Le Black Summer Festival s’achevait dimanche dernier après un défilé lumineux et diversifié d’artistes plus créatifs les uns que les autres. C’est à l’occasion de la clôture de celui-ci que nous avons eu la surprise de découvrir un artiste n’ayant pas encore l’écho qu’il mérite en France : Puppa Lëk Sèn.
Ce dimanche 26 juillet était dédié au Free Market de Paname ayant eu lieu tous les dimanches du Festival. Durant cette parenthèse enchantée, il était possible de venir en famille et de faire découvrir aux enfants des ateliers et animations, mais également des stands de créateurs, des espaces bien-être (massages, manucures, tresses…) et évidemment, des concerts tout au long de la journée.
Le Cabaret Sauvage s’est donc transformé, l’espace d’une journée, en un marché artisanal de partage et d’échange sur fond de découvertes musicales ayant enjoué un public bien présent et surtout heureux d’être là.
Celui que nous attendions est arrivé sur scène avec une ponctualité étonnante à 20h45. Celui que nous attendions, nous était inconnu avant ce Festival. Le premier aperçu que nous avons eu de lui a eu lieu lors de la première partie du concert de Fémi Kuti (et vous savez que Just Focus ne manque rien, alors si vous voulez le revivre en lecture, c’est ici !) qui était tout simplement assurée par ce jeune artiste sénégalais, prénommé Puppa Lëk Sèn.
Cette première rencontre avec l’artiste nous avait laissé un son d’inachevé dans les oreilles car nous aurions aimé en entendre plus. Mais c’était sans compter sur la vie et ses rencontres qui nous ont permis d’assister à sa dernière prestation, cette fois-ci en groupe, lors du Free Market de Paname.
Accompagné de la I&I Family, Puppa Lëk Sèn arrive humblement sur scène en nous présentant son oeuvre, ses ambitions et ses idées : chanter pour la paix, chanter pour ceux que l’on n’entend pas, faire raisonner la musique pour cette partie du Monde que l’on ignore sciemment.
Même si son nom ne vous dit rien, Puppa Lëk Sèn n’en n’est pas à ses débuts et a déjà derrière lui de belles productions.
Dôté d’une voix incroyablement rauque et raisonnante, le reggae man originaire de Ngor débutera sa carrière en 2007 avec l’album « Jok Balla Nac » qui vous dira sûrement quelque chose puisque le titre « Dance All » sera tout simplement synchronisé pour une publicité avec Usain Bolt en 2010.
Repéré pour sa voix étonemment grave et raisonnante, Puppa Lëk Sèn enchaînera par la suite les productions avec notamment « Hope Inna Afreeka » sorti en 2013, dont tous les bénéfices ont été dédiés à la création d’une école de musique dans sa ville natale : Ngor.
Tout ce travail aura bien sûr pour conséquence de donner naissance à de belles collaborations avec Clinton Fearon ou encore Harisson Stafford de Groundation.
Il reviendra en 2014 avec « Jaam Dong » (« Seulement la Paix »), petite pépite classée « Meilleur album de l’année » par Reggaeville. La découverte de cet artiste est également pour nous la découverte d’un vrai paradoxe vocal, tantôt rauque à l’extrême, tantôt d’un aïgu inclassable.
Puppa Lëk Sèn s’exprime en oscillant entre patois jamaïcain, sénégalais, et français, comme s’il avait pour ambition de parler au plus grand monde possible, de toucher toutes les langues, toutes les nationalités avec ses paroles, témoignages de ses combats permanents.
Artiste engagé, le jeune sénégalais se sert de sa musique afin de transmettre un message qui ne sera jamais de trop : Paix, Solidarité et Fraternié. Ses chants sont des échos aux oubliés, aux opprimés, aux violentés. Le reggae retrouve alors ses ambitions originelles en transmettant un message de résistance et d’espoir en un monde meilleur et moins individualiste.
Puppa Lëk Sèn nous a donc présenté durant 45 minutes des titres de son dernier album « Jaam Dong » mais également, en exclusivité, des titres de son prochain album « Sweet and Stuff » qui sortira en 2016. Mais ne craignez rien, vous n’aurez pas à attendre si longtemps, puisque la sortie de l’EP est prévue pour le 8 octobre 2015 !
C’est ainsi que Just Focus aura de nouveau fait une belle découverte musicale, et pas des moindres. La découverte d’un reggae rauque aux sonorités africaines et de paroles engagées et passionnées pouvant raisonner aux quatre coins du Monde.
Enfin, si vous n’avez pas eu la chance d’assister à sa prestation du vendredi 10 juillet pour le concert de Fémi Kuti, on vous la livre, sur un plateau d’argent, avec notre plus grand plaisir !