L’éditeur Mangetsu proposent une nouvelle série par la sortie simultanée des deux premiers tomes. Ron Kamonohashi, Deranged Detective se concentre sur un détective génial, mais psychologiquement fragile. Peut-il résoudre tous les crime sans perdre la raison ?
Le meilleur au fond du classement
Dans le premier tome, le lecteur suit Ron Kamonohashi, élève brillant de Blue, une école de détectives très réputée. Il y a démontré son sens aigu de la logique et son esprit de déduction. Un professeur est persuadé qu’il pourra résoudre toutes les enquêtes inachevées. Pourtant, cinq ans plus tard, son passage dans la vie professionnelle est un échec.
Malgré cette déception, Totomaru Isshiki de la police métropolitaine de Tokyo fait appel à lui. Ce jeune enquêteur est très motivé, mais il est mis de côté en raison de ses nombreuses bourdes et de sa franchise. On ne lui confie que des tâches subalternes, mais cette fois-ci, il peut aider à arrêter un tueur en série. Ron est son dernier recours, mais le dépressif n’ouvre même pas la porte avant de refuser.
Dans le tome 2, Ron est mis en concurrence avec un autre inspecteur, Kawasemi, un officier insupportable, mais très observateur. Membre d’élite de la police d’Aichi, il vient à Tokyo pour trouver le « Collectionneur de mains ». Un tueur en série dans le département d’Aichi est surnommé ainsi en raison des prélèvement qu’il opère sur ses victimes. Le duo de détectives s’intéresse ensuite à un mort par télépathie diffusée en direct à la télévision. Pour, finir Meurtre à l’observatoire de l’île est la meilleure histoire car, étalée sur quatre chapitres, elle est plus complexe.
Agatha Christie est dépassée
Le lecteur assidu de polar retrouvera les codes classiques du whodunit. Dans chaque récit, il faut trouver le coupable à partir de maigres indices que seul un génie peut étudier. Le coupable est révélé en fin de chapitre et le lecteur comprend la logique de l’enquêteur. La ressemblance la plus forte est entre Sherlock et Ron Kamonohashi.
Comme le détective anglais, Ron est capable de tout savoir d’une personne en observant sa démarche et sa tenue. Il s’ennuie très vite sans enquête et tombe dans le spleen. La drogue de Ron Kamonohashi est l’enquête car il ne peut s’empêcher d’agir dès qu’il entend les détails d’un crime. Malgré son intelligence, il a besoin d’un acolyte car il a perdu l’autorisation mondiale d’être enquêteur. L’enquêteur génial est associé avec un néophyte maladroit qui sert de porte d’entrée pour le lecteur. Sa naïveté est celle du lecteur découvrant la série.
Cependant la série est aussi une comédie. La maladresse verbale de Totomaru Isshiki nous fait rire, mais la brusquerie de Ron est tout aussi amusante. Quand l’enquête lui paraît futile, il agit comme un fou. Ces excentricités sont encore plus nombreuses dans la vie quotidienne. En effet, Ron Kamonohashi est la nouvelle série de la mangaka Akira Amano après le succès de Reborn! Elle réussit à nouveau de nous intriguer par la force du personnage principal.
Ron Kamonohashi est un personnage paradoxal. Il est intelligent, mais n’arrive pas à s’adapter aux normes sociales. Il est passionné par les mystères mais refuse d’enquêter. Il est soucieux de faire respecter la justice, mais se permet de ne pas respecter la loi. Toutes ces contradictions rendent sa vie impossible. La dépression se marque dans l’appartement de Ron Kamonohashi. Il n’a aucun meuble, mais le sol ressemble à une chambre capitonnée d’un hôpital psychiatrique. N’ayant ni télévision, ni internet, Ron s’est coupé du monde devenant si égoïste que la mort des autres ne paraît pas l’atteindre. Ce n’est pourtant qu’une façade car il veut éviter de voir son handicap se déclencher.
Ron Kamonohashi est une trépidante série d’enquête puisque chaque tome intègre plusieurs recherches étalées sur un ou deux chapitres. La force de la série réside également dans son personnage aux multiples contradictions le rendant attachant.
D’autres séries de détectives sont chroniqués sur le site avec Moriarty et Une étude en émeraude.