Bien avant même que la bande-annonce de Okja, le dernier long-métrage de Bong Joon-ho, ne sorte, le film avait déjà droit sa polémique. Hier a été divulgué son trailer. Retour sur un film qui allèche autant qu’il n’irrite sur la Croisette (et chez les cinéphiles amoureux des salles obscures ) !
Une polémique qui fait tâche
Okja est le dernier-né du réalisateur coréen Bong Joon-ho. La particularité de ce film? Il est produit par Netflix et ne sortira donc pas dans les salles françaises. Et c’est là que le bât blesse… Les films présents en compétition officielle du Festival de Cannes sortent tous dans les salles de projection de l’Hexagone. Ainsi, les nombreux spectateurs qui n’ont pas la chance de pouvoir assister à la grand-messe dédiée au septième art, peuvent retrouver les œuvres quelque temps plus tard dans les salles obscures. Or voici qu’avec ce premier film en lice de Netflix, la tradition est rompue.
Les organisateurs du festival printanier ont bien essayé pendant un temps de dialoguer avec le géant de la VOD américaine, mais sans succès. Okja ne sera pas visible sur grand écran en France. Pour couper court à la polémique grondante et grandissante, et tenter de faire bonne figure, la direction du Festival a affirmé que désormais les œuvres souhaitant concourir à la sélection officielle cannoise, seront dans l’obligation de diffuser leurs films en salles. Les prochains sont donc prévenus…
Apparemment, Okja n’en a pas fini avec la polémique. Lors de la séance de projection du vendredi 19 mai au matin, le film a été sifflé dès l’apparition du logo Netflix sur l’écran. Puis un problème technique est venu perturber à nouveau la projection. Au bout d’une dizaine de minutes, cette dernière a dû être interrompue, pour être finalement reprise un peu plus tard. Le festival a publié une note sur Twitter pour justifier ce problème.
Dommage que ces polémiques viennent troubler la présence du film dans la compétition. L’œuvre semble en effet attrayante !
Pour un film qui semble prometteur
La bande-annonce dévoilée jeudi 19 mai laisse augurer d’une œuvre riche, troublante et intéressante. L’histoire se situe dans le fantastique, et fraye avec le politique, l’éthique, le philosophique. Le synopsis est le suivant : pendant de longues années, Mija, une petite fille, s’est occupée d’un énorme cochon génétiquement modifié dans les montagnes de la Corée du Sud. Devenu son ami, l’animal surdimensionné va se retrouver capturé par une multinationale, qui a de grands projets pour lui. A sa tête, une directrice narcissique et égocentrique prête à tout pour mettre ses desseins à l’œuvre. Mija se lance alors dans une réelle mission pour délivrer son ami.
A l’affiche du film, le casting est prestigieux. Tilda Swinton en directrice tyrannique, donne la réplique à Seo-Hyun Ahn, Jake Gyllenhaal, Paul Dano ou bien encore Steven Yeun.
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S’emparant des thématiques comme le respect de l’animal, l’ode à la nature, l’illustration de notre société productiviste et destructrice, Okja a tout pour étonner, questionner, alimenter, ravir ou peut-être même décevoir le jury (qui eux le verront en grand format!).
Après Memories of Murder (2003), The Host (2006) ou encore Mother (2013), Bong Joon-ho réitère donc dans sa métaphore du capitalisme fou entreprise précédemment dans Snowpiercer (dans lequel l’actrice Tilda Twinton jouait déjà). Avec Okja, il propose une « suite » qui semble visuellement majestueuse.
Un autre film produit par Netflix sera également présent à Cannes cette année. Il s’agit de The Meyerowitz Stories, du réalisateur et scénariste américain Noah Baumbach.
A défaut de le retrouver dans les salles obscures, Okja sortira sur Netflix le 28 juin prochain. A découvrir pour ceux qui n’ont pas la polémique trop amère…
La bande-annonce VOST :