Critiques de Yannick, Un métier sérieux et Temps mort

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Yannick – « Je ne savais pas que le maïs avait la couleur des cocus »

Le spectateur d’une pièce la prend en otage à cause de la nullité de celle-ci.

Quentin Dupieux, décidément très prolifique ces derniers temps, nous retient prisonniers dans cette salle de spectacle pendant plus d’une heure. Le réalisateur met en scène sa plus grande phobie, c’est-à-dire lasser son audience. Sous ses airs de film concept, son antihéros bouleverse assurément. L’agrément de la garrulité de Raphaël Quenard participe fortement au sentiment de désarroi qui enveloppe cette contemplation sur la relation entre public et divertissement. Néanmoins, le métrage est excessivement court.

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Un métier sérieux – « Vous posez des questions et vous y répondez vous-même »

Le quotidien de Monsieur Barrois, professeur dans un collège : les moments de liesse avec les collègues et les instants davantage compliqués avec des élèves.

Ce métrage est une splendide flatterie réalisée avec mansuétude aux petits soldats de la transmission du savoir. Il dépeint un métier exsangue, mais pas dénué d’optimisme. Le scénario souligne les absurdités du Système dans un portrait juste d’une profession, souvent caricaturée dans le septième art. Le film oscille entre les scènes de désarmantes accointances et les débâcles excessivement communes dans cet emploi. Néanmoins, l’œuvre manque cruellement d’enjeux et elle s’apparente davantage à un agrégat d’anecdotes.

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Temps mort – « On n’a pas envie de rentrer »

Trois prisonniers ont une permission pour le week-end.

Trois métrages bien distincts (j’entends par là que les récits ne s’entremêlent pas) en un seul, il manque atrocement d’aspérités, car au milieu de cet échantillon de femmes salutaires dans l’entourage des détenus, il n’y a pas de contre-exemples, qui seraient incapables de pardonner. L’œuvre esquisse, mais aborde excessivement peu et trop sommairement la mue de la sentence en opprobre sociale. Néanmoins, le film passe sous silence, avec raison, les justifications de leur incarcération.