Battles à la Cigale : compte-rendu

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Battles, les spécialistes du Math Rock, sont venus mystifier la scène de la Cigale ce vendredi soir, les spectateurs sortant souvent médusés par l’énergie harassante des 3 membres. Explication et compte-rendu.

Battles à la Cigale Paris
Groupe d’obédience instrumentale, Battles mène une carrière faite d’électrochocs bruitistes, matérialisés par leurs compositions math-rock, cette musique issue du mélange entre post-rock, free jazz et expérimental. Pas mélodieux pour une oreille distraite et candide, leurs morceaux s’apparentent en fait à des voyages supersoniques et transgenres, où un BPM ultra-rapide affolent les cordes électriques, déglinguent les touches du synthé, perforent les grosses caisses et font trembler les cymbales. Un même morceau peut prendre, dans une apparente improvisation, des directions souvent différentes et en rupture. D’autres sont de véritables prouesses créatives : dans « Ice Cream », après une intro psychédélique faite de coups de grattes stridentes et hyper rythmiques (quasi une percussion), s’en suit un chant presque funky dessus un arrangement follement foutraque. Ou bien « Futura », qui propose 6 minutes de merveilles de tonalités joués en staccato, qui mis ensemble donnent une impression quasi-symphonique.

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Le concert a donné cette impressionnante sensation d’une maitrise ultra-dynamitée, d’une bombe sonore millimétrée, d’un brouhaha harmonieux. Et surtout d’une giclée d’énergie telle qu’on a quasiment senti de la sueur sur nos joues, tellement la leur liquéfiait littéralement leurs chemises. Tous azimut, pétaradant au possible leurs triturations d’instruments, pour donner un maximum d’emphase sonore et de mini-notes dans toute la salle, et ce à 3 seulement.

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Depuis le départ de Tyondai Braxton, un habitué des mélodies et ayant collaboré avec des orchestres, leur morceaux ont perdu un peu de virtuosité, pour gagner en rugosité. Pour le bonheur des puristes du math-rock, sans négliger les amateurs de musiques de fusion et de parfait mélange de genres. Quand un semblant de froideur sonore peut parfois émerger dans des interludes de transition, cela est rapidement balayé par leurs mouvements et leurs doigts on ne peut plus chauds. De leur frénésie se décharge une dextérité alliée à une grande force. Des caractères idéaux, dans la musique comme dans la vie !

Battles A La Cigale

Battles passera également par Bourgoin-Jailleu le 1 er avril (festival électroshoc) et Nîmes (festival This is not a love song, du 3 au 5 juin).