[Critique] « Regain » : l’irrésistible nouvel album de Gaël Faure

Le 26 janvier dernier, le chanteur Gaël Faure dévoilait au public Regain, sont tout nouvel album. Une œuvre envoûtante et élégante qui présente un retour réussi.

Regain, l’album renaissance du chanteur

Quatre années après la sortie de son premier opus Des Silences en Bascules, le chanteur de 30 ans revient avec un album résolument folk. Regain c’est la repousse de l’herbe après la première coupe. Elle renaît plus verte, plus tendre et plus belle encore. C’est aussi le nom intelligemment choisi pour cet album. Un titre qui fait écho à la nature qu’il apprécie tant, et à ses racines qu’il revendique. Cet ardéchois fils d’agriculteur, avait pour destinée le métier d’architecte paysagiste avant de participer en 2005, au célèbre télé-crochet Nouvelle Star, sur M6.

C’est désormais au travers de 13 titres proposés, mêlant sa voix captivante aux textes souvent harmonisés autour de l’environnement naturel et agricole, que Gaël Faure se dévoile. Un album qui est le fruit d’une collaboration entre le réalisateur Renaud Létang (Björk, Alain Souchon), les musiciens Vincent Brulin et Emiliano Turi, et lui-même. Au travers de ce dernier, il révèle une folk à la fois organique et synthétique ornée de modernisme nous conduisant de la terre à la lune.

Ses chansons relatent la nature qu’il a toujours côtoyée et qu’il continue de défendre. Il s’engage auprès du mouvement éco-citoyen Colibris aux côtés de Pierre Rabhi, qui a d’ailleurs donné naissance à une chanson du même nom. Son album est porté dès juin 2017, par le titre La saison, qui est « une belle histoire d’humanité » qu’il avait envie de partager. En effet, c’est un hommage au peuple Tamang vivant dans les hauts plateaux himalayens au Népal sans eau courante ni moyens de communication. Le chanteur se révèle touché par le chef qui, le temps d’une saison quitte son village familial pour vendre des marchandises à la ville.

Dans son clip réalisé par Marion Castera et Kelzang Ravach, c’est l’urgence au travers des pénuries d’eau qui est marquée. Une chanson efficace qui réussit à séduire.

Un jumelage réussi entre sonorités envoûtantes et poésies 

Gaël Faure nous transporte également avec son second single Éreinté. Une mélodie entraînante teintée de mélancolie, appuyée par un texte évoquant la pénibilité du mal de dos au travail. Ce titre aux influences 80, laisse deviner un certain éclectisme musical dont est doté l’album. Il dévoile son Caractère de manière subtile et futée qui nous colore de gaieté.

Dans Lonely Hour il partage le titre avec l’envoûtant Piers Faccini, et s’engage aux mots anglais qui font planer. Gaël Faure ramène l’innocence et la vérité enfantine au travers de Visages officiels , dont le grain de voix nous rappelle vaguement celle d’Arthur, le chanteur de Feu! Chatterton. Il propose l’hypnotique et sensuel Courbes et Lacets, qui a rapidement adopté le costume de chanson favorite.

Des sonorités épurées et organiques résonnent dans Only Wolves, que le chanteur harmonise de paroles anglaises également écrites par Piers Faccini. Une incantation de dentelle, qui nous cueille durant cet instant suspendu dans le temps. Bien que le fil conducteur coud cet album avec logique, chaque chanson se déguise différemment, livrant une palette de sonorités et un travail sur la voix unique. En effet, cette dernière est mise en valeur remarquablement, ajoutant une pureté et une part de vérité qui sonne juste.

Only Wolves en live

Dans ce nouvel album cohérent à la fine poésie, Gaël Faure fait résonner le bois et les cordes avec sobriété et générosité. Il fait voyager sa douce folk imprégnée de modernisme au travers d’un album abouti, arrivant à donner sens et valeurs à ce qui nous entoure. Par ailleurs, le chanteur sillonnera les routes de France pour « envoyer de l’amour et de l’émotion » durant ses concerts comme il l’a confié à nos confrères de France 5. Il posera ses valises notamment le 21 mars 2018 à Paris au Café de la Danse, puis dans des festivals l’été prochain.