Ninja Turtles Teenage Years : trop enfantin, pas assez impertinent

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Ce mercredi, un nouveau volet de la saga Les Tortues Ninja voit le jour dans les salles obscures. Septième long-métrage de la licence, après trois films d’animation dans les années 1990, après TMNT : Les Tortues Ninja en 2007, et après les deux films en live action produits par Michael Bay en 2014 et 2016, Ninja Turtles Teenage Years est mis en scène par Jeff Rowe et Kyler Spears. Mais c’est surtout le duo emblématique Seth Rogen et Evan Goldberg, à qui l’on doit l’écriture du scénario, qui est à l’origine du projet. Un nouvel opus qui revient au prisme de l’animation.

 

Ninja Turtles : une longue saga

 

C’est en 1983 que les Tortues Ninja sont créées, par deux auteurs, Kevin Eastman et Peter Laird. Ces derniers ont imaginé ces personnages un peu par hasard, dans leur atelier, alors qu’ils s’ennuyaient et cherchaient à se faire marrer mutuellement. Kevin Eastman explique que :

« Je suis un grand fan de Bruce Lee et je me suis dit ‘si Bruce Lee était un animal, quel animal le plus ridicule serait-il ?’ Je me suis alors mis à dessiner une tortue, qui se tenait debout, avec un masque et des nunchakus autour des bras. J’ai fait un dessin au crayon des quatre Tortues, maniant chacune une arme différente ».

Après avoir écarté plusieurs idées de noms, Eastman, passionné d’histoire de l’art, a opté pour des peintres de la Renaissance. Ils se sont directement mis d’accord pour Leonardo, Michelangelo et Raphael. Puis est ensuite venu Donatello. Rapidement, les Tortues Ninja deviennent un véritable phénomène. Les lecteurs s’arrachent les comics, et les Tortues Ninja sont ensuite adaptées dès 1987 dans une série animée devenue culte pour toute une génération. C’est d’ailleurs son amour pour cette série qui a poussé Seth Rogen à produire ce nouveau film : Ninja Turtles Teenage Years.

 

Une animation dans la veine de Spider-Man

 

Après les deux films de Michael Bay en live action, Seth Rogen et Evan Goldberg ont donc opté pour une approche dans le monde de l’animation. Un choix intelligent tant l’animation est un prisme qui offre de nombreuses libertés artistiques et créatives. Jeff Rowe a donc imaginé un style d’animation chaotique, drôle et imprévisible, loin des standards lisses de l’animation contemporaine. Une approche logique et en adéquation avec le caractère de ses quatre personnages, éternels adolescents bouillonnants et maladroits. Visuellement, Ninja Turtles Teenage Years se traduit par une animation courbée, disproportionnée, faussée et asymétrique, mais aussi joyeuse et colorée.

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Evidemment, le style choisi par Jeff Rowe et Kyler Spears rappelle forcément la licence animée Spider-Man, et ses deux petits chefs d’œuvres : Spider-Man : New Generation et Spider-Man : Across the Spider-Verse. Et la comparaison est parfois rude. Parce que si les trois films optent pour une approche qui rend hommage aux comics, les deux films Spider-Man mettent à l’amande Ninja Turtles Teenage Years. Il y a un léger écart de qualité en termes d’animation, qui ne va pas dans le sens de nos quatre tortues.

 

Une intrigue trop enfantine

 

Même si c’est toujours un plaisir de retrouver Leonardo, Michelangelo, Raphaëlo et Donatello, qui assurent, comme d’habitude, le spectacle, le reste des personnages n’est pas à la hauteur des attentes. A vrai dire, même nos quatre tortues méritaient davantage de folie, de présence et d’explosivité. Pâle copie de ce que l’on peut attendre d’eux, nos quatre Tortues Ninja sont bien sages comparées aux comics et à leur style irrévérencieux et décalé. Trop sage, Ninja Turtles Teenage Years s’adresse à un public assez jeune, et va éventuellement laisser sur le bord de la route les adultes néophytes.

Une scene du film Ninja Turtles Teenage years 1590662 Ninja Turtles Teenage Years : trop enfantin, pas assez impertinent

Il en va de même avec les autres personnages. Ninja Turtles Teenage Years manque de protagonistes impactant. Le film dresse le portrait d’un méchant insipide, dont le climax final est forcé, attendu et tristement grandiloquant. Quant aux personnages secondaires, ils sont tout simplement inexistants, et servent simplement de figuration. Mal définis, mal introduits, mal développés (voir pas du tout), ces personnages sont nombreux, mais ne brassent que du vent pour donner un semblant de vie à une œuvre qui ne parvient jamais à dévoiler son plein potentiel. En ressort une proposition trop enfantine, qui tourne encore autour d’un énième message d’acceptation de soit et de l’autre. Franchement, on attendait un métrage plus adulte, plus décérébré, plus en dehors des codes et des clous. Mais il faudra se contenter d’un dessin-animé certes très beau, mais assez vide thématiquement et émotionnellement…