Ce titre proposé par Hi comics se situe dans l’univers du jeu de rôle Donjons et Dragons. Dans les grottes de ce monde vivent les elfes noirs. Ces combattants sont en lutte perpétuelle mais l’un d’entre eux semble différent : Drizzt a de la compassion. Son émancipation de la société passera par des combats contre des créatures étranges : une statue de pierre, des homme-oiseaux, des araignées géantes, des hommes à tête de pieuvre…
Une adaptation fidèle des romans à succès
Basé sur les romans de R.A. Salvatore, ce livre d’heroic fantaisy se déroule au 2/3 dans un sous-sol et présente une société matriarcale moderne, certes, mais aussi terriblement violente. Aucun amour n’existe entre adultes et aucun sentiment n’apparaît envers les enfants. La règle générale est celle du clan le plus fort, et pour cela il faut être dur avec tout le monde. Cette violence se retrouve aussi dans la religion par le culte de la déesse araignée Lolth. Cette veuve noire est aussi matriarcale.
La morale est celle de la trahison entre famille. Ces maisons en guerre sont classées en fonction de leur puissance. Les hommes ne sont que des armes pour les intrigues des femmes, qui dirigent les clans. Ce peuple vit dans les grottes car il est pourchassé à la surface par les féeriques : des elfes blancs. Cette violence est celle d’un peuple aigri qui a basé sa société sur ce traumatisme de la trahison.
Un rebelle à cet ordre sanguinaire
On suit Drizzt Do’urden. Il habite la ville souterraine de Menzoberranzan, divisée par la lutte entre deux clans, les Do’urden et les Devir. Ce prometteur combattant est différent des autres car il sera formé et même élevé par le seul elfe noir sensible. Zaknafein est un maître d’arme reconnu. Une cheffe de clan a donc fait appel à lui pour son fils qui est perçu comme un hérétique par les autres. Il en fait une arme parfaite mais aussi un libre penseur. Zaknafein ira jusqu’au sacrifie littéral pour son fils.
Cette éducation originale s’arrête à son entrée à l’Académie mais laisse des traces quand il refuse de coucher avec la prêtresse du culte araignée. En mission à l’air libre, il se rend compte qu’il est le seul de son peuple à résister à la lumière du soleil. Il s’oppose à nouveau aux règles en refusant de massacrer un enfant de la surface. Alors que sa société est basée sur le clan, il choisit de s’exiler pour s’affirmer comme un individu.
L’émancipation d’un héros
Vivre seul c’est devenir une bête sauvage. Le lecteur le voit alors tenter de se nourrir, combattre contre des nains… La Légende De Drizzt devient alors un récit d’émancipation d’un individu contre les valeurs négatives d’une société. Cet homme seul est en lutte contre toute une famille qui désire sa mort. Sa seule compagne est sa déesse panthère noire. Il tente de domestiquer la bête en vivant dans une cité étrangère où il découvre la bonté chez les exclus.
Le héros décide alors d’explorer la surface dans la dernière partie du livre. Il est ébahi par les saisons, le froid et rencontre de nouveaux peuples : les humains, les orques et les elfe blancs. Confondu avec les autres elfes noirs, il est en proie au racisme ou à de nombreux préjugés sous et sur terre. Heureusement, le Rôdeur lui apprend à vivre à la surface et lui permet de découvrir, en fin de troisième cycle, sa voie. Cette quête initiatique lui permettra-t-elle de trouver le bonheur ?
Ce volume vaut surtout pour le scénario passionnant. Le dessin de Tim Seeley met très bien en lumière les différentes espèces et les paysages, mais il est banal et sa mise en page est très sage. En fin de volume, on trouve toutes les couvertures et des biographies des personnages principaux en bonus.
