Focus sur Emilia Pérez, Rosalie et To the moon

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Emilia Pérez – « Quelle bouffonnerie ! »

J’ai encore mal à la chatte rien qu’en pensant à toi

Un narcotrafiquant influent effectue une chirurgie de réattribution sexuelle.

Cette étrangeté bigarrée amalgame peu subtilement cartels et transidentité sur fond de comédie musicale. Le métrage n’adopte jamais la tonalité idoine tant le récit est abracadabrant. En effet, les chansons brisent sempiternellement le rythme et elles gâchent ce qui aurait pu s’avérer des fulgurances dans le genre thriller en étant tout simplement risibles. Les dialogues d’une niaiserie affligeante tels que « changer les corps, c’est changer la société » et le message moraliste pro-LGBT, j’y adhère difficilement. Je soupçonne l’afflux incroyable de critiques dithyrambiques d’être du conformisme progressiste. De plus, il y a une pléthore de sous-intrigues négligées. Néanmoins, la phonation hispanique étant mélodieuse, les complaintes sont entêtantes, la fin est aisément digne d’une tragédie grecque et elle est un pamphlet envers la glorification posthume d’idoles malveillantes.
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Rosalie – « Vous êtes belle, Rosalie »

Elle a des couilles sous ses poilst

Rosalie dissimule son hirsutisme. Pour éviter l’ostracisme, elle est contrainte de se raser. Un homme l’épouse en ignorant son secret.

Le métrage est une réflexion intéressante sur l’ostentation, les convenances physiques et le paraître, soucieux de respecter les inquiétudes féministes modernes. En effet, c’est une habile illustration de l’aphorisme sartrien « L’enfer, c’est les autres » en appelant à endosser ses particularités ; on observe une diversité de réactions et la curiosité des quidams pour une demoiselle arborant fièrement une pilosité excessive est incroyablement lucrative. Le couple s’affranchit des normes conventionnelles et le mari lutte contre des velléités uraniennes en faisant abstinence avec son épouse. De plus, il est assez cocasse de visionner une femme à barbe qui s’adonne au plaisir solitaire. On ne peut que succomber face à la prestation solaire de Nadia Tereszkiewic (même lorsqu’elle porte la barbe). Quant à Benoît Magimel, il sublime aisément son personnage de rustre désemparé qui finira par accepter la différence de sa beauté velue. Néanmoins, certaines scènes se complaisent dans une tonalité doloriste. Bref, une œuvre au poil.
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To the Moon – « La science-fiction d’hier est devenue réalité »

La mission ne consiste plus à alunir. L’enjeu, c’est que le monde entier voie l’Amérique battre la Russie à la télé

En vue de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, la NASA propose à Kelly Jones de mettre en scène un faux alunissage.

Cette rom com parvient à nous rappeler le vol Apollo 11, tout en y intégrant une dose humoristique ; même si elle demeure somme toute plutôt classique si l’on omet le contexte historique. Le film fait allusion à la Guerre du Vietnam, que cet événement est censé faire oublier, bref, un pamphlet léger envers l’Amérique, mais j’aurais apprécié davantage d’acerbité. Le réalisateur de la version falsifiée de l’alunissage qui se considère comme l’égal de Stanley Kubrick est des plus cocasses. Néanmoins, tout ne fonctionne par exemple, la romance est assez fabriquée car il n’y a aucune alchimie donc elle est seulement esquissée ou l’odyssée de l’espace déjà-vue. Il y a une ample différence entre les niveaux d’interprétation des deux protagonistes. À noter qu’il ne faut pas escompter sur un métrage complotiste.

Stanley est nul. Un bon film, et voilà que c’est un génie