La Fuite du cerveau : récit burlesque façon road-movie

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Le 18 avril 1955, Albert Einstein passe l’arme à gauche. Se basant sur un fait réel, Pierre-Henry Gomont relate l’histoire du vol du cerveau du génial savant par le médecin légiste afin de découvrir l’origine de son génie. Il en fait un récit burlesque et enlevé dans un album qui vient de paraître aux éditions Dargaud.

L’histoire peut sembler saugrenue, mais le docteur Stolz a réellement existé et a bel et bien dérobé le cerveau d’Einstein dans le but d’en percer les éventuels secrets. De cette surprenante anecdote, l’auteur construit un récit échevelé dans lequel le personnage se voit confronté non seulement à sa hiérarchie ou au FBI, mais aussi à Einstein lui-même, revenu d’entre les morts mais sans son cerveau, évidemment. Il va également impliquer une neurologue qui étudie le comportement des souris.

Esthétiquement, l’album est une vraie réussite visuelle. Le dessin est nerveux mais précis et très détaillé. La mise en couleur, très contrastée, sert à dynamiser les mouvements et à créer des ambiances tour à tour légères ou pesantes.

fuite planche La Fuite du cerveau : récit burlesque façon road-movie

Construit comme un road-movie burlesque, La Fuite du cerveau trouve assez rapidement son rythme narratif. Les situations plus ou moins rocambolesques font passer un agréable moment de lecture, notamment grâce aux deux agents du FBI qui se font régulièrement posséder par les fuyards.

Malheureusement, le dernier tiers de l’album s’appesantit un brin. À partir du moment où les personnages trouvent refuge dans un hôpital du Kansas, on finit par s’ennuyer autant que Stolz qui tourne en rond en se trouvant inutile. La part de fantaisie qui tenait le lecteur depuis le début disparaît peu à peu et finalement le tout s’enlise dans une narration plus banale. Le résultat est donc un peu décevant.

La Fuite du cerveau est un album intéressant qui a le mérite d’évoquer une anecdote historique peu connue mais qui aurait peut-être gagné à paraître en deux tomes avec un dernier tiers plus humoristique pour rester dans le ton du début.