Critique « Candy Jar » (Netflix) : Déjà-vu mais bien-vu

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Netflix aime décidément tourner des films dans un cadre scolaire ! Producteur d’une flopée de films mettant en scène des lycéens (dont le mitigé Les Potes), la plateforme récidive avec la comédie Candy Jar ! Ce Netflix Original raconte l’histoire de Bennett et Lona, deux étudiants qui se détestent mais qui vont devoir former une équipe. Deux personnages qui se rapprochent alors que tout les oppose ? La recette n’est pas nouvelle et fonctionne plutôt bien.

Une histoire d’oppositions

Candy Jar est un film sur le débat et surtout sur les oppositions. Oppositions d’idées ? Pas seulement. Bennett et Lona, deux élèves brillants du club de débats de leur lycée, ne s’apprécient pas, c’est le moins que l’on puisse dire, mais ce n’est pas seulement une question de rivalité intellectuelle. Les deux personnages n’ont tout simplement pas les mêmes vies : Bennett (Jacob Latimore) vient d’un milieu favorisé où sa mère, très protectrice, est un modèle de réussite sociale tandis que Lona (Sami Gayle) fait plutôt partie de la classe moyenne américaine. Une rivalité que l’on retrouve aussi chez leurs parents respectifs : Leurs deux mères semblent nourrir une certaine inimitié basée sur leurs anciens souvenirs en tant que camarades de classe.

jacob latimore sami gayle candy jar

Mais si tout semble les opposer, ils ont quand même plusieurs atomes crochus. Leur centre d’intérêt principal est le débat. Dans le film, les confrontations entre débatteurs ressemblent à des exercices de rapidité. L’important est de donner le maximum d’arguments et d’avoir un très bon débit de parole. Bennett et Lona sont dans l’excellence quand il s’agit de débattre mais cette obsession de la perfection leur fait passer à côté des plaisirs simples de la vie. On comprend très vite que les deux personnages n’ont pas d’amis et ne vivent que pour leurs études ainsi que leurs désirs d’inscriptions dans des universités prestigieuses (Yale pour Bennett et Harvard pour Lona). 

Un rapprochement inéluctable

Les deux étudiants sont également très proches de leur conseillère d’orientation (Helen Hunt), qui les aiguille sur leurs propres avenirs en leur proposant systématiquement des bonbons. D’où le nom du film Candy Jar (Pot de bonbons en français) puisque le déroulement du film nous fait vite comprendre que ce personnage est la seule personne capable de réunir Bennett et Lona. 

Même si certaines séquences sont très prévisibles (les deux protagonistes du film vont inexorablement se rapprocher et entamer une liaison amoureuse), Candy Jar surprend parfois par son traitement loin de la success-story américaine, les deux personnages allant de déconvenues en déconvenues. Ils ne sont pas forcément en accord avec ce qu’ils sont et c’est en se rapprochant et en faisant équipe qu’ils vont le comprendre. Ils étaient devenus des robots programmés à réussir coûte que coûte sans se soucier de leurs constructions en tant qu’adolescents.  

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Pour finir, quelques mots sur la mise en scène. La réalisation est plutôt classique mais quelques trouvailles visuelles sont à souligner. On soulignera aussi le casting plutôt intéressant avec Christina Hendricks (la mère de Lona) et Helen Hunt, qui se fait plutôt rare ces dernières années. Les deux comédiens Jacob Latimore et Sami Gayle mènent plutôt bien leurs barques et signent deux convaincantes prestations.

Candy Jar est un film qui se laisse suivre plutôt facilement. Le spectateur passera un bon moment et s’attachera à la sympathique distribution du film. A son visionnage, le long-métrage donne néanmoins certaines impressions de déjà-vu par son environnement. Cela reste quand même une honnête comédie pour ados.

Bande-annonce de Candy Jar