Automnal, un récit d’horreur de saison

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Alors que la nature se pare de sa robe ocre et marron, Automnal est une lecture idéale au coin de la cheminée. Cependant, ce titre de 404 comics va vous faire frissonner en vous faisant découvrir une ville pleine de mystères.

La naissance d’une mère

Automnal la peur de saison

Dans Automnal, Kat rentre avec sa fille Sybil dans sa ville de naissance, Comfort Notch, pour assister à l’enterrement de sa mère. Elle vient de larguer un petit ami violent et rame pour payer le loyer. Pour échapper à la lourdeur de sa charge, elle boit et crie sur les autres. Ce retour vers les lieux de son enfance offre l’opportunité d’un nouveau départ. Elle arrive à la bonne saison, car le village aurait le plus bel automne du pays. Mais on n’échappe à pas à son passé et à celui des lieux où on vit. La ville vous protège mais il faut en payer le prix.

En quittant Chicago, elle veut également abandonner ces vieilles habitudes et se retrouver en tant que femme et en tant que mère. Automnal est le récit d’initiation de Kat qui en découvrant se passé tente de se projeter dans le futur. Pourtant, elle commence très mal. Elle est convoquée par le principal du collège en raison de la violence sa fille. Il faut dire que sa propre mère est, selon ses dires « une garce ». Kat rencontre différentes figures archétypales de la mère et va devoir aussi se confronter à la mort récente de sa mère. A l’inverse, les pères sont souvent en crise ou restent au second plan.

La suite d’un genre

Le travail des couleurs dans Automnal

Automnal est un récit de genre qui est pleinement dans le courant folk horror. On retrouve cette horreur rurale dans des films comme The Wicker Man et des romans de Richard Matheson. Ces influences ne sont pas surprenantes car Daniel Kraus est un romancier né dans le Michigan qui a grandi dans l’Iowa. En général, une famille de citadins débarque en campagne comme s’ils découvraient un autre monde. Mais, ce monde devient inquiétant en particulier avec les cliffhanger de fin de chapitre. Le scénario fait monter progressivement l’angoisse. La nature si belle est un danger comme ces feuilles mortes d’automne qui envahissent progressivement la vie de Kat… et les pages d’Automnal. Kat repère des pratiques inquiétantes dans la ville. Les habitants ont peur de feuilles d’automne, les enfants chantent une comptine très glauque. Les légendes anciennes comme la sorcière de ces comptines est-elle réelle ? Kat réalise que son passé est un mensonge tout comme celui de la ville. Elle va creuser dans les archives. L’horreur cachée dans une petite ville évoque Stephen King. Cependant, ces influences ne sont que des repères car Automnal a une vie propre.

Ce récit est très bien mis en valeur par le style expressif de Chris Shehan qui joue de son trait gras et puissant. Il fait le choix d’une mise en page faussement classique. Il y a certes des cases mais la bordure n’est jamais achevée, comme si la peur de l’image débordait. On peut également saluer les couleurs de Jason Wordie avec des effets de matières et un choix chromatique très habile autour du marron, d’un bleu étrangement sinistre.

Bien plus qu’un titre de saison, Automnal offre au lecteur un voyage dans la société d’une petite ville américaine, dans la psyché d’une mère et dans le passé de l’Amérique. Mais ce séjour est loin d’être de tout repos car ce titre est vraisemblablement le meilleur film d’horreur de l’automne et la preuve sera fournie par les frissons ressentis en tournant les pages…

Si vous recherchez encore plus d’horreur, vous pouvez retrouver d’autres titres comme The Plot ou L’île du docteur Moreau.