Critique du tome 9 de Shangri-La Frontier : Monster Hunter

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La série Shangri-La Frontier ne cesse de nous impressionner tome après tome. Plus qu’un isekai, c’est une vraie bible du jeu-vidéo, un message d’amour à la culture vidéo-ludique. Servie par un dessin magnifique, des dialogues succulents et un scénario truffé de bonnes idées, cette œuvre fait partie depuis son premier tome, de nos coups de coeur. Son 9ème volume ne vas pas nous faire changer d’avis.

Le retour du roi

Après une série de combats épiques et la découverte de nouvelles quêtes dans Shanfro, Sunraku a une besoin d’une pause. Et quoi de mieux que de replonger dans un ancien jeu, d’affronter d’anciennes connaissances pour retrouver la forme, aiguiser ses réflexes et retrouver l’envie. Cette interlude salutaire lui a, en outre, permis de glaner des informations essentielles pour progresser dans Shanfro.

En effet, une nouvelle quête s’ouvre à lui qui, potentiellement, peut le mettre sur la piste d’un nouveau monstre unique. Pour y arriver il doit se rendre dans une nouvelle zone Fiftycia. L’endroit est éloigné, plein de dangers. Pour mettre toutes les chances de son côté, Sunraku demande à Saiga 0, le paladin silencieux de l’assister. Ignorant que sur leur chemin ils vont croiser un ancien ennemi.

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Shangri-La Frontier : Dis moi comment tu joues, je te dirai qui tu es

Ce 9è opus de Shangri-La Frontier joue à fond la carte de la double identité. D’un côté, il y a celle de l’avatar du joueur/joueuse auréolé de mystères, de légendes. Autant Sunraku attire la sympathie par son look, autant Saiga 0 inquiète. De l’autre il y a le joueur qui se cache derrière son écran. Or, pour connaître réellement son partenaire, il faut se focaliser sur sa manière de jouer. A-t-il un code ? Est-il à pour jouer ou pour progresser le plus vite ? Cette opposition entre apparence et réalité nourrit l’humour, la romance qui irriguent ce tome.

Cette réflexion sur l’éthique du joueur donne alors toute sa saveur aux relations entre les participants de shanfro. Difficile en effet d’accorder sa confiance. Chaque joueur mène à la fois des quêtes personnelles et collectives. Être membre d’un clan ne signifie pas une fidélité à toute épreuve. Et c’est une question que se pose en permanence Sunraku : qui croire, qui va trahir, qui joue double jeu ? Finalement c’est dans l’adversité, la gestion de la défaite que se révèle la vraie nature des gamers.

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L’univers s’étoffe

Ce volume offre à nouveau de nouvelles révélations sur l’univers du jeu. C’est d’abord sa géographie qui s’agrandit avec de nouvelle zones terrestre mais aussi, et c’est une nouveauté, maritime. C’est ensuite sa mythologie qui nous est dévoilé à travers l’évocation du maître des abysses et surtout la civilisation de l’ère des Dieux. C’est enfin la religion qui apparaît grâce à la Trinité.

L’enrichissement de l’univers est rendu possible par l’incroyable beauté des dessins. On aime la découverte des ruines de l’ère des Dieux (rappelant autant Myazaki que NieR Automata), l’évocation du maître des abysses lorgnant du côté de Pirates des Caraïbes. On aime aussi le sous-texte qui accompagne cette extension du monde. Shangri la Frontier évoque les mises à jour des jeux, les contenus additionnels qui permettent aux jeux de toujours rester attractifs. Ce tome aussi

parle du rôle des fans à travers Saint Illisterra de la Miséricorde, ce P.N.J si populaire qu’il est entouré en permanence de joueurs.

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Shangri-La Frontier : la vertu de l’échec

Continuant ce dialogue permanent entre fiction et réflexion sur le monde du jeux vidéo, ce 9è opus met au coeur de sa narration la notion de coopération d’observation, de culture partagée. Le gaming n’est pas une pratique solitaire. La progression se fait souvent par le partage, l’observation des techniques, l’échange. C’est ce que met en scène la seconde partie de ce tome qui multiple les clins d’oeil intelligent au streaming du jeux vidéos.

Ceci amène ce volume à poursuivre l’exploration de l’échec dans le jeux-vidéos. Le Die and Retry est une mécanique centrale de ce média. Elle se double aussi d’une valeur de modestie. Face à un adversaire puissant, c’est l’expérience collective des joueurs, le partage des échecs, qui mènent vers le succès final. Comme le disait très bien le livre/film Ready Player One, la victoire est toujours plurielle. Le succès des uns nourrit la progression des autres.

C’est à nouveau un tome très réussi que nous offrent Katarina et les éditions Glénat. Shangri-La Frontier s’affirme comme la série d’isekai de références qu’il sera difficile de détrôner.