Sorti en Novembre 2018, le film Jonas réalisé par Christophe Charrier est enfin disponible sur Netflix. Mélangeant histoire d’amour, découverte de soi, mensonge et drame, ce long-métrage a le mérite de garder son intrigue exaltante jusqu’au bout. Jonas a même su faire ses preuves, puisqu’il fut récompensé au festival de la fiction par les prix « Meilleur Film », « Meilleur Réalisateur » et « Meilleur Musique ».
Abordant des sujets auxquels tout adolescent a déjà fait face, Christophe Charrier met en scène un personne perdue et rongée par un traumatisme qui ne semble lui laisser aucun répit.
Une mystère très prenant
Dès le début du film, l’intrigue pointe le bout de son nez. Jonas, 15 ans, est en proie à des angoisses qui semblent liées à un événement traumatisant et pour le moins récent. Christophe Charrier jongle ici avec le passé et le présent. Il nous présente à tour de rôle le Jonas de 15 ans avant ce mystérieux événement, et le Jonas de 30 ans toujours aussi perdu. Jonas dépeint un tableau où les couleurs douces de la naïveté et de la jeunesse viennent se heurter aux couleurs froides et sombres du mensonge et de la peur. L’histoire d’amour naissante entre Jonas et Nathan, nouvel élève au collège, a pourtant tout de son côté…
Christophe Charrier nous confronte ici au quotidien des élèves de 3ème, aussi exaltant et chaotique soit-il. Entre premiers émois amoureux, harcèlement, découverte de soi, doute, émancipation du domaine familial et rébellion, Jonas est un patchwork parfait menant à une conclusion magistrale.
En mettant en scène un couple d’homosexuels, Christophe Charrier pointe du doigt l’homophobie et la violence dont sont témoins les établissements scolaires français. Raillerie, chantage, humiliation, insultes… de nombreux facteurs qui de nos jours encore mènent plusieurs centaines de jeunes à la dépression et pire encore, au suicide. Jonas est un film qui tente ici une prise de conscience sur la violence des mots et des actes envers les jeunes générations.
15 ans plus tard
A travers le quotidien de Jonas des années après les faits, on se retrouve face à un jeune homme perdu et bagarreur, qui semble être un habitué des commissariats. Ce portrait brutal et limite animal contraste avec le Jonas adolescent. Fragile et timide, le Jonas de 15 ans n’ose pas s’imposer et sortir des sentiers battus. Passant de victime à prédateur, le personnage incarné par Félix Maritaud ne tarde pas à montrer sa vraie nature à travers son métier d’aide-soignant. La proximité qu’il entretient avec ses patients touche droit au cœur et attise la sympathie envers l’homme violent qu’il semblait être devenu.
Son obsession envers un jeune homme jusqu’à lors inconnu prend au fil du film une place de plus en plus importante. Cela rajoute alors une touche de mystère à l’intrigue rodant autour de son traumatisme de jeunesse. Le réalisateur de Jonas dénonce ici la difficulté à trouver sa place dans le monde en tant que jeune adulte, mais dépeint également les obstacles rencontrés par ceux dont les chaînes de leurs vieux fantômes n’ont pas encore été brisées. Tel un boulet de canon, le mensonge et la peur ralentissent et traînent le personnage principal vers le bas, l’empêchant de vivre sa propre vie.
Impuissant face aux événements qui rythment son existence, Jonas se retrouve frappé par le destin. Portée jusqu’au bout du film, l’intrigue est totale. Une fois dévoilée on pourrait la qualifier de morale, voire même d’avertissement. Elle nous met en garde et choque de par sa simplicité.
Jonas est un film efficace, mêlant histoire d’amour et drame. Dénonciateur tout en restant léger, l’oeuvre à le mérite de rendre méfiant quand aux inconnus et aux réseaux sociaux…
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