Cette série, Red Hood & The Outlaws, d’Urban comics, propose de suivre une équipe de trois héros autour de Jason Todd, un ancien Robin devenu Red Hood.
Dans le tome précédent, Jason Todd, héros sous l’identité de Red Hood, n’a pas hésité à tuer le maire de Gotham. Radical… sauf quand c’est un plan de Batman pour infiltrer le clan mafieux de Black Mask. Alors que le criminel veut profiter de Bizarro, un clone raté de Superman, Artémis, une amazone, rejoint le camp de Jason. Bizarro se retourne contre black Mask et les trois héros forment les Outlaws.
Action et humour au sommet
Red Hood & The Outlaws est un récit d’action et d’humour digne des blockbusters des années 80. Les trois héros luttent contre un psychopathe albinos, se retrouvent en prison et affrontent une organisation secrète. Tel Spider-Man avec des guns, Red Hood est très drôle dans ses réparties tout en étant impitoyable sur le terrain. Quand il rencontre la Suicide Squad, il la décrit comme une bande de râleurs. Cependant, aux deux tiers du volume, le scénario opère un retournement très fort faisant passer l’ambiance de l’ironie à la triste réalité. Le scénariste Scott Lobdell noircit avec succès ce début léger par le thème de l’enfance traumatisée. Bizarro est un grand enfant maladroit et naïf qui croit que Luthor est dieu. Mais il est une erreur, un enfant rejeté. Avant de connaître Bruce Wayne, Red Hood a été traumatisé par une enfance pauvre. La première base des Outlaws est l’école pour jeunes égarés de M’mam Gunn. Cet orphelinat de Jason cache en fait une association de jeunes voleurs dirigée par une arnaqueuse.
Red Hood & The Outlaws : trio de héros à part
Au-delà de péripéties réussies, Lobdell arrive également à faire exister ses personnages. Urban comics soigne l’édition de ces ouvrages avec un résumé qui permet de comprendre les enjeux. Bizarro est le plus réussi. Lui qui n’est souvent que ce simple idiot dépassé par son pouvoir est enfin plus complexe. Il est très attaché à ses coéquipiers et bien qu’il sache qu’il va mourir, il va jusqu’au sacrifice car son bien-être vient de ses amis. Comme il est l’opposé de Superman, il est guéri par la kryptonite. De plus, ce traitement l’a rendu génial : il construit une Batcave volante et invisible, imagine des jetpacks, des disques de téléportation mais aussi un programme prédictif de crime. Son intelligence en croissance constante inquiète ses coéquipiers. Jason Todd a été autrefois le deuxième Robin et donc le partenaire de Batman mais il a été presque tué par le Joker. Se faisant passer pour mort, il est devenu un mélange nouveau entre un héros et un criminel, Red Hood. Dans le dernier tiers du livre, le lecteur découvre le passé de Jason par une lettre hyper touchante de son père. DC oblige, tout est suggéré mais Lobdell raconte tout de même le quotidien difficile de deux parents toxicomanes. Alors que Jason ne voit que la noirceur de sa ville natale, la nouvelle citadine Artémis est émerveillée. Le trio ne tient pas le coup face aux coéquipiers de Batman. Cette défaite rapide les rend plus attachant au lecteur. En effet, cette série est connectée au reste de l’univers partagé DC. Luthor vient soigner Bizarro. Opérant à Gothan, le trio rencontre nécessairement l’équipe de Batman. Le scénariste réussit même à terminer même une histoire très ancienne avec Arsenal, le sidekick de Green Arrow. On peut cependant regretter que ces guest stars soient parfois trop nombreuses car le récit est bien meilleur quand il se concentre sur ce trio de personnages.
Même si le sommaire indique de nombreux dessinateurs, Dexter Soy illustre l’essentiel du livre. Son dessin efficace. Ses traits très simples conviennent bien au genre sans totalement convaincre. Trevor Hairsine, dessinateur de DCeased fait le choix de cette mise en page toujours aussi singulière mais par un encrage différent, les lignes plus précises.
Loin d’être une série négligeable, Red Hood & The Outlaws se révèle une très bonne équipe. Adoptant un angle original en centrant sur ce Bizarro 2.0, ce deuxième volume poursuit avec une grande réussite cette série fun et punchy comme un Michael Bay troué de moments sombres.