Partez à la rencontre de l’artiste Igit : parolier, auteur, compositeur

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Auteur, compositeur, parolier et interprète. Igit écrit pour lui et pour les autres. Nous avons eu la chance de le rencontrer et de pouvoir échanger avec lui sur sa carrière, son univers mais aussi ses futurs projets.

JF : Votre prochain EP sort le 21 janvier, le premier single la bonne époque est déjà disponible. Comment y avez-vous travaillé?

IGIT : J’ai beaucoup travaillé avec un claviste qui s’appelle Nino Vella qui a gagné avec son duo Rouquine The artist. On avait déjà travaillé ensemble sur d’autres projets. Pour celui-ci, on à décidé de faire quelque chose que l’on ne voit plus. On a voulu faire l’enregistrement quasiment dans les conditions du Live. On ne s’est mis aucune contrainte, un paquet de morceaux sur l’EP n’ont pas été retouchés, c’est vraiment comme ça que l’enregistrement s’est fait. On n’a pas voulu trafiqué ni rendre un rendu lisse. Juste un rendu vrai, le plus vrai possible. On a travaillé sans tempo, comme si on venait dans votre salon et qu’on jouait pour vous et devant vous.

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JF : En travaillant à deux, quelle était la répartition du travail ? est-ce que vous faisiez les textes et lui la musique ?

IGIT : Sur la plupart oui, j’arrivais avec des textes et des petits bouts de mélodie que j’avais en tête. Après, il suivait tout ça. Comme on a beaucoup travaillé ensemble c’était plus facile de se comprendre. Le procédé : l’échange d’idées, c’était très fluide.

JF : Vous travaillez avec beaucoup d’artistes différents, surtout à l’écriture d’une chanson, comment vous viennent ces idées de chansons ?

 

IGIT : Ça dépend, quand c’est pour d’autres personnes, je puise dans les choses qu’elles me disent. On parle, pas forcément de chansons d’ailleurs, je les découvre. En général, il y a une petite phrase qui vient. Par exemple, pour Barbara Pravi, je me souviens, on discutait de ce qu’elle voulait dire, puis elle ponctuait ses phrases par « Voila », ça m’a fait un déclic. Je me suis dit que c’était comme ça qu’il fallait amener la chanson. Pour moi, c’est différent, c’est au grès de promenades, je vais chercher l’idée un peu partout, dans ma vie, dans mes observations. Je cherche des accroches. Des mots, quelque chose qui va déclencher une chanson par la suite. Je commence souvent par le titre. Ça m’arrive de partir en balade. De quitter la maison le matin et de dire à ma femme « je vais à la chasse aux chansons ». Ça veut dire me promener et être le plus insouciant possible. Ça arrive comme ça de trouver des chansons, elles ne sont pas toutes bonnes, loin de là. On en fait beaucoup pour en garder assez peu. Laisser les idées venir, je pense que c’est ça le secret.

 

JF : votre concert le 25 janvier à la Boule Noire est déjà complet, est ce que cela rajoute une pression de savoir que le public vous attend de pied ferme ?

IGit : Personnellement non ! D’ailleurs, ça me retire une pression. Je suis assez trouillard donc à chaque fois que je suis à un concert je me dis « tiens ! peut-être qu’il n’y aura personne ». J’adore l’ambiance du concert, si il y a du monde, si c’est complet, ça permet de retirer une pression. Je suis plus détendu. Ce qui est stressant, c’est que c’est une date parisienne. C’est particulier, la famille, les amis sont là, les journalistes aussi. Moi, je suis de la région aussi.

JF : J’ai pu écouter votre premier EP qui s’appelle « Like Angel Do » qui était en anglais, pourquoi avoir choisi de revenir au français par la suite ?

IGIT : c’était un projet particulier, parce que j’ai longtemps vécu à Toronto et en Slovénie. Donc, j’écrivais en anglais parce que c’était la langue que je parlais à ce moment-là. Ce n’était d’ailleurs pas vraiment un début parce que j’étais dans un groupe avant et on faisait des chansons en français. C’est après que j’ai fait une incartade en l’anglais. Je pense que réfléchissais en anglais, ça devait venir plus facilement.

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JF : Vous avez à votre actif plusieurs succès dans des styles très divers, savez-vous dès l’écriture, quand une chanson aura du succès ?

IGIT : De plus en plus ! J’ai des chansons qui on eu du succès mais je ne m’attendais pas à tant, mais globalement, j’ai pas eu de surprise non plus. Sur Voilà sur Bim Bam Toi , c’est sûr que le succès au final dépasse nos attentes mais on se doute que ça va marcher tout de même. Ce sont des chansons qui ont eu la chance de s’exporter à l’international. Le fait d’en faire depuis des années je commence à comprendre, à mettre le doigt sur ce qui est une bonne chanson, ce qui fait que les gens l’écoutent, que ça soit pop ou un peu différent. Ça tient à l’accroche comme on disait avant.

JF : au moment où vous présentez une chanson à un ou une artiste est ce que la pression est différente ?

IGIT : La pression est très différente, c’est compliqué, je pars du principe que ce n’est pas quelque chose que l’on doit faire, si la chanson est forte, c’est quelque chose qui se sent et donc on n’a pas besoin de la vendre. Elle doit sortir du lot, c’est ce que je cherche à faire. À faire un(e) extraterrestre. C’est comme ça qu’elles marchent, les chansons. D’ailleurs, c’est rare d’entendre mes chansons à la radio, souvent elles marchent sur YouTube, sur les plateformes ( Spotify, Deezer) je crois qu’elle sont un peu à part. Donc, elles passent peu en radio.

JF : Vous avez fait beaucoup de chansons pour l’Eurovision ces dernières années, est-ce que vous avez cette impression d’être catalogué comme parolier pour l’Eurovision ?

IGIT : Non au contraire, j’adore, j’adore ça ! Cette ambiance. Je n’avais pas le profil Eurovision au départ. Mais je me suis pris au jeu. On m’a appelé pour faire destination Eurovision, je suis rentré un peu dans le sérail. Je suis devenu un peu Eurofan après. Ce coté multiculturel-compétitions. C’est le seul concours de chansons originales et ça, c’est pour ça aussi que j’aime bien. L’idée de pouvoir s’exprimer, découvrir de nouveaux artistes. Un truc sans formatage. Des chansons comme Bim Bam toi ont trouvé leur public parce qu’elles ont eu ce parcours.

 

JF : Être auteur, compositeur et interprète de vos chansons est-ce une manière pour vous d’avoir la main sur votre création ?

IGIT : Pas forcément, vu que j’ai une approche particulière de la chanson, j’ai du mal je pense à chanter les chansons des autres. J’ai quand même commencé cette année avec traverser l’existence que je n’ai pas écrite. Au départ, c’était une chanson destinée à Barbara Pravi. Elle m’a envoyé un sound cloud avec diverses chansons qu’elle voulait mettre sur son album. Celle-ci m’a tapé dans l’œil. Elle n’en voulait pas donc j’ai proposé de la chanter à sa place. C’est la première fois que ça m’arrive. Je m’ouvre avec l’âge (rire).

JF : En tant que chanteur qu’est-ce que vous écoutez comme autres artistes ?

IGIT : J’essaye d’écouter un peu tout. Beaucoup de trucs anglo-saxons. Du Brel, Gainsbourg aussi, Ed sheeran, Post Malone c’est varié…

JF : Vous pensez que ces auteurs vous ont influencé ? Je pense à Brel et aux auteurs que vous nous avez cités.

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IGIT : Oui forcément, vu que je les aime beaucoup. Je pense que le lien avec Brel, c’est sa manière de raconter des histoires. Brel est un chanteur qui parle très peu de lui. Il raconte beaucoup d’histoires. Ces gens-là, le plat pays, Brel, c’est beaucoup de descriptions. Je trouve que c’est vraiment la grande ressemblance entre nous. Il raconte des histoires et moi aussi. Beaucoup de chanteurs sont de bons raconteurs de leur quotidien. Moi, ça ne m’intéresse pas trop. Il y a un lien dans le fait que ça soit très bien interprété aussi.

JF : C’est quoi votre définition de l’artiste ?

IGIT : c’est quelqu’un qui a quelque chose de singulier à dire et qui le dit de manière singulière. Je côtoie beaucoup de gens qui sont définis comme artistes, souvent on entend des moqueries comme quoi, lui ce n’est pas un vrai artiste il n’écrit pas ses chansons. Un artiste a forcément un talent, quelque chose de singulier à défendre dans son identité. Quelque chose de singulier ne rentre pas forcément dans les codes de ce qu’est un artiste pour le grand public.