Le jeune espoir du foot Ashito est de retour pour un septième match chez Mangetsu. Dans un impressionnant clifhanger du tome précédent, l’entraîneur le reléguait, mais va-t-il accepter cette humiliation personnelle ?
Se faire une place
Ao Ashi continue à suivre les aventures d’Ashito, jeune provincial monté à Tokyo pour devenir un joueur de football professionnel. Dans le tome six, un match difficile pour la promotion en équipe A a poussé Ashito à complètement changer sa conception du football. Seul, il n’arrivait pas à percer la défense adverse et ses partenaires supportaient mal son jeu personnel. Cependant, la deuxième mi-temps à tout changer. Ashito a alors compris que le foot est un sport collectif. C’est une évidence, mais l’adolescent ne voit plus le foot comme une succession de duels, mais comme un plan d’ensemble. Il réalise que c’est par un triangle de joueurs que les attaques sont les plus performantes. Ce changement personnel a également renforcé la cohésion de la section U18 du Tokyo City Hyperion. Même s’il est conscient des progrès à accomplir, Ashito est fier de ses progrès.
Être remis à sa place
Pourtant à l’issue du match, l’entraîneur de l’équipe B, Tatsuya Fukuda décide de le maintenir en équipe B et en plus de le positionner comme défenseur. L’entraîneur lui explique qu’il a le niveau pour arriver au sommet, mais uniquement comme latéral gauche. Il ne changera jamais d’avis. Se considérant comme un attaquant né, Ashito est humilié et ne comprend pas cette double rétrogradation.
Une amie sait aussi replacer les choses en lui montrant l’importance de la famille. L’entraîneur devient froidement professionnel lors de l’explication et multiplie les critiques : Ashito n’a pas de technique, il ne sait pas conserver une balle, il ne sait pas courir… La tristesse d’Ashito est d’autant plus cruelle que de nombreux amis passent en équipe un. Ils trouvent également cette décision surprenante puisque c’est grâce à lui que l’équipe a marqué. Le tome est alors très tendu : Ashito va-t-il accepter cette décision ou va t-il quitter l’équipe ?
Un auteur se fait une place
Le scénariste et dessinateur Yûgo Kobayashi est un caméléon du manga. Il est aussi à l’aise dans l’action sur le terrain que dans les sentiments en dehors. Ses coups de crayons visibles créent du dynamisme. La scène cruciale de l’annonce de l’entraîneur est très réussie. Le lecteur ou la lectrice ne peut qu’être ému par la forte déception d’Ashito.
Le scénario global est aussi habile qu’un thriller, car Yûgo Kobayashi déconstruit l’ensemble du récit jusqu’ici. Il nous révèle l’envers du recrutement et des différents exercices d’Ashito. Tout ce qui précède est relu par le regard des deux entraîneurs. De plus, le changement de poste est un habile moyen pour en apprendre plus sur le foot. Les tomes précédents se concentraient sur les techniques offensives, mais à partir du tome sept la lectrice ou le lecteur découvre les tactiques défensives, mais également, par le dessin, une autre vision du terrain, par l’arrière. On peut tout de même être surpris des différences culturelles comme le devoir d’obéissance et la gifle d’une éducatrice.
Ao Ashi est une série impressionnante, car à l’image de son héros Ashito, elle ne cesse de progresser. On n’est plus seulement dans une série de sport, mais dans une histoire humaine. Les scènes de match sont de plus en plus tendues et les relations entre coéquipiers sont touchantes. Dans ce tome sept, le moment dramatique de la relégation d’Ashito est aussi touchant que l’annonce d’un décès, car tous ses rêves s’effondrent pour le jeune homme.
Si cette série vous intrigue, vous pouvez retrouver des articles sur le tome précédent et notre best of des mangas sur le sport.