Exposition phare de la biennale Nemo, Les faits du hasard propose une séléction d’œuvres où l’inattendu et l’imprévu donnent toutes leurs saveurs aux installations. Située dans la nef du 104 à Paris, vous avez jusqu’au 4 mars pour vous imprégner de sérendipité et d’art non linéaire.
Terres magnétiques, brouillard esthétique, robots dessinateurs, micro-algues, symphonie magnétique, ombre, lumière, chaises dansantes et smartphones bibliques ne sont que quelques unes des étrangetés artistiques sélectionnées par Gilles Alvarez et José-Manuel Gonçalvès, les directeurs artistiques de la manifestation.
Le point commun des œuvres choisies ? Le hasard. Les œuvres numériques sont souvent perçues comme parfaites, suivant à la lettre un programme répondant à des normes d’interactivité, mais est-ce vraiment cela ? Comment contrôler l’Art sans qu’il devienne mécanique et sans âme ? Comment créer la perfection ? Et en réalité, aimons-nous vraiment la perfection ? Comment remettre de l’humain alors que tout est calculé par des machines, comment faire rêver quand tout est logique et pré-calculé ? Simplement en favorisant le hasard, en laissant une place à l’inattendu, à l’accidentel, à ce qui fait de nous ce que nous sommes : des Hommes. L’art est la plus belle création de l’humanité, la plus subjective, personnelle, culturelle. Il est ce qui est le plus fascinant des civilisations perdues, alors pourquoi l’art numérique serait-il normé par des codes (au sens multiple du terme) ?
Ici, les œuvres sont mouvantes, parfois même vivantes, au grès des situations extérieures, des conditions climatiques, du passage des spectateurs, de la lumière, du son et même tout simplement du temps qui passe.
L’impermanence, sujet cher aux civilisations asiatiques et à notre société volatile, permet de créer une exposition où les œuvres ne se ressemblent jamais vraiment. En venant régulièrement, on note des changements, des variations et des évolutions. Que dire de ces fleurs connectées qui nous transportent dans un champs canadien, si ce n’est la poésie de l’instant, ou encore de ces aiguilles magnétiques affleurant l’eau et heurtant aléatoirement les parois en verre ?
Entre alchimie et science, les machines aquaphoniques troublent nos sens, tout comme le tunnel lumineux. Certaines œuvres ne sont présentées que jusqu’au 7 janvier, alors dépêchez-vous. Les autres vous attendent bien sagement jusqu’au 4 mars.