Les Golden Globes dans la tourmente suite à une plainte

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Ce lundi 3 juillet 2020, la journaliste norvégienne Kjersti Flaa a déposé plainte contre les membres de l’association hollywoodienne de la presse étrangère (HFPA). Cette association, créée en 1943, récompense les meilleures œuvres télévisuelles et cinématographiques à la cérémonie des Golden Globes.

Les Golden Globes, une institution mythique controversée

Les Golden Globes sont l’une des plus grandes cérémonies pour la télévision et le cinéma dans le monde entier. Souvent considérée comme un « avant-goût » des Oscars, la cérémonie est suivie par des millions de personnes sur la chaine NBC. Les membres de l’association hollywoodienne de la presse étrangère (HFPA) choisissent les nominés et gagnants de cette cérémonie. Cependant, la composition de ses membres et son fonctionnement font, aujourd’hui encore, controverse. En effet, chaque journaliste souhaitant devenir membre de l’association doit recevoir le sponsor de deux membres au minimum et un seul veto suffit comme refus. La journaliste Kjersti Flaa dénonce ce système alors que la cérémonie des Golden Globes a déjà fait polémique.

En 1982, la HFPA a récompensé Pia Zadora alors que son mari avait offert un voyage prépayé à Las Vegas à des membres de la HFPA. En 2011, l’ex attaché de presse de la HFPA, Michael Russell a porté plainte. Il estime avoir été renvoyé pour avoir dénoncé les pratiques frauduleuses de la HFPA. La même année, le film the Tourist, échec commercial et critique, a pourtant été nommé dans diverses catégories.

Pourquoi la journaliste Kjersti Flaa porte t-elle plainte?

Dans sa plainte, elle dénonce la situation de monopole créée par cette association et les dérives de leur position. La journaliste cite également « une culture de corruption institutionnalisée ». Elle les accuse de profiter de cette adhésion pour côtoyer les stars d’Hollywood et de tous les services luxueux offerts. Elle les accuse par ailleurs de saboter l’adhésion de nouveaux membres. En effet, les membres actuels ne voudraient pas renoncer aux avantages de leur situation : hôtels de luxe, voyages aux quatre coins du monde. Elle dénonce aussi le manque de transparence au sein de la composition des membres. Elle évoque l’emprise que la HFPA a sur les grands studios qui doivent se plier aux désirs des journalistes votant aux Golden Globes.

La journaliste s’est présentée à deux reprises (2018, 2019) pour être membre de la HFPA mais en vain, alors qu’elle considérait avoir tous les critères réunis. Dans sa plainte, elle cite deux journalistes scandinaves qui auraient refusé sa candidature puisqu’elle leur ferait concurrence. Au vu de ces accusations, la HFPA se défend en définissant ces propos comme des « tentatives répétées d’ébranler l’organisation » et qu’au contraire la HFPA cherche à se renouveler et à se rajeunir. La HFPA répond à la plaignante que « devenir membre ne s’obtenait pas par l’intimidation ».

Les grandes institutions de vote du petit et grand écran sont aujourd’hui au cœur des polémiques. Si, depuis plusieurs années, les Oscars ont été pointés du doigt par leur manque de diversité, c’est aujourd’hui les Golden Globes qui font face à de graves accusations. Après la polémique des Césars avec Polanski, 2020 est une année où les voix s’élèvent. Affaire à suivre …