Alors qu’il est déjà accaparé par de nombreuses missions pour sauver la Terre, Superman doit partir à la recherche d’une fille kidnappée. Cette orpheline, fan du héros, attend son aide. Dans ce titre publié par Urban comics, le héros se demande s’il a le droit de laisser la terre sans protection pour sauver une fillette.
Pas de 35 heures pour Superman
La vie de super-héros est loin d’être une sinécure. Débordé, Superman gère des problèmes planétaires – la lutte contre une invasion de dinosaures, une météorite qui menace de se fracasser sur terre – tout en enquêtant sur cette disparition. Superman est ici un détective en quête d’indices pour aider une fan.
Les éditeurs ont choisi le scénariste Tom King. Ce dernier s’est révélé très fort sur des série courtes en injectant une profondeur à des personnages laissés de côté (Vision chez Marvel, Mister Miracle chez DC). Il est associé au dessinateur Andy Kubert. Derrière cette succession de scènes, on découvre l’immense talent de Kubert démontrant qu’il est capable de tout dessiner. Le lecteur sent que le dessinateur s’éclate : tout un épisode en pleine page pour la course entre Flash et Superman. Le dessinateur se confronte à la représentation de la Seconde Guerre mondiale après son père, Joe Kubert, référence du comics notamment des bd de guerre.
Le tour de l’espace et de DC comics
Très rapidement, l’homme d’acier découvre que la fillette se trouve dans l’espace. Au cours de ses recherches, Superman se retrouve dans des situations très diverses. Par exemple, il fait un combat de boxe avec le meilleur mercenaire de l’espace. Chaque étape vise à montrer toutes les limites de Superman. Éloigné de la Terre, il veut joindre Loïs par téléphone mais une bureaucratie ubuesque le ralentit. Le héros amoureux imagine le pire. Ces tests permettent de montrer sa force. Même dans le coma, son exemple pousse les autres à se dépasser. Lors de ce voyage, il rencontrera d’autres héros marquants de l’univers DC.
Le fan repérera les allusions à des artistes DC : l’orpheline a disparu près de la rue Conway Est. Mais également des private jokes : Loïs dit que son image de marque est de tomber d’un immeuble comme dans ses films. Cependant, le lien entre les épisodes n’est pas toujours évident car les péripéties partent dans tous les sens. Étant donné le projet de faire découvrir DC comics à un jeune lectorat, on survole un peu ces moments. On lit une série de propositions qui auraient mérité d’être développées sur plus de pages.
Dans ce récit mineur comparé aux autres œuvres de Tom King, on reste très intéressé par la quête de cet éternel idéaliste pour sauver une innocente. Chaque étape de l’enquête est l’occasion de rencontres morales ou de compétitions avec d’autres super-héros. C’est aussi l’occasion pour le dessinateur Andy Kubert de pleinement se remettre en cause face à son père ou face à lui-même. Urban comics ajoute le premier récit écrit sur le personnage par le même scénariste dans Action Comics 1000 et dessiné par Clay Mann.