Critiques de deux adaptations d’un roman : La Couleur pourpre

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La Couleur pourpre (1985) – « T’es noire, t’es pauvre, t’es moche, t’es une femme ! t’es rien ! »

Nettie est battue par son père qui lui a fait deux enfants. Après, elle atterrit chez Albert qui lui inflige aussi de la violence et des viols.

Un chef-d’œuvre de Steven Spielberg, c’est un cas usuel, mais dans un genre inaccoutumé : il étrenne en réalisant un drame. Le cinéaste est bien plus universaliste qu’il n’y paraît, au lieu d’uniquement évoquer les déboires d’une afro-américaine en particulier, ce sont plus généralement les déconvenues et l’assujettissement d’une femme dont il est question. Il y a les scènes de rasage où l’on trépigne avec une appétence courroucée pour le sang, un paradigme de climax. Whoopi Goldberg prouve qu’elle n’est pas seulement une amuseuse apte qu’à jouer dans des comédies.
IMG 0223 Critiques de deux adaptations d’un roman : La Couleur pourpre
La Couleur pourpre – « Ce sont des hommes qui l’ont fait, pas Dieu »

Le cheminement d’une afro-américaine qui est rudoyée par son beau-père puis par Monsieur.

Je lui préfère la version de Steven Spielberg, car nettement plus réaliste et sombre, parce qu’elle foisonne de nombreux détails délectables absents de cette mouture. Cette nouvelle adaptation essaie une démarche inédite (même si Broadway avait déjà effectué cette mue) : la comédie musicale qui vient sempiternellement casser le rythme. En effet, les mélopées n’allègent aucunement le récit. Les couleurs des costumes et des décors excessivement criardes sont antinomiques avec la noirceur que devrait dégager l’œuvre (tout comme les chansons, d’ailleurs) et la dureté de l’existence de l’héroïne. Néanmoins, l’aspect féministe montrant l’abnégation d’une Noire est remarquable.