Little Palestine : le poignant documentaire sur la tragédie et le courage des habitants victimes du régime de Bachar Al-Assad. C’est un documentaire filmé comme un journal intime par Abdallah Al-Khatib, il a été tourné lors du siège par le régime Assad.
Yarmouk victime d’un siège inhumain :
Le quartier de Yarmouk à Damas en Syrie est le lieu où tout le documentaire a été réalisé, ce territoire a été donné aux réfugiés palestiniens en 1957. Il est rapidement devenu le plus grand camp de réfugiés palestiniens au monde. En 2011, lorsque la révolution syrienne se déclare, beaucoup d’habitants de la ville décident de participer aux manifestations contre Bachar Al-Assad. Cette rébellion de résistance va être une excuse pour le pouvoir syrien qui va décider de bombarder et d’encercler Yarmouk et la soumettre à un siège inhumain de 2013 à 2015.
En effet, les conséquences de cet encerclement sont désastreuses, progressivement, les habitants se retrouvent privés de nourriture, de médicaments et d’électricité.
En 2011, Abdallah Al-Khatib va emprunter la caméra d’un ami pour documenter le quotidien des assiégés. Il va continuer de filmer pendant deux ans, filmant le désastre de la ville et surtout l’incroyable résistance des habitants refusant de céder. Le réalisateur a réussi à raconter cette lutte quotidienne d’un peuple défendant leur territoire et le droit de vivre en communauté. Monsieur Al-Khatib se fait expulser par l’État islamique en 2015, et de la Syrie en 2018.
La lutte courageuse des habitants de Yarmouk :
Tout le long du film, nous assistons à la réaction des assiégés face aux nombreux bombardements. La réaction de certains est très surprenante et émouvante. La réaction d’une petite fille m’a énormément marquée, elle est restée impassible lorsqu’une bombe a atterri non loin d’elle. Cette dernière a expliqué qu’elle était habituée, que tous les jours étaient comme ça.
De plus, les assiégés sont privés de nourriture, ils n’ont plus de réserve, de nombreuses scènes filment des enfants en train de cueillir de l’herbe et la manger. Malgré ces conditions désastreuses, les assiégés restent forts. Ils recourent à la solidarité et s’aident entre eux. Tout le long du film, le réalisateur filme sa mère, une infirmière, qui aide principalement les personnes âgées dont une grand-mère qui souffre de famine. Malgré tout, les assiégés essaient de continuer de vivre normalement, les enfants continuent d’aller à l’école, pour leur plus grand bonheur. Pour survivre, ils profitent des moments simples du quotidien et chantent, font de la musique, communiquent, rient… À de nombreuses reprises, le réalisateur zoome en image le regard des assiégés. Le regard nous fait ressentir toutes les émotions et la détresse des assiégés… Malgré tout, lors de son avant-première à Toulouse, le réalisateur a fait part de son envie de partager son histoire, et non de recueillir la pitié des spectateurs.
Ce documentaire démontre une véritable différence des médias conventionnels qui essaient de couvrir la vérité. Nous sommes témoins de tout ce que les assiégés ont subi pendant ces années, il n’y a pas de censure. C’est un documentaire très intéressant pour connaître l’impact de ces conflits sur le quartier de Yarmouk et sa population.