En ce deuxième jour de la Fête de l’Humanité, la grande scène installée dans le Parc départemental Georges Valbon (La Courneuve), a réuni les artistes : Salut C’est cool ; Un air, deux familles ; Dub Inc. ; Trust ; S-Crew et pour finir Iggy Pop.
Temps clément et weekend faisant, cette seconde journée a attiré de nombreux participants à participer à cette 82ème édition de la Fête de l’Huma, qui a battu son plein jusque tard la nuit.
Entre DIY et retour au rock
C’est le groupe Salut c’est cool qui ouvre la journée de festivités musicales. Salut c’est cool, c’est un collectif d’artistes parisiens qui multiplient les pieds de nez aux codes du bon goût. Pourquoi y convenir, et pas plutôt y contrevenir ? Leur dernier album Les Indes galantes (2017), sorti en lien avec un court film présentant un univers de bric et de broc, permettait d’en avoir un aperçu. Au lieu de jeter des paillettes, Salut c’est cool porte sur scène, dans ses musiques et vidéos, le toc, le cheap, le ringard, le « fait maison » comme marque de fabrique. Dans une esthétique foutraque electro-punk faite de bouts de chandelles, le collectif propulse de manière surprenante les losers et le laid au devant de la scène.
Un air, deux familles, collectif qui porte bien son nom, est né du regroupement des groupes Les Ogres de Barback et Les Hurlements d’Léo, a pris la suite. C’est en 2000 qu’il s’était formé (et en 2007 dissous), à l’occasion d’une tournée européenne et de la sortie d’un album, Latcho Drom. En 2017, il s’est reformé et a pris la route (littéralement) pour une série de nouveaux concerts. Et le moins qu’on puisse en dire, c’est que les retrouvailles sur scène des deux groupes, qui jouent depuis plus de 20 ans, ont été un moment fort de cette Fête de l’Huma, alliant le métissage musical propre aux Ogres de Barback, et les tonalités rock des Hurlements d’Léo. Les spectateurs enthousiastes ont répondu à la générosité des musiciens.
Avec Dub Inc., nous avons pu évoluer sur la rythmique chaloupée du reggae. Originaire de Saint Étienne, le groupe a écumé depuis plus de 20 ans les scènes représentatives du genre. Fort de six albums, il mêle le message positif et la puissance énergétique du reggae, les sonorités dub et de la musique kabyle. En live, un titre comme Tout ce qu’ils veulent prête à voir l’engouement de la foule, qui ne s’est pas démenti aujourd’hui.
On ne peut pas faire l’économie du groupe Trust, qui s’est rendu célèbre dans les années 1980 avec son morceau emblématique Antisocial (mais aussi « L’élite », « Bosser 8 heures », « Répression », « Marche ou crève »). Mais on ne peut s’y arrêter. Depuis, le groupe s’est séparé pendant 24 ans, puis reformé en 2009 et a produit plusieurs albums studios (dont le dernier en date en 2017, Au nom de la rage) ou live, avant de subitement s’arrêter. Ce n’est qu’en 2016 qu’il est remonté sur les planches, donnant à leur prestation à la Fête de l’Humanité un caractère inhabituel. Le message du groupe, rageux et mobilisateur, est malheureusement encore pertinent, mais heureusement encore porté sur scène par Trust.
Avec S-Crew (aussi orthographié $-Crew, qui réunit des amis d’enfance, Nekfeu, 2Zer et les deux frères Mekra et Framal), ce sont des thématiques universelles qu’abordent le groupe et les spectateurs : la famille, la fraternité, le chemin passé, l’avenir. Un message présent depuis l’album paru en 2016, Destins Liés. Et qui fait du bien à l’écoute et aux sentiments.
Cette seconde journée s’est clôturée par la venue d’Iggy Pop, un des premiers précurseurs du mouvement punk, qui a retenu une foule toujours aussi compacte, malgré l’heure tardive.
Article : RBX / A. Schmitt
Photo : Twitter @FetedelHumanite