Disponible le 7 mai, Nuances est le premier EP de Ralph Beaubrun. Après avoir dansé auprès de Tal durant 7 ans, le chorégraphe, danseur professionnel et acteur haïtien ajoute une ligne à ce CV aussi long qu’un parchemin. Et une chose est sûre, cet EP est placé sous le signe de la positive attitude, un principe cher à son cœur. Un projet qui renferme aussi une palette de sonorités, d’où le nom Nuances. A l’occasion de cette sortie JustFocus a pu interviewer l’artiste.
A quel moment t’es-tu dit “je veux faire de la musique” ?
L’envie a toujours été présente mais j’ai vraiment eu le déclic en 2014, lors de la tournée A l’infini Tour avec Tal. Durant cette tournée j’ai pu faire un solo et j’ai adoré ! J’ai toujours voulu faire de la musique mais j’avais peur, je n’avais pas confiance en moi. Et puis est venu le confinement et je me suis dit ‘ça y est c’est le moment’ ! J’ai donc décidé de travailler sur mon EP.
Pourquoi avoir commencé par la danse ?
A la base je suis ingénieur mathématicien. Quand j’ai décidé de changer de métier, je me suis tourné vers la danse. Je voulais être sur scène, avec des artistes, m’amuser. Mais dans ma tête je ne pensais pas pouvoir vivre de cette passion. Quand j’ai commencé à danser avec Tal, j’ai compris que c’était vraiment un métier et que je pouvais en vivre. Le chant est venu par la suite. Les choses se sont faites naturellement.
Tu as notamment été danseur pour le groupe Boukman Eksperyans. Comment cette expérience inspire-t-elle tes chansons ?
Boukman Eksperyans est le groupe de ma famille. C’est de la musique haïtienne, un mélange d’afro, de Caraïbes. Dans le morceau J’en ai besoin on retrouve justement ce groove. Et si ce n’est pas dans la chanson, dans la mélodie, on retrouve cette influence dans ma manière de chanter. C’est toujours présent en moi.
Est-ce que la danse t’influence dans ta manière de percevoir la musique, dans ton processus créatif ?
Parfois les producteurs avec lesquels je travaille ont déjà la musique de faite, sans voix dessus. Je peux leur demander d’ajouter une basse à tel endroit, de travailler le hit-hat, de mettre le kick à tel moment…parce que dans mon corps je ressens un truc à ce moment-là. Il faut que ça vibre !
Dans la chanson Tout va bien tu dégages une certaine positive attitude. A quel point cet état d’esprit est-il important pour toi ?
Je suis toujours positif ! C’est aussi pour ça qu’avec Tal on a matché direct ! Lors du premier confinement j’ai décidé de tourner cette situation en positif et d’en profiter pour travailler sur mon EP. Je veux transmettre de la positive attitude aux gens, et c’est quelque chose qu’on ne retrouve pas fréquemment dans la musique de nos jours. C’est un état d’esprit qui fait du bien à tout le monde !
Dans Calme & zen la prod est un peu moins lumineuse, avec des sonorités qui tranchent avec tes paroles. Pourquoi ce choix ?
Ce morceau n’a rien à voir avec les autres chansons. Ici la basse est mise en avant, et c’est d’ailleurs mon instrument préféré. J’ai été inspiré par la chanson Consideration de Rihanna, présent sur l’album ANTI. J’aime bien le groove de ce morceau qui me rappelle un peu mes racines. Je voulais vraiment montrer cette partie de moi. Même ma manière de chanter est plus ragga.
De la positive attitude mais aussi du love. Quel est ton rapport avec l’amour ?
Dans Perte de temps je raconte l’histoire de mon frère qui était dans une relation toxique. Justement on lui disait que cette relation était une perte de temps (rires). Au départ je n’étais pas sûr qu’il voulait mettre cette histoire en lumière, mais je lui ai dit qu’elle pouvait aider les gens. On a décidé de tourner le message en positif, pour que la personne qui écoute cette chanson se dise ‘mieux vaut être seul que mal accompagné’. Et c’est justement ma vision des choses !
Dans Ça défonce tu dis “ils m’ont condamné je les ignore”. De qui parles-tu ?
“Ils” représente mes démons intérieurs, je parle à moi-même. J’ai mis du temps à prendre confiance en moi et je travaille encore là-dessus. J’essaye de ne pas penser à ces voix qui me disent que je ne suis pas à la hauteur. Je me dis que ce que je fais est bien, que ça défonce (rires) ! C’est une façon de se motiver, je suis vraiment déterminé. Je pense d’ailleurs que ce morceau sera mon prochain single.
Dans tes chansons tu cherches à créer une proximité avec la personne qui écoute. Et justement, quand une personne appuie sur play, qu’espères-tu ?
J’espère donner le sourire ! C’est pour ça que j’ai sorti le morceau J’en ai besoin en premier. Quand on regarde le clip on sent cette positive attitude. A chaque fois que je sortirai des chansons je serai dans cet état d’esprit. Bien entendu il y aura des moments où je serai triste car je suis un être humain, c’est normal. Mais j’aime faire sourire les gens !
La proximité avec ton public est super importante pour toi. Comment fais-tu pour créer un lien en cette période de confinement ?
C’est le seul petit truc qui m’attriste. J’essaye de faire des lives, d’ailleurs j’ai pu en faire un pour la sortie de J’en ai besoin. C’était génial ! Je pense faire la même chose pour la sortie de l’EP, faire des petites sessions acoustiques. La finalité est d’être sur scène donc j’espère pouvoir le faire prochainement. Je croise les doigts !