Critique Call Jane, Une Ardente Patience, Les banshees

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 À l’heure de l’abrogation d’une loi en faveur de l’avortement et des manifestations allant dans ce sens, ce film est plus que nécessaire.

Call Jane – « Laissez-vous tomber dans l’escalier »

Le film interroge le passé à un temps où l’avortement était causé par des accidents domestiques volontaires. La destinée d’une femme ayant cinquante pour cent de ne pas s’en tirer si elle reste enceinte jugée par une assemblée phallocrate apte à enfanter ou encore l’inintelligence d’un mari à réchauffer un plat dans un four contribuent à faire de Call Jane, un métrage profondément engagé.

Une ardente patience – « Je ne suis pas facteur mais j’ai un vélo »

Le principal argument vendeur était la présence de l’insigne Pablo Neruda mais celle-ci est bien vite éclipsée au profit d’une assez niaise histoire d’amour heureusement un rien équilibrée par la causticité de la mère qui a déjà eu affaire à de beaux parleurs par le passé. Enfin « beaux parleurs », c’est vite dit tant les poèmes récités sont affligeants et nicodème. Soit dit en passant, tout y est d’une niaiserie déconcertante.

Les banshees d’Inisherin – « Il s’est coupé un doigt et te l’a balancé »

Un banshee est une créature du folklore irlandais qui s’en vient hurler sous les fenêtres de personnes condamnées à une mort prochaine. Dans Les banshees d’Inisherin, les protagonistes crient aussi d’une rage profonde mais silencieusement.

Le titre peut aussi s’expliquer par le fait que le personnage incarné par Brendan Gleeson, d’une mocheté bouffie de charisme, se réveille un jour aléatoirement en prenant conscience de l’inéluctabilité de sa mort et boursouflé par une nouvelle conception de l’amitié : l’utilité dans ses relations, plus de discussions vaines et futiles ; il veut se consacrer à la musique pour marquer l’histoire d’une empreinte durable.