The Nevers, la nouvelle série de Joss Whedon, le créateur de Buffy contre les vampires, mais aussi le premier à réaliser un film sur les Avengers, est arrivée sur OCS il y a quelques semaines. Plongeons dans le Londres victorien revisité, rempli de mutantes rejetées de la société, avec une touche de fantaisie. The Nevers, c’est un mélange de tout ce que sait faire Joss Whedon, des super-héroïnes qui combattent des forces obscures.
The Nevers se déroule à la fin du XIXe siècle, dans les dernières années du règne de la monarchie britannique. Après qu’un objet volant non-identifié survole Londres, des femmes se trouvent dotées de pouvoirs surnaturels. De la jeune fille gigantesque, en passant par la maîtrise des flux électriques, de la vision du futur, et de la glossolalie, les pouvoirs sont divers. Nous sommes face à de multiples femmes.
Très vite écartées de la société (évoquons quand même les fortes valeurs patriarcales de cette époque, rappelons-le nous sommes au XIXe siècle)… A cette époque, les femmes qui savent faire de grandes choses sont accusées de sorcellerie, ou de vaudouisme.
Ces mutantes, surnommées « Nevers » car elles n’auraient jamais dû apparaître, se regroupent dans un orphelinat dirigé par Amalia True (Laura Donnelly), un mélange de grâce et de brutalité. Elle est assistée de son amie, Penance Adai (Ann Skelly), une génie qui invente des objets aussi extraordinaires qu’elles.
Un casting impeccable à la Joss Whedon
Pour relever la série, rien de mieux qu’un agréable et superbe casting, majoritairement féminin, une spécialité de Joss Whedon. En tête, nous retrouverons Laura Donnely, et Ann Skelly, héroïnes de Outlander et Vikings. La première, interprétera Amalia True, la seconde, la surprenante inventrice, Penance Adair. Elles devront faire face à de nombreux ennemis, d’hommes de pouvoirs qui voient en leurs pouvoirs le Diable. Ce qui rappelle les chasses aux sorcières réalisées au Moyen-âge. Mais aussi à des personnages qui leur ressemblent, et qui pourtant ne veulent pas que du bien, à l’image de Maladie.
L’esthétique de la série, entre époque victorienne et univers fantastique, est remarquablement réussie. Les décors sont assez réalistes, le Londres du XIXe siècle est particulièrement remarquable. Même les appartements où déambulent les personnages sont fidèles à la réalité. Le manoir de Madame Bidlow en est l’exemple parfait.
Le seul problème, et pas des moindres : les dialogues qui vont sortir le spectateur de l’époque. Certains passages sont anachroniques, ce qui est toute de même dommage, surtout quand on sait que la costumière a réalisé un vrai travail pour être en accord avec l’époque. Comme Amalia True, dont les costumes sont en concordance avec son époque, des robes sombres, et des sous-vêtements en adéquation avec la société puritaine de l’époque. Ce qui permet aux spectateurs de se retrouver dans la série proche du réel, et non pas dans un univers totalement fantaisiste.
The Nevers : Amalia True, la nouvelle Buffy ?
Pour les fans de comics, la comparaison n’a pas dû leur échapper. L’orphelinat d’Amalia Turner ressemble étroitement à celui du Professeur Xavier (bizarrement, la grande donatrice de celui-ci est aussi en fauteuil roulant). L’orphelinat est créé pour protéger les personnes ayant des dons, et même la façon de tourner les scènes dans le lieu, nous fait voir le manoir du Professeur Xavier. Espérons que la ressemblance ne reste que superficiel et que cela n’entrave pas l’histoire de la série.
Le premier épisode est assez longuet. Les dialogues sont peu dynamiques, même si parfois une touche d’humour relève le tout. Mais, les effets et les machines qui entourent la série permettent d’être un peu émerveillé. Les inventions de Penance sont de petits bijoux. On peut évoquer sa voiture électrique qui fascine et effraye les Londoniens.
La série a aussi voulu rendre hommage aux anciennes créations de John Whedon, comme Buffy contre les vampires. Mettre en avant principalement des personnages féminins, qui se battent à tous les épisodes, et qui se débrouillent plutôt bien pour s’en sortir, cela ne vous rappelle pas cette série ?
La façon dont se bat Amalia True est relativement proche de celle de Buffy Summers. Deux femmes fortes, qui se battent dans toutes circonstances, souvent seule, contre des entités parfois plus forte qu’elles, mais qui s’en sortent toujours. C’est un bel hommage à la série qui est terminée depuis 2003.
Exposure : Un second épisode plein de potentiel
Le deuxième épisode, intitulé « Exposure », permet de mettre en place tous les éléments, ce qui est rassurant pour la suite de la série. Ce qui permet de mettre de côté les hommes politiques, leurs envies de capitaliser sur les « Touchées », mais aussi Maladie, qu’on croyait être la grande méchante. Pourtant, la fin de l’épisode 2 nous révèle le vrai visage de Lavinia Bidlow. Mais, il va falloir attendre encore un peu pour connaître ces vraies intentions…
Dans ce second épisode, les pouvoirs des « Touchées » sont plus approfondis. Au premier abord, ceux-ci pouvaient paraitre futiles, mais en regardant de plus près, qui ne voudrait pas parler 10 langues, créer des objets de toutes sortes, ou faire exploser n’importe quoi ?
Le comportement de Maladie peut être dérangeant pour certain spectateur. Pour autant, celui-ci participe au personnage, et à l’atmosphère de la série. Nous sommes au XIXe siècle, une époque puritaine, Maladie rentre en contradiction avec cette époque. Elle représente tout ce que la société déteste : le sexe, la saleté, la folie.
Ignition : Un troisième épisode splendide
L’épisode 3 de The Nevers est une réussite, du début à la fin. Nous en apprenons beaucoup plus sur les personnages secondaires, et sur leur histoire. Comme Lucy, qui a tué son nourrisson sans le vouloir, car le savait pas encore qu’elle avait un pouvoir. Son pouvoir étend de briser tout ce qu’elle touche, son bébé n’y a pas survécu.
Le comportement d’Horatio, le médecin de l’orphelinat, peut être agaçant, il sermonne l’héroïne comme si celle-ci n’était pas assez grande pour prendre ce décisions, seule. Son personnage est à la fois mignon et exaspérant. Nous pouvons supposer que ce comportement est lié à une relation passée entre lui et Amalie True.
On peut aussi enfin observer ce qui se cache derrière les masques des grands méchants de la série, et cela n’est pas beau à voir ! Maintenant, on attend de savoir leur véritable intention.
L’épisode est plein d’espoir pour les Touchées, mais tout est détruit quand Mary se fait tuer, elle et sa voix qui permettait aux gens comme elle de se sentir mieux. Est-ce la fin de la paisible vie à l’orphelinat ?
The Nevers a un fort potentiel, qui on l’espère, se dévoilera dans les prochains épisodes. Certains personnages mériteraient d’être mis en avant, pour en savoir plus sur leur transformation ou sur leur vie d’avant. Pour autant, l’épisode 4 sera disponible sur la plateforme OCS lundi et à la rédaction de Just Focus, nous avons hâte de le voir, et vous ?