Trois jours durant et seul en scène, Lionel Hoche présente une production lumineuse avec Youness Anzane à la dramaturgie qui figure un parcours chorégraphique personnel et ajusté avec tranches de vie et rythme enragé.
Du rythme avant tout
Visuellement et rythmiquement, le spectacle est criblé de pulsations qui vous percutent gaiement une heure durant. Question costumes, la mesure est à trouver ailleurs, et c’est tant mieux ! L’extravagance sonne juste dans Lundijeudi. « Pseudo réel » et « imaginaire probable » font appel à une variété bienvenue pour flatter les contorsions de Lionel Hoche. Il convulse, rampe, trébuche, secoue les filins d’une fourure, se juche sur une pointe et l’on applaudit. Pieusement.
Notons par ailleurs l’utilisation des micros : deux micros classiques pendus à des fils, un troisième à la bouche du danseur. Ce dernier capture les bruits de respiration et l’impression de vivre l’effort chorégraphique devient prégnante. On accompagne la fulgurance corporelle de Lionel Hoche et le champ de l’expérience est total : musique forte, enregistrements, commentaires du danseur, sons des mouvements sur la scène, inspirations et expirations d’effort. De vocalise en vocalise, de l’impulsion physique à l’impulsion auditive. Chorégraphiquement et à l’oreille, c’est jubilatoire.
Somnolence et fulgurances
Les portions du spectacle sont séparées par des jeux de somnolence. Le schéma est le suivant : Hoche virevolte, s’assied, s’endort, puis repart vers un nouvel épisode. La rapidité des enchaînements présente une diégèse entrecoupée qui rejoint une harmonie de ton, de rythme, et d’efficacité. Ce « rubik’s cube organique » fait se succéder les tranches de vie et les notes sonores d’artistes du monde chorégraphique dans un cheminement mémoriel discontinu, mais que l’on suit avec plaisir et envie.
Dans le spectacle Lundijeudi, l’humour répond à la frénésie de mouvements, elle-même aidée par une musique tonitruante. Les commentaires sonores du danseur sont drôles, et complètent la réception d’une performance brute, et diablement divertissante.
Lionel Hoche, fructueux phénomène chorégraphique
Après plus de quatre-vingt pièces pour une trentaine de compagnies, Lionel Hoche revient avec deux pièces dans le cadre du festival de danse « Avis de turbulences », du 4 au 28 novembre. Seul sur scène dans Lundijeudi, il ouvre la scène à ses danseurs dans M.M.O, courte traversée onirique sublimée par des jeux de lumières abondants.
Trois conseils made in Just Focus : visitez le site internet de Lionel Hoche, suivez son actualité numérique (il est très présent sur You Tube) et galopez voir ses pièces ! L’ordre importe peu, contentez-vous d’apprécier.
Infos Pratiques
« Lundijeudi » et « M.M.O » de Lionel Hoche les 26, 27 et 28 novembre 2015 à 20h30 au théâtre de l’Etoile du Nord
16 rue Georgette Agutte, 75018 Paris.
01 42 26 47 47
Du 4 au 28 novembre dans le cadre de la onzième édition du festival de danse « Avis de Turbulences »
Dates nationales de la tournée « M.M.O » à retrouver sur le site internet de l’artiste (du 25 novembre 2015 au 24 mai 2016).