Critiques de Here, Hundreds of Beavers et Harold et le crayon magique

Here – Les plus belles années de notre vie – « Le temps file »

Quel est le rapport avec le prix du thé en Chine ?

Une caméra est posée dans un endroit unique qui voit se dérouler les joyeusetés de la vie comme les drames.

Les séquences sont extrêmement fugaces, ce qui empêche tout processus d’empathie et d’attachement pour les personnages et tout développement thématique si ce n’est la brièveté du temps qui passe. La contrainte de l’unité de lieu exclusive donne des scènes complètement capillotractées et rares même si plausibles telles des noces, une procréation ou des funérailles. De plus, il est très ardu de suivre convenablement tant on s’égare entre les différentes époques et les allers retours temporels sont excessivement laborieux. Néanmoins, en sus d’un concept ingénieux, la réalisation est formidable en étant composée d’écrans fragmentés et le principe est exploité jusqu’à la moelle car nous apercevons des paysages marécageux datant de la préhistoire et des Amérindiens. Bref, un exercice de style foncièrement original et touchant, mais qui manque de générosité narrative.

Hundreds of Beavers – « No man ever was glorious who was not laborious »

Aucun homme n’a jamais été glorieux sans être laborieux

Un apprenti trappeur est confronté à plusieurs centaines de castors.

J’aperçois en grande majorité des avis dithyrambiques qui louent un hommage prononcé au cinéma burlesque sur ce métrage, je n’y ai décelé que des inepties stupides perpétrées grotesquement par des types en costumes qui font les animaux. Pourtant, j’adore les films loufoques, mais là c’était trop absurde même pour moi. Néanmoins, je me suis allègrement boyauté face à tant d’andouilleries, notamment lors des scènes de violence intentionnellement exagérées. Bref, un succès qui m’inquiète énormément pour le quotient intellectuel des spectateurs.

Harold et le crayon magique – « Tu n’es qu’un dessin échappé du rayon livres pour enfants, sans narrateur pour te guider »

Savez-vous ce qui vous a donné vie ? Ce qu’il y a de plus mystérieux, puissant, extraordinaire sur Terre. L’imagination à l’état pur

Harold est un personnage de fiction, accompagné de son crayon violet qui permet de matérialiser n’importe quoi, et il se retrouve dans le monde réel.

Le métrage est bouffi de candeur et de poésie enfantine. Les personnages secondaires de l’élan et du porc-épic qui subiront une anthropomorphisation radicale sont fantastiquement cocasses tandis que le héros est un nicodème délicieux. Néanmoins, le scénario est extrêmement schématique, mais il demeure un film destiné aux mistons donc on ne demande rien d’élaboré. Bref, une œuvre édifiante et loufoque à la fois.

Je suis un porc-épic, je n’ai jamais rien fait