Alors que Spider-Man visite le multivers dans les films, il subit le passage du temps dans L’histoire d’une vie. Découvrez cette situation étrange par un épisode bonus dans Toiles.
Un héros qui vieillit
On ne le sait pas assez mais le meilleur remède contre le vieillissement est de devenir un personnage de comics. Batman a plus de 80 ans mais il continue à sauter d’un toit à l’autre sans aucun rhumatisme et, à peine plus âgé, Peter Parker n’est pas encore rentré à l’université dans No Way Home. La préface explique très bien l’objectif de ce vieillissement ralenti et l’effet de stagnation des personnages qui en résulte. Cependant, il existe quelques exceptions et la plus brillante est la récente série Spider-Man : L’histoire d’une vie, écrite par Chip Zdarsky et dessinée par Mark Bagley. Les deux artistes imaginent que Spider-Man vieillit en temps réel. Le lecteur voyait donc Peter Parker vieillir, devoir, à des âges différents, se confronter aux sagas les plus importantes de la série tout en subissant les évènements réels aux États-Unis. Tant en France qu’aux États-Unis ce volume a connu un succès public très important. La même équipe artistique reprend dans Toiles le concept pour un épisode spécial (Spider-Man: Life Story Annual) qui est proposé en France par Panini comics dans un volume cartonné publié deux mois après sa sortie américaine.
Le pire ennemi est son patron
Le premier volume de L’histoire d’une vie était centré sur Peter Parker et son entourage amical (les Osborne, Mary-Jane Watson, tante May…) mais ce long épisode s’intéresse plus à la relation compliquée qu’il entretient avec J. Jonah Jameson. J.J. est à la fois le patron de Peter Parker quand il travaille comme photographe au Daily Bugle et le pire ennemi de Spider-Man. Jameson profite de son poste de directeur du journal pour discréditer l’image du super-héros et en faire le pire danger pour les new-yorkais. Puis, il passe dans l’illégalité en recrutant des criminels pour tuer le Tisseur. Peu présent dans la précédente série, Jameson était arrêté très vite. On découvre dans Toiles sa vie en prison. Cet enfermement, ajouté à la rancœur, transforme sa colère contre Spider-Man en obsession haineuse. Il rencontre Norman Osborne, le bouffon vert. La peine se déroulant en temps réel, il est un vieillard à sa sortie de prison mais ne veut pas rester sans rien faire…
Toiles est à la fois le complément de L’histoire d’une vie et un beau récit parallèle sur un homme simple confronté à l’émergence d’un super-héros. On croise certains personnages du récit principal mais pas les plus évidents…
Le scénariste Chip Zdarsky est l’étoile montante de Marvel comics. Après avoir écrit sur quelques épisodes, il a su imprimer sa marque sur Daredevil et a obtenu avec L’histoire d’une vie un grand succès. Il est associé avec un vétéran du Tisseur, Mark Bagley, à la fois dans l’univers principal et dans la série Ultimate. Bagley n’a jamais été aussi précis dans les décors et aussi dynamique dans la composition. Il réussit très bien à montrer le passage du temps sur les visages, les corps et les postures. En bonus, vous trouverez plusieurs planches avant colorisation ou l’encrage qui le démontre.
Avec Toiles, Chip Zdarsky et Mark Bagley élargissent L’histoire d’une vie par le portait de J.J. Jameson. Loin de proposer une simple suite, le duo se concentre sur un personnage secondaire mais constamment présent dans la série. On suit un homme qui, rongé par la haine, vieillit et réfléchit.
Si vous voulez découvrir d’autre chroniques sur Spider-Man, vous pouvez consulter Un jour nouveau et Beyond !