Critique « Acqua Alta » d’Adrien M & Claire B : la poésie au bout des pixels

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Programmés dans le cadre du Festival Spring, Adrien M & Claire B reviennent avec un nouveau spectacle, Acqua Alta. Leurs noms vous disent quelque chose ? C’est normal, ils sont actuellement exposés à la Gaîté Lyrique avec Faire corps.

Claire Bardainne

Le « speech »

« Acqua Alta raconte une histoire. Une femme, un homme, une maison. Un quotidien absurde et cousu de discorde. Mais un jour de pluie, la vie chavire : la montée des eaux engloutit la maison dans une mer d’encre. La femme glisse et disparaît. D’elle, il ne reste que les cheveux. Vivants. C’est l’histoire d’une catastrophe, particulière et universelle. C’est l’histoire d’une perte et d’une quête. C’est l’histoire de la peur de l’étrange et de l’altérité, et de son apprivoisement. »

Il existe plusieurs versions de ce spectacle avec trois formats singuliers. Acqua Alta – Noir d’encre est représenté sous forme de spectacle de théâtre visuel qui mêle danse et images numériques vivantes. Acqua Alta – La traversée du miroir est un livre dont les dessins et les volumes en papier forment les décors de l’histoire visible en réalité augmentée. Et enfin, Acqua Alta – Tête-à-tête qui propose une expérience en réalité virtuelle et où l’une des scènes est vécue de façon immersive dans un casque individuel. Le parcours proposé au spectateur est fait de ces trois expériences qui entrent en résonance.

La critique

Visuellement, ce spectacle est exceptionnel. La technique utilisée avec les vidéoprojecteurs est époustouflante et rend la pièce magique. Si vous le voyez dans un lieu chargé d’histoire, comme ici le Cirque-Théâtre d’Elbeuf, alors la technique devient magie. En effet, les projections ne se limitent pas à la structure sur la piste, elles envahissent aussi les murs du lieu et nous immergent dans l’univers d’Adrien M & Claire B. Lorsque le spectacle commence, on retrouve l’univers de Charlie Chaplin grâce à l’ambiance sonore et à la prestation scénique.

Au début du spectacle, Dimitri Hatton et Satchie Noro sont tous les deux sur la piste et créent une histoire : celle d’un couple. Puis arrive la montée des eaux et les tableaux suivants alternent entre la présence de Dimitri Hatton et Satchie Noro. Ne vous méprenez pas. Même s’ils sont seuls sur la piste, l’autre est toujours présent grâce aux effets numériques mais aussi grâce à la capacité des artistes à nous faire ressentir la présence de l’autre.

Ce spectacle est doux et délicat, les performances de danse sont d’une beauté naturelle et ne nécessitent pas de paroles. Parfois un peu lent, mais ce n’est pas une mauvaise chose ! Cela nous permet d’apprécier l’instant et la poésie du spectacle.

En outre, ce spectacle est à voir ! Non seulement pour la poésie mais aussi pour l’expérience que vous allez vivre…

Adrien Mondot et Claire Bardainne

Retrouvez-les, le 20 mars au Théâtre Municipal de Roannes (42) et du 25 mars au 28 mars au Théâtre National de Chaillot (75).