Taken 3

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Olivier Megaton, déjà réalisateur du deuxième opus revient une seconde fois, cette fois si avec Luc Besson à l’écriture, pour offrir au spectateur assoiffé d’action un troisième épisode. Toujours interprété par Liam Neeson, le personnage de Bryan Mills se voit pris dans une tourmente policière. Alors que son ex femme est assassinée, Mills, lui-même poursuivi par la police qui pense détenir en sa personne le meurtrier, décide de partir à la recherche du véritable tueur.

L’homme n’apprend jamais de ses erreurs. « Taken 3 » en est la preuve. Après le détestable « Taken 2 », un troisième épisode a vu le jour. Pour faire court et simple Olivier Megaton et Luc Besson arrivent avec ce troisième épisode à pousser la débilité scénaristique et l’amateurisme de mise en scène encore plus loin. Le scénario est d’une crédulité, d’une simplicité presque insultante pour l’esprit réfléchi du spectateur averti et de bon goût. Luc Besson à l’écriture n’évite aucun cliché du genre. Il enchaine les situations, les dialogues et les confrontations tous plus banals les uns que les autres. Après une course poursuite avec une police qui cherche à arrêter le pauvre innocent qu’il est, Liam Neeson traque le meurtrier de sa femme sans concession ni aucune retenue, il enchaine quelques pirouettes et combats, et se retrouve sans aucune difficulté quelconque devant le boss final qu’il éliminera simplement. A partir du meurtre de départ, le long métrage n’est qu’un enchainement de situations toutes plus invraisemblantes les unes que les autres, sans véritable obstacle pour arriver jusqu’au but final : la vengeance de sa tendre et regrettée femme. Aucune action, aucun méchant, n’entrainent la moindre tension, le moindre suspense ou doute dans l’esprit du spectateur blasé, sorte de zombie débarrassé de toute aptitude intellectuelle. Rien ne vient barrer la route à Liam Neeson et par conséquent rien ne vient réveiller l’esprit engourdi du spectateur.

Liam Neeson et Forest Whitaker

Mais au-delà d’un vide scénaristique, le long métrage aurait très bien pu s’inscrire dans le registre des séries B idiotes, mais pour le moins divertissantes ou même funs, qui peuvent être d’excellentes surprises esthétiques. Ou même tout simplement un film d’action correct façon « Die Hard 4 ». Mais pourtant le long métrage ne parvient même pas à se hisser à un de ces deux stades. Les combats, trop absents, et trop discrets sont d’une mollesse rare. Le cadrage détestable n’est là que pour masquer des chorégraphies de mauvaise qualité. Aucun combat ne vaut le détour, rien, absolument aucun corps à corps n’offre quelque chose de convenable voir même de crédible. Certaines situations sont mêmes risibles. Ainsi, le spectateur observe la quintessence du ridicule : le personnage de Neeson se voit affronter un méchant en slip moulant blanc crasseux. Que dire de plus…

Liam Neeson

Ainsi, Mégaton va toujours plus loin dans la nullité et la mise en scène n’est malheureusement pas à même de sauver le long métrage du naufrage total. Olivier Mégaton, professionnel de la publicité, réalise un film terriblement mal mis en scène. Il serait à peine exagéré de le comparer à un banal téléfilm sans intérêt. Le montage est une destruction artistique totale. La photographie est horriblement moche et n’offre aucune qualité plastique. Aucun plan du film, absolument aucun ne tient plus de deux secondes à l’écran. L’image saute sans arrêt, la caméra est en permanence mobile et brutale. Pas une seule fois Mégaton ne pose son cadrage et n’offre un plan fixe ou même une action fluide et propre. Le réalisateur change littéralement de plan toutes les deux secondes. Tout bouge sans arrêt de manière désorganisée et superficielle. Ensuite Liam Neeson n’a malheureusement plus le charisme, le physique et la vivacité pour interpréter ce genre de personnage. Trop lent, trop vieux, il ne convient plus dans ce rôle. Le grand homme devrait plutôt chercher une reconversion d’action man chez les Expandables de Stallone. Le seul et unique point positif réside dans le générique introductif. Générique publicitaire moderne et prenant. Très vitaminé, porté par une bande originale idiote mais entrainante. Seul moment esthétique de tout le long métrage, ce générique était presque prometteur.

« Taken 3 » n’est qu’un clip vidéo, une publicité ou une mauvaise bande annonce de 1h40 à ne voir sous aucun prétexte.