Critique « Intégrale Nightwing » (tome 1) : une relance acrobatique

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Dick Grayson a perdu ses parents acrobates dans un accident. Adopté par Bruce Wayne, Dick devient alors l’acolyte de Batman sous l’alias de Robin après avoir découvert le secret de Bruce. Au fil des années, il s’émancipe peu à peu de l’ombre paternelle en devenant Nightwing.

Une relance réussie pour Nightwing

Dick Grayson a assuré le rôle de Batman pendant une disparition de Bruce dans le passé. Au début de ce volume publié par Urban comics, son père adoptif étant rentré, Dick est tout joyeux de retrouver ses repères. Il laisse la responsabilité d’être le héros majeur de Gotham pour redevenir Nightwing. Il quitte enfin le manoir Wayne en famille pour une vie de célibataire dans son appartement. Un retour à la normale qui se double d’un retour à ses racines. En effet, le cirque Haly où travaillaient ses parents vient d’arriver en ville. Cependant, un meurtre à la fin du premier épisode fait de Dick le nouveau propriétaire du cirque. Doit-il accompagner les artistes ou garder ses habitudes ?

Dick Grayson au sommet de Gotham

Ce premier volume de l’intégrale s’insère dans l’ère New 52, une politique globale de l’éditeur DC Comics. Cette relance de presque l’ensemble des séries visait à faire venir de nouveaux lecteurs. Dans la série Nightwing, cela se marque par une remise à zéro des aventures anciennes. On n’a pas besoin de connaître les épisodes anciens, car le passé récent ou ancien est progressivement expliqué dans les dialogues. L’ensemble de la série a été scénarisé par Kyle Higgins, qui réussit très bien cette relance. Il ne se contente pas du cahier des charges, mais profite du contexte pour s’intéresser au passé de Dick avant d’être Robin. En effet, par la venue du cirque, tout l’enfance de Dick est renouvelée. On découvre sa jeunesse fait d’itinérance dans un cirque quand Dick retrouve des amis d’enfance, mais certains ont bien changé. Des proches interviennent aussi comme la super-héroïne Batgirl.

Acrobatie à Gotham

Nightwing est également une très bonne série d’action. Dick lutte contre la magie noire, des groupuscules politiques, des supervilains… Non seulement Nightwing subit ses menaces propres, mais la série est aussi concernée par les bouleversements de Batman. Dick est, comme son mentor, touché par le groupe secret de la Cour des Hiboux. Le scénariste rend cette participation passionnante en enrichissant le passé de Dick. Par sa généalogie, il est supposé être le tueur officiel de la Cour. Mais, le destin d’un homme est-il inscrit dans ses gènes ? Dans la dernière partie de l’intégrale, c’est le retour du Joker qui bouleverse tout.

Un personnage méconnu

L'ancien Robin s'émancipe

Ce volume est la porte d’entrée pour découvrir un personnage méconnu en France. Loin d’être seulement l’ancien acolyte de Batman, Nightwing incarne l’idéal lumineux dans le Bat universe. Plus optimiste que son mentor, il pense que son action a un poids et peut faire bouger les lignes. Par son passé de fils de super-héros, qui a lui-même grandi entouré de super-héros, le lecteur qui a également grandi avec les comics de super-héros peut se sentir relié. Il n’est pas un surhomme avec des pouvoirs exceptionnels, mais les combats n’en sont que plus « réalistes ». Ce volume offre d’ailleurs de nombreuses et splendides occasions d’illustrer les acrobaties urbaines de Dick. Sa ville devient alors à une jungle mais aussi un terrain de jeux. On peut signaler le talent du dessinateur Eddy Barrows qui rend les cases de combat fluides et très dynamiques. Son style extrêmement précis et réaliste fait merveille.

Le premier volume de cette intégrale est la brillante démonstration qu’une série de super-héros n’est pas qu’une succession de combat. Quand le scénariste est doué, il transforme un héros en un homme divisé par ses dilemmes moraux, un adulte en un homme plombé une enfance complexe. Quand le dessinateur est talentueux, il fait d’une scène de combat urbain un ballet entre les buildings.