Nombreuses sont les personnes à avoir lu l’histoire de Madame Bovary par Flaubert, dont les états d’âme ont marqué plus d’une génération : une jeune femme, qui rêvait à tellement grand, pour finir dans un petit fief. C’est l’histoire de sa mort, ou plutôt de l’enquête sur sa mort que nous romance ici Philippe Doumenc.

Ce dernier nous transporte sur les traces de Remi, un jeune enquêteur de Rouen qui va être amené à percer à jour le mystère des derniers mots d’Emma Bovary :

“Assassinée, pas suicidée.”

La véritable histoire de madame Bovary

Il est amusant de constater que les personnages que Flaubert peint dans son célèbre roman ont réellement existé, mais avaient-ils les mêmes personnalités ? C’est par la force des choses que Rémi est propulsé au coeur de Yonville, un petit village aux apparences tout-à-fait communes avec des habitants aux histoires différentes. Pourtant, ce hameau tranquille renferme la clé de bien des manigances. Nous retrouvons les mêmes visages, noms et professions, mais a-t-on les mêmes intentions que chez Flaubert ? Nous aurait-il menti ? Comme le dit Doumenc dans sa postface. Ce romancier qui défendait le réalisme et qui a eu tant de problèmes avec l’Eglise pour cela nous aurait mené en bateau ? Une information plutôt épicée à notre goût…  

Une enquête journalistique

Si nous devions vous citer des références, nous dirions sûrement Le nom de la rose d’Umberto Eco pour cette ambiance qui flotte dans Yonville. Le livre est en partie construit sous la forme d’un journal où l’on suit les diverses pistes que prend Rémi dans son enquête. Au travers de ses notes nous aurons affaire à des rencontres assez troublantes à la manière de Conan Doyle ou d’Agatha Christie. De plus, l’auteur nous prouve son talent à perdre le lecteur dans des pages de questionnements où le protagoniste se retrouve troublé et confronté à un problème impossible. Ce petit enquêteur semble être le seul à pouvoir résoudre le puzzle dans lequel toutes les pièces sont teintées de rouge.

Ce livre est à prescrire à tous, que vous soyez amateur de polar ou que vous deviez étudier Madame Bovary. Soupçonnez chaque personnage car c’est ainsi que la plume vous invite à réfléchir !