C’est une des nouveautés du Netflix Français. Le Professeur Foldingue de Tom Shadyac est disponible en streaming au sein du catalogue de films de la plateforme et ce depuis quelques jours. L’occasion de revenir sur une comédie considérée comme culte et qui reste indissociable de son acteur principal, l’américain Eddie Murphy. Focus.
Une adaptation d’un classique de l’humour
Le saviez-vous ? Le Professeur Foldingue est une adaptation très (très) libre du film Docteur Jerry et Mister Love du regretté Jerry Lewis. The Nutty Professor est le titre original de ces deux œuvres. Les deux films racontent l’histoire de deux hommes (Julius Kelp dans l’oeuvre original et Sherman Klump dans Le Professeur Foldingue) qui se considèrent comme peu séduisants et qui, grâce à un élixir concocté par leurs soins, vont se transformer complètement et ainsi maximiser leurs chances de plaire à la femme de leurs rêves.
Dans le film de Tom Shadyac, c’est l’occasion de faire un film tournant sur l’obésité puisque le personnage d’Eddie Murphy, le professeur d’université Sherman Klump est en très grand surpoids contrairement à Lewis dans l’oeuvre original. Le professeur Klump va perdre le contrôle de ce qui est censé être une version améliorée de lui-même. Quand il se transforme en Buddy Love, nom qu’il se donne quand la potion fait son effet, sa personnalité change du tout au tout et il a une confiance sans limites en ses capacités. C’est peu ou prou ce qu’il se passe dans Docteur Jerry et Mister Love.
Mais il ne faut pas chercher plus loin pour les similarités. Dans son humour et ses péripéties, Le Professeur Foldingue s’éloigne très largement du matériau de base. Le parti-pris humoristique de ce film est clairement, ce que l’on pourrait dire, Eddie Murphy-compatible. L’acteur américain s’est fait spécialiste des comédies saupoudrées d’humour très gras. Après, il n’est nullement question de le catégoriser, l’acteur s’étant ouvert à plusieurs genres dans sa carrière, mais force est de constater qu’Eddie Murphy est comme un poisson dans l’eau dans ce type de comédies.
Une question de transformations
Son activité dans le film est d’ailleurs une vraie prouesse. Le comédien américain, qui est aussi connu pour ses talents d’humoriste, joue plusieurs personnages. Déjà, il est aussi touchant dans son rôle de professeur mal dans sa peau que détestable dans celui de Buddy Love. Il est beaucoup question de transformations pour l’acteur qui joue la quasi-totalité des membres de la famille Klump. Le film recevra un Oscar du meilleur maquillage pour son travail bluffant. Une performance.
Dans le genre, Le Professeur Foldingue est une comédie qui fonctionne bien. Les gags sont bien trouvés. Le long-métrage parle, et ce n’est pas une surprise, de l’acceptation de son corps et du culte de l’apparence physique. Le message sur la beauté intéreure est là et il passe plutôt bien même si le déroulé du film apporte son lot de clichés grossiers et caricaturaux. Les gags tournent surtout autour du surpoids du personnage principal et cela peut être considéré comme une manière d’ostraciser les personnes souffrant de cette maladie.
Néanmoins, la résolution du film tend plutôt à prouver le contraire. Et l’écriture du personnage de Buddy Love aussi. Les problématiques du film ne sont pas traitées en profondeur par le réalisateur mais ce n’est pas l’ambition du film au départ. La promesse de base était de délivrer un pur divertissement et en soi, le pari est plutôt bien tenu.
Le Professeur Foldingue est une comédie rythmée aux gags plutôt bien trouvés. A condition, bien sûr, d’adhérer à ce type d’humour. Grand succès au box-office mondial, le film connaîtra une suite : La Famille Foldingue sortie en 2000.