tard dans son œuvre artistique. Cette tendance se retrouve dans son utilisation de motifs audacieux, de couleurs vives et de symboles provocateurs.

Expositions

Certes, Shepard Fairey est connu comme un artiste de rue. Mais dès les années 2000, il a commencé à exposer ses œuvres dans des galeries et des musées, élargissant ainsi son public au-delà des rues.

Ses expositions individuelles incluent :

  • Supply & Demand au Museum of Contemporary Art de Los Angeles (2006) ;
  • Emanuel à la National Portrait Gallery de Londres (2009) ;
  • OBEY Giant à la Fondation Beyeler à Bâle (2017).

Ces expositions ont permis à Fairey de partager son art avec un public plus large. Aussi, son travail a été salué pour son impact culturel et son engagement social, contribuant à sa reconnaissance internationale.

Studio Number One

En 2003, Shepard Fairey fonde, avec sa femme Amanda Fairey, l’agence de design graphique Studio Number One. Cette agence créative basée à Los Angeles a été conçue comme un espace de collaboration pour des artistes, des designers et des créatifs de divers horizons. Et l’objectif était de fusionner l’art et le design commercial, tout en conservant une forte dimension éthique et sociale dans les projets entrepris.

En effet, le studio a travaillé sur une variété de projets allant de la conception de pochettes d’albums à des campagnes publicitaires en passant par des œuvres d’art public. Il a réalisé des projets pour des clients dont :

  • Nike ;
  • Levi’s ;
  • Amnesty International ;

Influence musicale

La musique a toujours été une source d’inspiration majeure pour Shepard Fairey. Grand amateur de punk rock, il a été influencé par des groupes comme The Clash, Sex Pistols et Dead Kennedys.

Il a également réalisé des affiches et des pochettes d’albums pour des groupes de punk rock et de hip-hop emblématiques, notamment :

  • The Black Eyed Peas;
  • Rage Against the Machine;
  • Public Enemy.

Ces collaborations influent non seulement sur l’esthétique de son travail, mais aussi sur les messages politiques et sociaux qu’il véhicule.

Entreprise

Il n’est plus à démontrer que Shepard Fairey est un vétéran de projets. Entrepreneur avisé, il a fondé plusieurs entreprises et initiatives au cours de sa carrière. Outre Studio Number One, il a lancé OBEY Clothing, une marque de vêtements qui intègre les motifs et les messages de son projet « OBEY Giant ».

Le succès commercial de cette marque a permis à Fairey de financer ses projets artistiques, ce qui a fait jaser les méchantes langues. Certains critiques l’accusent de se vendre et de diluer son message en commercialisant son art.

Récompenses

Bien que son travail soit quelque peu controversé, Shepard Fairey est consacré comme l’un des artistes les plus importants de sa génération. En reconnaissance de son impact significatif sur le monde de l’art et au-delà, il a reçu de nombreuses récompenses et distinctions. En 2009, il a été nommé l’un des « 100 Most Influential People » par le magazine Time.

Il a également reçu le Design Futures Award du Cooper Hewitt, Smithsonian Design Museum, et le Prix du Public du Musée d’Art Contemporain de Los Angeles. Mais il vit sans cesse aux limites de la légalité.

Shepard Fairey et la justice

Shepard Fairey a eu plusieurs démêlés avec la justice, souvent en raison de la nature subversive et non autorisée de son travail. L’un des cas les plus médiatisés est celui de son arrestation en 2009 à Boston. Il a été accusé de vandalisme pour avoir collé des affiches et des stickers sans autorisation.

Mais un an avant cet incident, c’est-à-dire en 2008, Fairey a été impliqué dans une bataille juridique. Cela l’opposait à l’Associated Press (AP) concernant l’utilisation d’une photo de Barack Obama pour son affiche « Hope ». Le litige s’est finalement réglé à l’amiable en 2011.

Malgré ces défis juridiques, Fairey a continué à défendre l’importance de l’art comme forme d’expression libre et critique. Ses démêlés avec la justice n’ont fait que renforcer son engagement envers l’activisme artistique. Ainsi, son œuvre continue d’inspirer et de provoquer de milliers d’artistes à travers le monde.


Images prises via Pixabay