La série créée par Seth Rogen nous avait agréablement surpris avec une saison 1 explosive, irrévérencieuse et originale. Un excellent mix de sang, anges, vampires, pouvoirs surnaturels et balles qui fusent. La saison 2 s’annonçait tout aussi sanglante mais le résultat n’est pas vraiment à la hauteur…
Attention ! L’article va spoiler, assurez-vous d’avoir vu la saison 2 avant de le lire.
Petite piqure de rappel : Dieu a disparu et Jesse Custer, révérend désabusé qui possède le pouvoir de plier tout le monde à ses ordres grâce à Génésis, part à sa recherche accompagné de son amante Tulip O’Hare et de Cassidy, un vampire junkie. Ils sont poursuivis par le Saint des tueurs, un cow-boy condamné à l’enfer, tueur impitoyable à qui les anges ont promis qu’il retrouverait sa famille s’il tue le révérend et ses compagnons de route. Une joyeuse clique à laquelle on peut encore rajouter des anges immortels (ou presque), Eugene Root alias Arseface, jeune homme défiguré par un « accident de suite » et condamné à l’enfer par erreur…
Un départ sur les chapeaux de roues
Les premiers épisodes démarrent fort, dans l’esprit road-trip. Le trio quitte le Texas avec seulement quelques minces pistes pour retrouver le Tout-puissant. Le rythme est sympa, l’humour qu’on avait apprécié dans la première saison est toujours là : cynique, mordant et carrément blasphématoire – soyons honnête – (plusieurs associations chrétiennes ont porté plainte et ont demandé la déprogrammation de la série, en vain). Le jeu d’acteur est top malgré les nombreux aspects des personnages principaux. Ils sont tour à tour touchants, horripilants, hilarants, etc. Les nouveaux ne sont pas en reste : Dennis et Her Starr en particulier. L’ambiance de la Nouvelle-Orléans apporte un changement après le Texas de la première saison, le fil rouge de la quête de Dieu est intéressant et les rebondissements sont vraiment inattendus (God / Dog).
Une arrivée laborieuse
Malheureusement, cette saison s’essouffle assez vite. Les protagonistes sont bloqués à la Nouvelle Orléans et le rythme en souffre beaucoup. En particulier une fois la menace du Saint des tueurs écartée, il ne reste plus guère de suspens. Les relations entre les personnages s’enlisent et ils deviennent tous exaspérants. Les efforts pour développer leurs histoires personnelles font un gros flop : elles ne sont pas assez développées et apportent plus de questions que de réponses. L’histoire de Cassidy est la plus bancale de toutes. On rencontre son fils Dennis, un vieillard aigri par la vie et mourant. La relation entre les deux hommes est étrange et très peu exploité. On ne parle pas de la mère, ni de « l’état » de Cassidy au moment ou Dennis a été… conçu. Il semble de plus y avoir d’autres vampires qui obéissent à des règles. Mais là encore, aucune réponse, à peine un nom donné au téléphone.
Seul l’arc concernant Eugene reste vraiment intéressant. Le jeune homme a été envoyé en enfer dans la saison précédente par un ordre Genesis donné par Custer. Il se retrouve dans son purgatoire personnel où il revit encore et encore son plus grand traumatisme : le suicide de son amie Tracy, à cause duquel il a été défiguré. Il côtoie des tueurs, violeurs et… Adolf Hitler. On retrouve des situations avec un humour parfaitement dosé (la rencontre avec Charon) et une fin pour le moins inattendue.
La suite de la route
La saison finit à nouveau sur un cliffhanger, voire même sur plusieurs quand on y réfléchit : Tulip a été tué par l’ordre du Graal, Jesse et Cassidy l’emmènent à Angelville pour monnayer son retour des morts. Hitler se balade librement. Et n’oublions pas le cliffhanger de la saison précédente : Dieu a disparu. On sait maintenant qu’il se cache sur Terre, qu’il se déguise en chien, aime le jazz et les jeux sado-masochiste. On ne peut pas dire qu’ils ont beaucoup avancé dans cette quête…
La saison 2 de Preacher s’est donc achevée le 4 septembre dernier sur AMC et ne nous a pas autant convaincue que la première saison. Peut-être la saison 3 sera-t-elle plus prometteuse ?