Que ce soit dans l’espace ou après l’apocalypse, tout se termine en catastrophe dans la famille de Rick & Morty … mais entre leurs embrouilles régulières auront-ils le temps de sauver le monde ?
Le Blockbuster des comics humoristiques
Ce neuvième tome publié par Hi comics rassemble quatre récits différents sur un ou deux épisodes. Le fan de l’animé se glissera aisément dans les rails de la série. En effet, les dessins de Marc Ellerby puis de Sabrina Mati sont totalement dans cette filiation. De plus, le scénariste Kyle Starks retrouve l’humour très réussi mais explose également toutes les barrières morales. Les premiers épisodes s’intéressent certes à une menace spatiale. Cependant, le ton est très loin de Star Wars car, les planètes sont pour le moins originales… La planète de teuf des teufeurs clebs présente le délire complet d’une mafia canine. Leur parrain parle comme un noctambule revenant d’Ibiza mais cela ne l’empêche pas de lancer une chasse à l’homme contre Rick. En effet, les créateurs s’attaquent à des mastodontes de l’entertainment.
Le premier récit est une parodie des Avengers ou plus précisément des Gardiens de la galaxie. Le vaisseau du Finisseur des mondes arrive sur Terre et une équipe hétéroclite d’héros intergalactiques vient sauver la Terre. Quand les Revancheurs arrivent, Morty est fou de joie et Rick joue au blasé. Il se moque de leurs origines, de leurs pouvoirs et des paroles héroïques ampoulées. Rick ne les écoute pas et veut au plus vite en finir… avant le début de son show télé préféré. Comme souvent dans les comics actuels, les bons s’opposent mais les dialogues sont à mourir de rire. Kyle Starks se moque des récits récents où des héros issus des minorités sont certes dans l’équipe mais restent cantonnés à des coins de case. Bien entendu, l’épisode se conclut par une grosse baston mais d’une manière ridicule.
Une série connectée
Le lecteur qui commence par ce tome pourrait être désarçonné car il est la suite directe du tome précédent. Mais le scénariste très malin utilise un personnage complètement délirant pour faire le résumé : M. Boîte à caca détruit le quatrième mur – en parlant au lecteur directement – au début puis dans des coins de cases. Pour une des premières fois, le volume reprend plusieurs personnages des tomes précédents. Ces retrouvailles sont un vrai plaisir pour les fans. Pour autant, il n’est pas obligatoire d’avoir lu les épisodes précédents car M. Boîte à caca introduit chacun des personnages. Monsieur Pas-bien, une création de Rick, est une grosse brute tatouée et idiote mais qui a le visage tout rond d’un bébé. Peacock Jones est un extraterrestre sans morale mais aussi la parodie de Docteur Who par sa navette spatiale qui ressemble à la cabine téléphonique du Docteur. Tous ces ennemis fondent l’escadron anti-Rick pour enfin abattre leur Némésis. Après tant d’épisodes où Rick a méprisé tout le monde, il est jouissif de le voir se faire taper. Même le beau-fils, Jerry, s’émancipe et se venge en ralliant les teufeurs et l’escadron. Pour se sortir de cette situation périlleuse, la famille Smith a des solutions totalement absurdes. La mère montre ses seins pour faire fuir un criminel alors que le père descend le pantalon d’un attaquant. Étrangement, ces techniques fonctionnent.
Dans le deuxième récit, Rick & Morty viennent de s’évader de la pire prison – un penis bathorien – mais ils découvrent que des copies d’une autre dimension les ont remplacés. Le dernier récit est une parodie des récits apocalyptiques où Summers vêtue de peaux de bête et son père devenu une armoire à glace repoussent des monstres improbables et un Morty mutant. L’humour laisse alors à la place à l’émotion par une réflexion sur les liens familiaux. En fin de volume, les épisodes bonus écrits par Tini Howard et dessinés de Jarett Williams font voyager le duo dans de domaine public où ils rencontrent les personnages dont le copyright a expiré comme Sherlock Holmes, ou Tom Sawyer.
Dans le neuvième tome de l’adaptation de Rick & Morty, le lecteur rigole toujours autant des aventures spatiales ou inter-dimensionnelles de la famille Smith. Le duo créatif fonctionne très bien par la cruauté des situations et les dialogues. Face aux pires menaces, Rick vise très bas et ne respecte aucune règle mais cela fonctionne. Même les morales des fins d’épisode sont tordues : ne pas montrer son sexe sauf si on le demande.
Vous trouverez les liens vers les épisodes spéciaux sur les Pokémon sur ce lien et sur les jeux de rôle ici.