Foray, alias Xavier Feugray, anciennement NORD, a récemment sorti deux clips : Si tu ne dors pas et Faut pas croire. Son premier album Grand Turn Over sortira le 25 mai prochain. Nous l’avons donc rencontré pour en parler plus en détail.
JustFocus : Bonjour Foray ! Nous t’avions vu à la Columbia Session sous le nom de NORD. Maintenant, tu t’appelles Foray. Pourquoi ce changement ?
Foray : Je suis engagé avec Columbia depuis un an et ça a réveillé un autre chanteur nommé Nord, qui a commencé à me poser des problèmes car j’avais pris son nom. J’ai décidé d’arrêter de me prendre la tête avec lui et j’ai changé de nom. Donc, j’ai pris des lettres de mon nom, deux lettres de Nord, tout mis dans un sac, secoué et ça a donné Foray. La forêt, c’est un lieu assez évocateur pour moi, j’y ai passé beaucoup d’heures quand j’étais petit.
JF : Qu’est-ce que tu y faisais ?
Foray : C’était mon échappatoire. J’ai beaucoup chanté dans la forêt, c’est là où j’ai fait mes premiers concerts pour des écureuils. (rires)
JF : Tu as récemment sorti deux clips : Si tu ne dors pas et Faut pas croire faisant le portrait de deux femmes fortes, l’une sur un ring de boxe, l’autre sur un terrain de foot. Pourquoi ce choix ?
Foray : Faire le portrait du quotidien de deux femmes en mêlant le sport, c’est quelque chose que je voulais faire depuis longtemps. Je voulais les montrer dans leur intimité, leur solitude mais aussi leur engagement. Ces deux chansons forment un diptyque sur la tension. Elles tracent leur chemin, elles sont prêtes à tout donner.
JF : Justement, aujourd’hui est la journée internationale des droits des femmes. Quelles mesures attends-tu d’être prises pour les femmes ?
Foray : Plus de visibilité et plus de parole, tout simplement. Puis, écouter ce qu’elles ont à dire au lieu de rester dans notre société machiste. Il y a encore beaucoup d’efforts à faire.
JF : Revenons sur les clips, tu en parles comme un « match aller-retour ».
Foray : Oui, c’est une métaphore filée avec le sport et surtout le foot. L’aller-retour, c’est le côté tout jouer dans deux clips et ce sont aussi mes premiers matchs en tant que Foray.
JF : Ces deux clips sont d’ailleurs au format 4:3. Pourquoi ?
Foray : C’est une manière de changer le cadre avec un format télé. On a aussi travaillé une image pastel pour Si tu ne dors pas et des couleurs flash pour Faut pas croire.
JF : Parmi tes inspirations, tu cites Pixies, Damon Albarn et Brassens. Est-ce que tu trouves des nouveaux artistes qui te plaisent ?
Foray : Oui et non. Déjà, j’écoute moins de musique, je préfère en faire. J’aime bien des chanteurs comme EELS, Gaëtan Roussel et surtout Philippe Katerine. J’ai l’impression qu’il pourrait faire n’importe quelle chanson, ça m’épate. Je me préoccupe pas vraiment de ce que font les autres, j’aime bien être dans mon coin, tout seul chez moi. (rires)
JF : Ton premier album sort le 25 mai prochain, il s’appellera Grand Turn Over. Pour toi, qu’est-ce que c’est un grand turn over ?
Foray : A la base, c’est plutôt un terme d’entreprise : remplacer le personnel pour augmenter la productivité. Je pars du principe que c’est moi l’entreprise. On a plein de choses qu’on remplace tous les jours, ou qu’on n’arrive pas à remplacer parfois, qui créent un équilibre. J’aime bien trouver ces failles dans l’équilibre intérieur. En écoutant l’album, on s’aperçoit que je parle beaucoup d’amour, à 91% je dirais. (rires) L’amour est sûrement un grand turn over à nos dépens.
JF : Qu’est-ce qu’on peut attendre de ton album ?
Foray : On passe par pas mal d’étapes et émotions, j’espère que c’est ce que les gens vont ressentir. Il y a un cheminement dans l’album, comme une sorte d’histoire. Je me sers d’éléments de ma vie pour broder des choses et créer des chansons. C’est un parcours, c’est mon premier album et j’ai hâte qu’il sorte !
JF : As-tu une étape du parcours favorite dans l’album ?
Foray : J’aime beaucoup L’exil, c’était une sorte de chanson surprise, je ne savais pas si elle allait finir sur l’album. J’ai d’autres chansons plus personnelles, Si tu ne dors pas par exemple, à propos de ces questionnements nocturnes. J’espère que l’album va créer la surprise en tout cas.
JF : En 2015, ton tout premier single s’appelait Drunk. Pourtant, toute la chanson est en français. L’anglais ne t’intéresse pas ?
Foray : Je pense d’abord en français, je ne me pense pas assez bon pour m’exprimer d’abord en anglais. Drunk, c’était comme un gimmick. J’ai écrit la chanson en Lituanie où les gens parlent anglais, lituanien et mecs bourrés. Tout était un peu déformé, je me suis dit que ce serait un bon hymne en anglais. En plus, j’ai aucun accent, c’est assez vilain mais j’en joue.
JF : Tu seras en concert le 14 juin aux Etoiles. Selon toi, quelle serait la scénographie idéale ?
Foray : Parfois, j’y pense mais j’aimerais juste jouer au milieu de la scène avec un éclairage néon, tout l’inverse d’un spectacle comme on a l’habitude d’en voir. On est un peu conditionnés dans l’esprit spectacle, qui crée des émotions, mais j’aimerais prendre un contre-pied. On a fait une série de concerts à la montagne dans des petites pièces avec une dizaine de personnes, c’est là que ça a germé dans mon esprit. Donc rendez-vous le 14 juin, je ferai une scénographie avec mes deux néons, trois s’il y a le budget. (rires)