Si le beau temps n’était pas au rendez-vous ce 8 avril, la programmation du festival Chorus 2022 a su réchauffer les cœurs (et les corps) grâce à son panel d’artistes diversifiés, panel qui avait déjà pu être mis en avant la veille lors du Emergence day.
L’ambiance est plutôt calme pour ce début de soirée à la Seine musicale. Il n’y a pas encore beaucoup de monde ce qui laisse le temps de profiter des différents stands de snacks, des ateliers maquillage ou encore de la friperie miniature où on peut dénicher quelques fringues cools ou encore un vinyle des artistes programmés du Chorus.
Dès 19H, c’est le trio Johnnie Carwash qui ouvre la danse. En petit comité, le groupe joue plusieurs de leurs morceaux, notamment ceux de leur album Teenage Ends qui, comme son nom l’indique, nous plonge dans nostalgie avec des sons qui nous rappellent les chansons des indie teen movies des années 2000. C’était comme si les trois nous avaient invité dans leur local, avec une ambiance à la fois intimiste et cathartique à l’image du dernier morceau joué, “Nothin’” qui vous remue mais qui vous laisse aussi étonnamment nostalgique. En bref, Johnnie Carwash sur scène, c’est comme revoir ses jours d’adolescence, ou regretter celle qu’on n’a jamais vécu. Dans les deux cas, on n’en sort pas indifférent !
On a ensuite passé les portes de la grande seine pour y voir la productrice électro Irène Drésel. Accompagnée de son percussionniste Sizo Del Givry, Irène Drésel nous a ouvert les portes de son royaume où régnait mysticisme et sensualité. Musique électronique aux sonorités berlinoises, on se retrouve très vite envoûté par ces beats et ces mélodies répétitives, transformant le concert en une cérémonie digne d’un Midsommar sous turn-up.
Les découvertes musicales s’enchaînent jusqu’ici au festival. On mélange rock, électro, classique, sans oublier les rythmiques et les percussions qui rythment les différentes scènes du Chorus, notamment celle de l’artiste Lucie Antunes.
19H50 : on nous annonce un changement de salle pour Lucie Antunes. Direction l’auditorium où tous/toutes s’installent dans un calme olympien qui ne laisse pas présager ce qui s’annonce. Et pour cause, alors que la musicienne arrive sur scène, les premières notes de synthé retentissent et sont vite rejointes par les percussions et les voix du trio qui nous plongent dans une ambiance astrale, sublimée par la scénographie lumineuse. Entre musique minimaliste et pop électrique, le spectacle nous emporte très vite et nous incite à rester l’écouter avec toute l’attention du monde.
Malgré les intempéries parisiennes, Sam Wise a amené la chaleur du hip-hop sud-londonien pour notre plus grand plaisir, et pour le sien aussi ! Marqué sous le signe du self-love et du turn up, le rappeur a conquis le cœur du parvis grâce à des morceaux où kickage et efficacité étaient de pair. Et forcément, ça fonctionne.
Le groupe de noise punk Dewaere était également présent au festival pour jouer leur album Slot Logic sorti en 2018. Avec des morceaux de rock aux inspirations punk et un chanteur, Maxwell Farrington, dont la voix grandiloquente pousse à presque s’en étrangler, transformant le show en un spectacle jubilatoire.
La grosse attente de la soirée était sans doute Sofiane Pamart. Le pianiste intrigue et attire le public qui semble le découvrir au fil de ses collaborations rap, pour finalement être finalement confronté au soliste. Dès lors, trouver une place dans l’auditorium se voit être plus complexe que prévu, voire impossible pour les nombreuses personnes debout durant tout le concert. Un concert quand même bien rodé, une heure de piano avec quelques moments accompagnés au violon, qui nous amène sur des créations personnelles, mais aussi sur certaines de ses collaborations, notamment celle avec Scylla. Sofiane Pamart s’affirme en tant cas comme l’un des artistes les plus prometteurs de sa génération en offrant une musique néo romantique qui ne vous laisse pas indifférent. C’est vraiment beau et on se retrouve à justifier une longue attente avec une seule envie, réécouter ses anciennes compositions comme pour le redécouvrir.
Article de Jacques-Emmanuel Mercier et Nawel Meliani
Crédit photos : @ludpellissier_musicphoto