Dans Antipodes +, la série phare de l’heroic français, propose un voyage dans le futur très actuel. On retrouve le canard le plus maladroit de Paris qui, dans ce troisième tome, est contraint de devenir un tueur à gages…
Un canard, entre mafia et kaijus
Ce troisième volume d’Antipodes + montre que la série ne cesse de progresser. Le dessinateur Vince est de plus en plus précis. La fougue des débuts laisse la place à un dessin dynamique dans une mise en page très variée. De plus, le scénario propose un personnage principal plus dense. Antipodes + quitte totalement l’heroic fantaisy pour se retrouver dans le monde contemporain en suivant Rubéus Kahn. Si sa tenue évoque le John MccLane du cinéma, son visage et son caractère rappellent davantage Donald. Très maladroit, ce canard a pourtant échappé au volcan de Terra Amata puis à l’accusation du meurtre de trente policiers grâce à l’aide de L’Atlas, dirigeant de toute la pègre. En échange, il est devenu leur tueur officiel. Ce n’est pas un changement de carrière car le chef de la mafia, L’Atlas, a kidnappé son fils. Magnanime, le criminel forme le rejeton à devenir le maître du monde en commençant par des cours de marketing.
Rubéus est devenu ami avec Mimi une femme puissante, mais jalouse. Il a beau lui répéter qu’il n’est pas intéressé, elle ne pense qu’à coucher avec lui. Ce Don Juan involontaire a rompu avec sa famille qui est pourtant loin de l’avoir oublié. Son oncle a tenté de le tuer ce qui a ruiné la carrière de ses robots chasseurs de démons. Dans ce nouveau volume d’Antipodes +, monsieur de Vaucanson cherche à redorer son blason. Afin de lutter contre des concurrents plus efficaces, il engage Rubéus pour former les nouveaux pilotes. En effet, ce dernier a prouvé sa valeur en tuant un démon.
Antipodes +, le futur de l’heroic fantasy
Avec Antipodes +, les scénaristes Joann Sfar et Lewis Trondheim jouent avec le temps en mixant notre réalité et l’univers du Donjon. Les lieux conservent les même noms que la série médiévale, mais la campagne a laissé à une métropole ressemblant fortement à Paris. Si on retrouve une tour dirigée par un homme mystérieux, le château est devenu un grand immeuble. Ce mélange s’incarne dans Rubéus Kahn. Sceptique, il est pourtant sauvé par un magicien et peut désormais modifier son visage. Père célibataire, il mène une quête pour retrouver son fils.
Même s’ils font des références à leur série, les scénaristes n’oublient pas de regarder ailleurs, en particulier vers l’Asie. L’arrivée de ces démon rappelle Néon Génésis Evangélion ou Pacific Rim. Le robot géant est une copie plus violente de Goldorak. Tom Cruise serait à sa place pour l’entraînement des pilotes.
Antipodse +10002 réfléchit à la disparition de la mafia. Le monde serait-il meilleur avec une baisse de la criminalité ?Avec Mimi, Rubéus a réussi à se débarrasser du Don, chef précédent de la mafia. On pourrait croire que les gens seraient reconnaissants. Hélas, cette nouvelle liberté ne plaît pas à tout le monde : les drogués ne trouvent plus leur produit et les prostitués se plaignent de l’absence de souteneur. Mimi s’effraie que le nouveau parrain choisisse la lutte contre le crime. Pourtant, son sens tordu de la justice lui offre une promotion inattendue dans le crime. La solution proposée plaît au prostituées mais, manquant de subversion, les drogués se désintoxiquent. Dans Antipodes +, on découvre également que le plus grand tueur est le capitalisme.
Édité par Delcourt, ce troisième d’Antipode + nous fait rentrer dans le fonctionnement criminel de la ville de Vaucanson. On y découvre également davantage la lutte entre des robots géants et des démons. Le final nous propose des probables révélations sur l’origine de ces démons dans la suite de la série.
Vous retrouverez sur ces liens des chroniques du même univers aux Antipodes et sur une garderie.