Quelle est la solution à la raréfaction des ressources naturelles ? Oubliez l’éolienne ou le solaire, ce sont les cadavres des anciens dieux selon les auteurs de We Only Find Them When They’re Dead. Embarquez donc à bord du Vihan II pour en savoir plus…
A la recherche des dieux
We Only Find Them When They’re Dead se situe dans un futur lointain et sur une autre planète mais les problèmes sont très actuels. Les inégalités entre les êtres humains ne cessent de se creuser. L’humanité n’ayant plus de matières premières et énergétiques, elle est partie dans l’espace pour en trouver. Mais, il ne reste plus aucun minerai sur les astéroïdes alors, depuis trois générations, des vaisseaux nécropsiques utilisent les cadavres de dieux et déesses gigantesques qui apparaissent régulièrement dans le vide spatial. Cependant, personne ne sait comment ils apparaissent et pourquoi ils sont toujours morts. Georges Malik, capitaine du Vihan II est l’un de ces charognards chargé de dépecer ces titans mais il cache un but plus noble : trouver un dieu vivant pour comprendre tous ces mystère. Dans We Only Find Them When They’re Dead, il vous embarque avec son équipage de quatre personnes dans cette quête. Jason Hauer est l’ingénieur de bord et par ailleurs le compagnon de son chef. Sa sœur Ella Hauer est la thanato, la spécialiste des cadavres divins. Elle désapprouve par ailleurs cette relation. Alice Wirth veille à l’intendance mais en pince pour Georges. Avec cet équipage en quête d’inconnu mais aux relations humaines complexes, on pense aux grandes heures des space opera comme Star Trek ou Fondation. Ce livre évoque aussi les récits de pirate avec ces navires de contrebandiers et un capitaine cachant son œil borgne par un tissu.
Un voyage immobile
La première chose qui marque en ouvrant ce nouveau titre d’HiComics est sa splendeur visuelle. Le dessinateur italien Simone Di Meo avait déjà ravi la rédaction dans le crossover entre les Tortues ninja et les Power Rangers mais il atteint dans We Only Find Them When They’re Dead un tout autre niveau. Adepte du dessin numérique, il propose une utilisation très neuve de cet outil. Ne cherchant pas à imiter le crayon ou le pinceau, il remplit entièrement la page par des compositions brillantes et sombres à la fois. Des flashs lumineux trouent un arrière-plan entièrement noir. La premières déesse qui apparaît est digne d’une statue antique romaine. Devant cette beauté, le lecteur est alors ému quand des vaisseaux de la taille de moustiques découpent le cadavre au laser laissant échapper des blocs de chair. On sent d’ailleurs dès la première page qu’il s’agit pour lui d’une série à part car le livre est dédié à sa mère décédée suite à la covid. Il ne s’agit pas d’une œuvre de commande mais il s’investit entièrement dans l’histoire. D’ailleurs, le scénariste Al Ewing est loin d’être en reste en proposant un début digne d’un grand film : après une courte introduction pour présenter l’univers, le titre s’étend majestueusement sur une double page et un texte juste et poétique nous plonge dans une ambiance unique. Il tient en haleine le lecteur par la force des personnages. On est surpris par l’univers puis conquis par les aventuriers et aventurières du Vihan II ainsi que celle qui les pourchassent. Ce n’est pas une surprise car le scénariste est en pleine ascension après un passage acclamé chez Marvel sur la série Hulk.
Dans ce premier tome, Le Voyageur, un élément social est aussi présent. Les travailleurs sont espionnés et ne peuvent parler librement. Au milieu d’une nuée de vaisseaux, l’équipe du Vihan II guette l’apparition d’une déesse pour se jeter sur le cadavre en premier. Les chercheurs d’or de notre époque sont devenus des dépeceurs de cadavres qui sont prêts à se battre pour nourrir leurs familles. Cette prospection est contrôlée par l’escorte, des douaniers spatiaux. Un manquement au règlement se règle au laser. Le capitaine le sait bien car ses parents ont été tués par une contrôleuse qui garde une rancœur tenace contre lui. Les grandes compagnies se réservent les plus belles parties des dieux ne laissant aux indépendants que les abats.
Lâchez votre crème solaire et courez à la librairie pour découvrir We Only Find Them When They’re Dead. Une fois la première page lue, vous serez comme nous conquis ou conquise par cet univers unique. En effet, Al Ewing tisse un récit mêlant une fable écologique, la lutte pour la survie et l’esprit d’aventure. Ce récit d’action et de réflexion est propulsé dans un espace sombre par le talent de Simone Di Meo.
Vous pouvez retrouver sur ces liens les chroniques sur Tortues Ninja et Power Rangers du même dessinateur et Invisible Kingdom une autre série de science-fiction chez HiComics.