Test de Street Fighter V sur PC

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Ici, il va être question du test du très attendu jeu de combat Street Fighter V sorti le 16 février 2016 sur PC et PS4. Est-il réellement utile de présenter la série qui est une réelle référence du versus fighting sur les bornes d’arcade et les consoles depuis le début des années 90 ? (oui parce qu’avant c’était le premier opus qui reste mémorable uniquement pour des mauvaises raisons !).

Plus récemment, on a eu droit à un Street Fighter IV se déclinant en trois versions différentes jusqu’à Ultra Street Fighter IV en 2014. Au final, CAPCOM aura fait vivre son jeu près de 6 ans. Cette fois-ci, le fait que Street Fighter V sera en une seule et même version a déjà été annoncé par l’éditeur. Par contre, CAPCOM risque de faire vivre son jeu pendant un bon moment vu que la version sur laquelle nous avons pu jouer est incomplète et sera petit à petit étoffée au cours de l’année. Comme on aurait pu s’y attendre lorsque l’on bouscule les habitudes des joueurs, une bonne partie crie au scandale. D’autres, cependant, sont beaucoup plus confiants. Comme à l’accoutumée, attachons-nous à analyser la situation, et voyons ce que vaut vraiment ce Street Fighter V.

Une réalisation peaufinée

Au moment où certaines licences de jeux de combat misent de plus en plus sur des graphismes criants de réalisme, Street Fighter V se base sur un parti pris artistique coloré rappelant légèrement le cartoon. Forcément, cela ne plaira pas à tout le monde, mais il faut bien reconnaître que ce style graphique est efficace et colle très bien à la série. Les arrières plans sont, comme à l’accoutumée, variés et vivants. On notera l’utilisation pour le mode histoire de dessins réalisés par l’artiste japonais Bengus qui sont, eux, un peu plus simplistes, mais néanmoins efficaces. On remarquera aussi la bande-son très rythmée, qui nous emporte vers des élans nostalgiques tout en revisitant ces thèmes et en réussissant à en incorporer de nouveaux très réussis. De ce côté-là, la réalisation de Street Fighter V est un subtil mélange de nostalgie et de nouveautés qui fonctionne indéniablement bien. La version PC est plutôt bien optimisée, malgré des serveurs qui ont connu des débuts bien difficiles.

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The Mighty Bison !

Un gameplay plus accessible

Quand on parle d’accessibilité d’un gameplay, on risque de faire enrager les puristes qui crieront à la « casualisation » de ladite licence. Du moins, c’est ce que l’on peut voir en général. Ici, cela marche plutôt bien car les subtilités de l’ancien opus ont été enlevées pour accueillir la V-Gauge, une jauge qui se remplit au fur et à mesure que vous encaissez des coups dans le round et que vous utilisez les V-Skill (des attaques spéciales liées aux personnages). En découlent les V-Trigger (mode qui rend le personnage plus puissant et permet de placer des versions améliorées de ses attaques). Tout cela, en plus de simplifier grandement les aspects techniques du gameplay, rend beaucoup moins punitive la prise de risque contre un autre joueur. Les combats sont beaucoup plus explosifs que par le passé, et les joueurs pourront désormais plus se concentrer sur la maîtrise des coups de leur personnage favori plutôt que sur les aspects techniques du système de combat. En parlant de ça, le casting semble assez maigre : seulement 16 combattants sont disponibles. Un mélange d’anciens remis au goût du jour, de quatre nouvelles têtes et d’anciens que l’on avait pas vu depuis un bout de temps. Un excellent choix, même si l’on regrette l’absence de certaines figures légendaires dont Guile ou Sagat. Pour ce qui est de l’équilibrage, tout a été très bien calculé. tous les éléments sont réunis pour favoriser des combats en ligne d’une rare intensité.

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Elle met les pieds où elle veut, et c’est souvent dans la tronche…

Des modes de jeu qui laissent perplexe

Du côté du online, rien à redire donc. Que vous préfériez jouer en combat amical ou en classement, vous avez réellement de quoi vous amuser. La progression dans ce dernier mode est assez bien pensée puisque vous avancerez par ligues suivant vos résultats. En théorie, le risque de tomber sur un opposant bien plus expérimenté que vous est donc largement atténué. La compétition est donc ouverte et le jeu semble avoir un grand avenir dans l’e-sport. D’ailleurs, vous devez sélectionner votre personnage dans le menu principal et pas lors d’un classique écran de sélection des personnages. Tout est encouragé pour que vous maîtrisiez votre personnage principal. Par contre, pour ce qui est du solo, le bilan est bien plus mitigé. Il y a la présence d’un mode survie plutôt sympathique qui propose 4 niveaux de difficulté, dans lequel vous pourrez dépenser des points entre les combats pour récupérer de la vie ou acquérir différents bonus. La déception est totale du côté du mode arcade, totalement absent, et les combats versus que l’on peut réaliser contre un ami, mais pas contre l’IA. Le mode histoire ne propose que 2 à 3 combats par personnages entrecoupés de scènes de dialogues, bien plus pensées pour mettre en évidence des liens et des oppositions entre les différents combattants que pour dresser une histoire d’ensemble cohérente. Pour ça, il faudra attendre le mois de juin pour acquérir le vrai mode histoire. A noter que pour l’instant, le jeu ne contient pas de combat contre des boss ou de bonus stages légendaires tels que la destruction de voiture à mains nues !

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Une interface moyennement ergonomique.

Les pièces du puzzle qui se laissent désirer

Outre les 6 persos d’ores et déjà annoncés en DLC, le mode défi reste à ajouter en même temps que la boutique qui proposera d’acquérir du nouveau contenu (dont des personnages) en échangeant des Zenny (monnaie représentant de l’argent réel) et de la Fight Money (monnaie gagnée en jeu). CAPCOM a fait toute sa promo sur le fait que la FM serait totalement farmable, ce qui rendrait tout le contenu au final gratuit sauf pour les impatients qui préféreraient faire chauffer la carte bleue. A ce tableau idyllique j’émets une énorme réserve. Je m’explique. Si, dans les faits, la Fight Money monte très vite au départ (comptez 250 000 environ pour avoir joué les 5 premières heures dans le solo), le montant n’ira qu’en se réduisant petit à petit. En effet, l’histoire se finit vite et ne donne plus de récompenses ensuite, et la survie n’est payante qu’une fois par perso et par niveau de difficulté. Une fois ceci fait, vous ne pourrez plus gagner que 50 FM par 50, et ce uniquement en cas de victoire en ligne. CAPCOM avait évoqué dans le futur d’autres moyens de gagner des points, notamment par des défis qui récompenseraient tous types de joueurs. Il faut voir l’application dans le futur, parce qu’il se peut que certains se retrouvent vite bloqués s’ils doivent accumuler plusieurs centaines de victoires en ligne pour profiter d’un nouveau perso.

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Il est bien question de bagarre ici !

Il est difficile d’être catégorique sur Street Fighter V, que ce soit pour le qualifier de nouvelle référence des jeux de combat, ou pour le rabaisser au statut des jeux en kits, qui sont hélas de plus en plus courants parmi les triples A. Il est impossible de trancher puisque c’est surtout l’avenir qui nous en dira plus. Pour le moment, les prix de la boutique n’ont été divulgués qu’en argent réel, à savoir 6 euros pour un personnage et 4 euros pour un costume premium. En revanche, le montant demandé en Fight Money n’est pas connu pour le moment. Beaucoup de choses dépendront de l’évolution du jeu. L’intérêt des joueurs qui préfèrent le solo (oui, il y en a) pourrait également beaucoup fluctuer pour les mêmes raisons. Attendons de voir ce que cela peut donner. Je conçois que l’on puisse être déçu du faible nombre de modes de jeu ou de personnages, mais il faut bien avouer que la base est réellement réussie. Et, dans la mesure où CAPCOM souhaite continuer d’améliorer et d’étoffer son jeu pendant au moins 5 ans, on peut légitimement toujours espérer un excellent résultat final. A vous de voir si vous êtes patients, mais en attendant, Street Fighter V reste un jeu réussi avec un gameplay et un équilibrage exemplaire.