Elias Ferguson tome 1 : l’héritier de l’empire

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Elias Fergusson cover

Les éditions Glénat  proposent,  dans leur collection Vents d’Ouest, l’intriguant titre Elias Ferguson. L’histoire résolument « pulp « mêle aventures, mystères et inventions sur fond de quête du père. Ce premier volume, sans être révolutionnaire, offre une introduction plaisante.

L’ombre du père

Angleterre, 1937. Elias Ferguson a grandi loin de son père, génial inventeur, certes, mais absent. Dans le collège de Merton à Oxford, le jeune garçon cultive son goût pour les sciences et son indépendance. Mais le jour où son père est retrouvé mort, sa vie tranquille disparaît. Les agences de renseignement des grandes puissances s’intéressent de près à ce jeune homme qui va héritier d’un empire industriel qui a fait de la conquête des abysses son objectif.

Alors que le jeune Elias doit louvoyer entre ses actionnaires, les fonctionnaires, il a aussi la lourde tâche de poursuivre les travaux de son père. Mais comment résister aux pressions de tout bord et de cultiver l’idéal de paix de son paternel ? Sur lui retombe la lourde tâche d’assumer l’héritage familial dans un moment où la guerre gronde.

Elias Ferguson

Une intrigue classique

La narration de cet album est très balisée. Il n’y pas beaucoup d’effets de surprise. Les antagonistes sont connus dès le début, les péripéties s’enchaînent assez mécaniquement de même sur leurs résolutions. Le lecteur va donc suivre dans aucun problème cette introduction qui pour le moment ne révèle aucune surprise et prend son temps.

Ce classicisme constitue un élément très troublant de cette œuvre. D’un côté il peut se lire comme un hommage à un genre qui a donné, inspiré, des œuvres de qualité et qui ont marqué la postérité. On ne serait donc pas loin d’un pastiche. Mais de l’autre, il donne l’impression d’une histoire qui ne semble pas totalement vouloir se lancer sur des chemins nouveaux, comme si il fallait en passer par cette introduction avant d’attaquer les choses sérieuses.

Elias Ferguson

Elias Ferguson : un récit référencé

Ce premier volume d’ Elias Ferguson propulse le lecteur dans un univers connu : celui des années 1930. Les ombres de la guerre menacent même dans cette paisible Angleterre où pullulent les agents au service de l’Allemagne Nazie. C’est donc un ou double récit que construit cette introduction. Une histoire d’espionnage qui reprend tous les codes du  genre : costumes, armes, postures. Une quête personnelle où un homme anonyme se mue en héros.

Le lecteur appréciera le nombre incroyable d’œuvres qui sont citées dans cet album. L’œuvre de Jules Verne est évidemment centrale dans cette histoire de conquête du fond des mers. Mais nous retrouvons aussi des hommages au 7ème art : Indiana Jones, le film d’espionnage et surtout la série Rocketeer. Nous sommes dans une vraie œuvre pulp qui troque la conquête des airs par celle des abysses.

Elias Ferguson

Une construction mécanique, une ambiance sage

La construction de l’intrigue permet une immersion rapide dans l’histoire. Les enjeux sont clairement visibles, les forces en présence identifiées dès les premières cases. Les péripéties s’enchaînent facilement, mécaniquement à mesure que nous passons de l’espionnage à l’aventure et que de nouveaux protagonistes interviennent. On ne peut pas dire que l’on s’ennuie, pourtant l’histoire semble désincarnée.

Cette impression est renforcée par le dessin. D’un côté il est coloré, les visages sont clairs, l’action se suit très facilement. En revanche, les décors sont assez ternes, les ambiances manquent d’ambition. Cela est assez visible dans les arrière-plans qui n’ont pas la folie, le baroque, propres à ce type d’histoire. C’est certainement un choix assumé mais cela construit un récit assez froid où le lecteur peine à être totalement émerveillé et donc à comprendre l’attrait exercé par cette famille Fergusson.

Ce premier tome d’Elias Ferguson fonctionne bien. Sans être révolutionnaire, c’est une introduction efficace qui reste trop sur la retenue.  Si vous être intéressé(e) par les œuvres de la collection Vent d’Ouest, nous vous invitons à lire de la critique du Manoir Sheridan