DESYNC, le FPS neon-rétro en arène de The Foregone Syndicate réussit à mêler fun et scoring ?
DESYNC est un FPS au design très neon-rétro développé par The Foregone Syndicate et édité par Adult Swim Games, toujours aux aguets pour les bons petits jeux indépendants. N’espérez pas trouver une histoire complexe et une partie multijoueur à la Overwatch, DESYNC est avant tout un jeu de scoring solo qui se joue en arène. Il va donc falloir débloquer des armes et des spécialisations en réussissant des niveaux divers et variés mais qui disposeront toujours des mêmes ennemis avec des pops à un endroit bien précis. Du coup, ce que l’on perd en variété de situations, on le gagne en maitrise et en tuerie stylée. Plus on joue de façon spectaculaire et originale et plus on gagnera des points à la fin du niveau.
DESYNC a tout pour plaire, il est beau, rapide et doté d’une bande-son spectaculaire et prenante ! Si l’on met de côté l’absence de multijoueur, on est face à une version 2.0 de Quake III ou Unreal Tournament dans lesquels on affrontait des bots vicieux et impitoyables. Il va donc falloir s’armer de bons réflexes et bien apprendre l’agencement des niveaux pour parfaire sa technique et apprendre des combos dévastateurs. A l’instar du bourrin mais jouissif Bulletstorm, il est possible de faire trébucher ses ennemis pour les projeter dans des pièges ou pour les tuer en apesanteur dans une orgie de bons points et de ralentis stylés (le Desync Mode). On peut également optimiser une ou plusieurs techniques de combat afin de personnaliser son style de jeu, ce qui nous vaudra encore plus de points en jouant de cette façon.
Rond comme un citron
Le design du jeu est une réussite totale, les ennemis sont superbes et variés, tout comme les niveaux et le design du jeu en général. Autre avantage de ce style graphique, il tourne comme un charme sur des petites configurations ce qui fera plaisir aux joueurs moins fortunés. Les effets spéciaux sont en revanche un peu trop marqués avec un beau bordel ambiant qui risque de provoquer quelques crises d’épilepsie pour les plus sensibles d’entre vous. Sachez par ailleurs qu’il n’est pas possible de désactiver tous les effets ce qui est tout de même dommage. Les armes ne sont pas les plus originales du monde et elles reprennent les grands classiques du genre à savoir le lance-roquettes, le sniper ou le fusil à pompe. Chaque arme dispose d’un tir secondaire qu’il conviendra d’utiliser à bon escient pour optimiser ses dommages et améliorer son style de combat.
Mécaniquement, le jeu est assez simple à prendre en main mais on va très vite comprendre que rien ne sera facile et l’écran « game over » fera son apparition à de très nombreuses reprises. DESYNC est un jeu difficile et parfois impitoyable pour ne pas dire injuste. Chaque arène est un véritable défi pour peu que l’on souhaite obtenir un score correct. Il faudra donc penser à jouer avec style, faire des overkills, débloquer des combos facilitant le desync mode et connaitre sur le bout des doigts tous les patterns des ennemis! Ça fait beaucoup mais une fois le jeu maitrisé, c’est un véritable régal d’enchainer les bonnes performances et de voir son rang augmenter substantiellement. A chaque fin de zone, il faudra affronter un boss qui testera notre apprentissage des mécaniques de base du jeu. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne constituent pas réellement un point fort du jeu tant ils sont pénibles à jouer et frustrants à affronter. Comme ils varient les attaques sans réellement utiliser de pattern défini, il est parfois complexe de rester concentré lors de leurs différentes phases. Dommage!
Parfois la simplicité est l’ennemi de la compréhension
DESYNC dispose donc de très nombreuses qualités mais tout n’est cependant pas parfait sous le soleil néon-rétro. L’interface est intéressante et originale, on se déplace dans des hubs nous permettant d’accéder à des consoles qui nous permettront de choisir nos niveaux et d’améliorer notre avatar. Le problème c’est que rien n’est clair et que l’on passe quelques longues minutes à essayer de comprendre comment ajouter une spécialisation, comment upgrader ses armes et comment dépenser efficacement ses crédits. La navigation au sein des menus n’est pas un point fort et on commence à perdre patience au bout de quelques mauvaises manipulations.
Autres problèmes que l’on peut reprocher au jeu : le côté cheap de certains ennemis, parfois ils se déplacent en l’air toujours dans notre direction que l’on se déplace ou que l’on reste sur place. On est donc obligé d’anticiper les différents sauts et patterns des ennemis tout en essayant de garder en mémoire où les prochains ennemis apparaitront. Il suffit dès lors d’une erreur de positionnement pour que l’on doive se reconnecter pour essayer à nouveau. Sachant que chaque reconnexion nous coutera de précieux points, l’échec est quasiment rédhibitoire en matière de scoring efficace. DESYNC est un jeu qui aurait pu casser la baraque, il dispose d’une côte de sympathie au top après 4-5 heures de jeu. Malheureusement, on déchante rapidement après s’être rendu compte que la difficulté est essentiellement artificielle et que le fun du départ disparaitra au profit d’une frustration éphémère, le temps de maitriser le jeu comme prévu dans le cahier des charges du développeur, avant de s’éclater à nouveau. Le problème vient donc de cette transition difficile à éviter entre le jeu indie fun et le jeu de scoring hardcore. Le cul entre deux chaises DESYNC s’en sort grâce à son originalité mais on était pas loin du plantage sans espoir de retour du joueur frustré et vexé.
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