Festival d’Annecy 2017 : Une conséquente première journée

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Ce lundi 12 juin avait lieu la première journée du Festival International du Film d’Animation d’Annecy. Une sélection très variée de films en compétition et hors compétition est dévoilée, à laquelle s’ajoutent des séances événements (avant-premières mondiales). Cette année, l’équipe JustFocus vous propose chaque jour un récapitulatif des films en compétitions.

 

Dans un recoin de ce monde

dans-un-recoin-de-ce-monde-film-affiche-jpAdapté du manga de Fumiyo Kouno, ce film d’animation japonais réalisé par Sunao Katabuchi prend place pendant la Seconde Guerre Mondiale. Nous suivons l’histoire de Suzu, une jeune fille qui quitte sa ville natale, Hiroshima, pour aller vivre à Kure avec la famille de son mari, qu’elle connaît à peine. Dans un recoin de ce monde, à la manière du Tombeau des lucioles de Isao Takahata, aborde la misère de cette époque de manière moins crue. Le film de Katabuchi découvre les membres d’une famille qui renforcent leurs liens à travers les incessantes alertes à la bombe, les dessins de Suzu et le vocabulaire naval militaire. Il s’agit d’un film d’animation qui déborde de poésie et de sourires, mais qui sait sans accroc faire vaciller l’émotion du spectateur vers quelque chose de plus puissant. Attention toutefois à certaines images particulièrement fortes qui pourraient n’être destinées qu’à un public averti.

 

Téhéran Tabou

179629On se dirige cette fois vers un film germano-autrichien avec Téhéran Tabou, réalisé par Ali Soozandeh. Esthétiquement proche de la réalité, ce film a su nous impressionner par son animation particulière ainsi que par son thème très puissant. Le réalisateur raconte que le choix du film d’animation s’est fait à cause de la censure, de l’impossibilité pour lui et son équipe de tourner ce film à Téhéran et même de raconter cette histoire avec de vrais acteurs. Son envie de montrer la capitale iranienne ne pouvait se faire à travers une autre ville, comme par exemple Marrakech qui était l’un des seuls lieux où ils étaient autorisés à tourner ; ce choix d’animation semi-réaliste a donc permis au film d’exister. Que diriez-vous d’une plongée dans le quotidien troublé des habitants de Téhéran ? C’est ce que propose le film en mêlant les vies de personnages complètement inconnus les uns des autres, notamment les femmes qui doivent lutter chaque jour contre la suprématie masculine qui sévit encore en Iran. Puissant, cru et dénonciateur, Téhéran Tabou nous fait voyager dans les rues de cette ville aux multiples facettes.

 

Ethel et Ernest

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Direction l’Angleterre avec Ethel et Ernest, film tiré du roman graphique du même nom écrit et dessiné par Raymond Briggs. À travers cette œuvre, l’auteur-illustrateur raconte l’histoire de ses parents, que le réalisateur Roger Mainwood a su mettre à l’écran dans ce film d’animation. Ce projet a mis dix années à se créer pour un résultat qui a su nous surprendre. De 1928 à 1971, la vie du couple Briggs s’étale devant nous, sans repères temporels précis. Mêlant rire et tristesse, le film nous rend témoin du quotidien de ces personnages et de leur fils, obligé de quitter ses parents à cause de la guerre. Guerre dont on nous montre l’impact sur ces vies chamboulées, dans un film sans extravagances. Si, à première vue, la technique d’animation nous laissait sceptiques, c’est avec surprise que nous avons découvert un film profond et touchant dans sa simplicité. Mention spécial à Sir Paul McCartney pour sa chanson In The Blink of an Eye composée spécialement pour le film.

 

Zombillénium

321647.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxxC’est dans le cadre de l’ouverture du Festival que nous a été présenté Zombilenium, film d’animation du duo Arthur de Pins et Alexis Ducord. Le film avait déjà été introduit l’année passée au même festival dans un work in progress, montrant le travail accompli lors de ces quatre dernières années. Nous découvrions donc le fruit de plusieurs années de travail, en compagnie de l’équipe du film. Nous suivons l’histoire de Hector Saxe, contrôleur des normes de sécurité, qui tombe un jour sur le parc d’attraction Zombillénium. Dans sa tentative de fermer le complexe, il finit par y laisser la vie, devenant à son tour un monstre du parc. Sans prétention, le film reste sobre pour viser le jeune, comme le tout public. L’heure et demi passée nous fait profiter d’un film agréable et satisfaisant, sans être pour autant transcendant dans son développement.

 

Six autres films en compétition seront proposés cette semaine, ainsi que des séances événements ! N’hésitez pas à nous suivre sur nos réseaux sociaux pour les découvrir avec nous !