Critique de « Rick & Morty Maudit milk-shake » : une fidèle relance

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Si la série animée se poursuit, l’adaptation en comics se relance avec Maudit milk-Shake. Cependant, conserve-t-on l’esprit fou de Rick & Morty ? Pour le savoir, inutile d’aller dans une autre dimension, il suffit de lire notre chronique.

Un nouveau voyage dans la dimension Rick & Morty

Le scénario de Maudit milk-shake est construit pour les nouveaux lecteurs. Dans le tome précédent, Rick et Morty ont détruit notre réalité. Logiquement, ils sont devenus des créatures sans visages mais en récupérant des pièces détachées, ils redeviennent Rick et Morty.  La nouvelle série repart donc à zéro même si elle prend en compte la continuité. De nouvelles menaces surgissent. Dans la réalité de Rick & Morty, Goldenfold est le prof de mathématiques de Morty. Sa tenue composée d’un cardigan marron et d’une cravate noire est totalement ringarde tout comme sa moustache, sa calvitie et ses cheveux longs. Prof démissionnaire, il fait des cours simplistes. Au moindre problème, il arrête le cours et lit des mangas.

Pourtant, dans un autre monde, il est l’intelligence suprême de l’univers. Sur la première page mystico-cosmique, son double est équipé d’une armure et fait un discours lyrique sur la conquête. Il déteste le désordre naturel mais est fasciné par la logique parfaite de l’ordre mathématique. Il veut conquérir des planètes pour créer l’équation de la perfection.

D’autres nouveaux personnages apparaissent. On découvre l’épouse de Rick. Après la lutte contre Goldenfold, la deuxième moitié du livre est consacrée à l’autoproclamé plus grand fan de Rick. Il veut devenir le nouvel acolyte de Rick en remplaçant Morty. Glug Vronsky est le PDG d’une multinationale basée sur les découvertes d’autres dimensions. Cependant, ces créations sont bourrées de malfaçons ou totalement répugnantes. Ce second récit verse dans le bizarre avec les idées et les dessins les plus écœurants de toute la série.

Le dessin a également changé avec l’arrivée d’un nouvel artiste. Fred C. Stresing assisté de Gina Wynbrandt et Marc Ellerby reste proche du dessin animé. Cependant, il trouve une plus grande densité. Les cases sont plus petites, les décors plus fournis et les formes sont plus rondes. Les couleurs numériques sont plus complexes et des effets nombreux apportent de la profondeur.

Cette densité se retrouve dans le scénario. Les péripéties et les univers parallèles se multiplient tellement qu’on a du mal à suivre. le premier récit se clôt par un gigantesque combat interdimensionnel entre des Rick et des Goldenfold. Les deux savants fous s’affrontent mais leurs acolytes ont un autre avis. Morty séduit la fille du grand criminel mais Noelle est consentante car ils ont des points communs. Les deux subissent les expériences de leur leader. Cette folie narrative se retrouve dans les dessins. Un méchant Rick cache derrière lui ses doubles équipées de harnais avec des ailes de chauve-souris. En revanche, les dialogues sont un peu longs.

Pour cette nouvelle série, la forme de ce livre est repensée. Ce choix correspond également à la volonté d’HiComics de proposer des formats plus variés. La couverture en couleur ouvre cette relance par le bleu clair. La première page sort d’une tonalité sombre pour deux pages flashy et délirantes sur différentes incarnations de Rick et Morty selon les dimensions.

Les délires de Rick & Morty en comics
Les délires de Rick & Morty en comics

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Cependant, Maudit milk-shake plaira également aux fans. Si le scénariste Alex Firer arrive sur la série régulière, il est déjà intervenu sur des épisodes spéciaux. Le lecteur retrouve les éléments clés qui font le succès de Rick & Morty. Transformant sans son accord son petit-fils en missile, Rick démontre son absence de morale. Les Sanchez sont en effet une famille dysfonctionnelle. Sans emploi, le père, Jerry, reste à la maison. Il est donc disponible mais Rick refuse d’en faire son acolyte. Tous ses doubles intelligentes étants indisponibles, Rick cherche des renforts chez les idiots : un ouvrier du bâtiment, un promeneur de chiens… mais également un dessinateur de bd.

La série repose aussi sur de multiples conflits de génération. Rick veut se la couler douce en buvant un Space milk-shake tandis que Morty ne peut imaginer autre chose que d’aller à l’école. Il y retrouve une vie normale d’ado. S’ennuyant sans son petit-fils, Rick vient le harceler. Pourtant, Rick décrit Morty comme l’idiot de service nécessaire à l’équilibre de la série, cassant ainsi le quatrième mur. Le grand-père sait également qu’on est au numéro un et arrête la narration extérieure quand le texte devient trop long.

Alex Firer s’amuse des récurrences et des différences entre les univers. Goldenfold demeure un nerd adorant les maths. Pour se détendre, il complète la suite de Fibonacci. Le scénariste crée des blagues de mathématiciens et des objets délirants comme un pistolet dont les balles sont des chiffres. Cependant, le looser d’une réalité est bien plus ambitieux ailleurs. Il a inventé un moteur reposant sur une équation infinie. Son corps change avec un Goldenfold a six bras.

Par le changement de l’équipe créative et le scénario Maudit milk-shake édité par HiComics constitue une porte d’entrée aisée mais également un prolongement pour les fans de Rick & Morty. Ce premier tome marque peut-être le lancement d’une série plus continue car la fin ouverte annonce la suite.

Retrouvez sur le site d’autres chroniques sur la série avec le crossover avec Donjons & Dragons et sur le tome douze.