Warhammer : The End Times Vermintide, le test

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que les petits gars de Valve ont innové à de nombreuses reprises durant l’évolution du studio. Le point culminant a bien sûr été Steam, leur plateforme de téléchargement de jeux pc qui est aujourd’hui une référence. Mais avant cela, il y avait des licences fortes. Half Life bien entendu, dont tous les fans de la planète attendent la suite depuis plus de 10 ans, mais aussi Portal ou un certain Left 4 Dead. Ce dernier vous proposait de dézinguer des zombies à la pelle avec une grande notion de coopération. En effet, vous étiez dans une équipe de 4, bots ou joueurs (dans ce cas, il vaut toujours mieux que ce soit des joueurs et ce n’est pas ceux qui ont touché à Payday qui vous diront l’inverse !) parés pour trucider les mort-vivants. Sorti en 2009, Left 4 Dead 2 a marqué les joueurs, dans la grande lignée de son prédécesseur. Le 3eme opus semble être plus ou moins en stand bye, comme la suite d’Half Life, d’ailleurs. Ce qui nous intéresse ici, c’est le bon filon qu’a su exploiter Games Workshop. Ces derniers, propriétaires de la licence Warhammer, ont constamment cherché de bonnes opportunités pour créer des jeux vidéo prenant comme background leur univers de dark fantasy. On a eu du plutôt bon, du moins bon et ce n’est pas prêt de s’arrêter vu que Total War Warhammer est prévu pour 2016. Revenons au présent. Games Workshop, bénéficiant du soutien du développeur Fatshark, s’est dit que se faire un Left 4 Dead à la sauce Warhammer, ça ne serait pas si mal. Sur le papier pourtant, ça sonne assez basique. On prend Left 4 Dead, on remplace les zombies par des rats humanoïdes, les Skavens, et on a Warhammer : The End Times Vermintide ! La mauvaise copie semblait pointer le bout de son nez, mais les choses sont-elles si évidentes que ça ?

Left 4 Dead Warhammer

Dans l’organisation du jeu, tout rappelle Left 4 Dead. Les Skavens vous arrivent sur la tronche sans cesse par vagues, vous devez les repousser en vue à la première personne. Comme dans le fps de Valve, des ennemis spéciaux, plus forts, vous attaqueront. Je ne vais pas vous les lister vu que Kihaa le fait déjà très bien dans l’aperçu de la bêta. (Ben quoi ? Les DLC, c’est à la mode en ce moment). Ici, par contre, pas d’armes ramassées par terre. Vous vous équipez de votre matériel avant de partir, et vous ramasserez ensuite potions de boost, de soins ou encore des munitions. C’est assez simple, mais efficace. A noter que vous pouvez aussi ramasser des tomes. Au nombre de 3 par niveau, ils vous permettront, si vous les avez tous obtenus, d’ajouter des bonus pour votre récompense à la fin du stage et d’avoir un bonus d’Xp.

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Carnaaaageee

Les éléments RPG qui changent tout.

On en vient à ce qui fait véritablement la personnalité propre de ce Warhammer : The End Times Vermintide et qui le démarque totalement de Left 4 Dead. A la fin de chaque mission, vous obtenez un lancer de dés qui déterminera un objet plus ou moins rare que vous gagnerez. En mode facile, vous aurez une majeure partie de chance de gagner des objets blancs, quelques verts, et un ou deux bleus. L’équipement que vous obtenez à la fin des missions changera tout, puisque chaque pièce est liée à un personnage, et sera utile pour l’améliorer. La forge, débloquée vers le début du jeu, vous permettra de recycler les objets inutilisés pour avoir la chance d’en obtenir de qualité supérieur. Ce système ajoutera de la rejouabilité, puisque vous serez vite tentés de faire progresser votre personnage pour devenir un peu plus puissant en mode de difficulté supérieure. Et, là où cela devient particulièrement intéressant, c’est que plus vous jouez en difficulté élevée, plus vous risquez de tomber sur du meilleur équipement. Heureusement, ce petit côté loot améliore la durée de vie, les 13 stages étant assez vite bouclés une première fois. On reprendra donc plaisir à refaire les niveaux pour améliorer son équipement.

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Hermannstrasse…. Sûrement pas très touristique comme coin

Les tares accentuées de son modèle

Hélas, ressemblance avec Left 4 Dead oblige, le jeu hérite des points négatifs de son modèle. Déjà, on pourra constater un scénario minimaliste qui pourrait se résumer comme ceci : « Oh mon dieu, les Skavens attaquent Ubersreik ! Il faut vite sauver la ville et ses environs ! » Bon du coup c’est raté, puisque la bonne ville d’Ubersreik va vite prendre des allures post apocalyptiques, mais l’idée est là. A chaque mission, vous devez accomplir quelque chose pour freiner les Skavens : négocier avec un puissant mage, détruire leurs réserves de poison et bien d’autres. Une fois votre objectif principal fini, vous rejoignez votre chariotte, et en voiture Simone pour une autre mission ! Du coup, déjà la ligne scénaristique n’était pas bien forte dans Left 4 Dead puisque l’on assistait à la progression logique de survivants qui cherchaient un moyen de se mettre en lieu sûr, mais dans Warhammer : The End Times Vermintide on est juste face à des missions stand-alone qui n’ont pas vraiment de suite logique. Sans trop vous spoiler, seule la dernière mission se démarque en vous proposant de mettre un point final à l’assaut des Skavens. Petit point aussi sur l’IA des bots. J’ai essayé de jouer en partie privée avec trois bots (je sais, je suis fou) et franchement on se demande s’ils ne travaillent pas pour l’ennemi. Ils se séparent, constamment, du coup on est sans arrêt en train de faire des allers retours assez burlesques entre l’un et l’autre pour les sauver de l’emprise d’un Skaven spécial. C’était une des premières missions en facile, et j’ai vraiment eu beaucoup de mal à la finir. Tant qu’on est dans les tares, rajoutons une optimisation en demi-teinte. Il a été nécessaire dans mon cas que je repasse en graphismes élevés car l’extrême entrainait des ralentissements (que d’autres n’ont pas subis). Bon les bugs sonores semblent avoir disparu depuis la bêta, mais j’ai pu constater quelques retours bureau assez gênants, surtout lorsque votre équipe vous attend, ou que vous venez de finir une mission et que vous serez donc privés de récompenses.

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Arya et Kihaa sont plus utiles que des bots. Si si je vous jure.

 Un univers dark fantasy fort et cohérent

Les graphismes ne sont peut-être pas ce qu’on a vu de mieux (surtout sur Pc) mais franchement, l’univers est bien représenté et même assez varié. Au départ, on aurait pu craindre qu’Ubersreik se serait révélée assez redondante au niveau de ses paysages mais il n’en est rien puisque vous explorerez ses alentours également. Au programme : de la ville détruite, bien sûr, mais aussi une  tour de mage très typée bibliothèque géante, des exploitations agricoles, une forêt et ses cabanes au fond du jardin (enfin, vous voyez), la variété des décors est assez importante et reste surtout très cohérente avec l’ambiance dark fantasy et ses accents post apocalyptiques. Du côté de la direction artistique, c’est vraiment très réussi, avec une mention toute particulière pour la bande-son composée par Jesper Kyd (qui a travaillé notamment sur la série Assassin’s Creed) qui est d’une excellente qualité, et qui renforce la cohérence de l’univers puisqu’elle est très bien synchronisée avec ce qui se passe à l’écran. La musique de la horde se révèle particulièrement excellente. Au milieu de tout ça et des ponctuations acerbes de vos coéquipiers, on prendra vraiment plaisir à décapiter du Skaven à la pelle, même si, hélas, leur point de spawn semble parfois assez discutable. Ils apparaissent parfois devant votre nez comme ça, ou dans votre dos alors que quelques secondes avant il n’y avait rien. Avant de jouer à Warhammer : The End Times Vermintide, je ne savais pas qu’un rat humanoïde pouvait être aussi furtif ! Il m’est arrivé une fois de tomber juste devant leur point de spawn, et j’ai pu les tuer à la chaîne au fur et à mesure de leur apparition. Un peu dommage. Heureusement ce défaut n’entache pas immensément l’expérience de jeu. 

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Classe ou pas ?

5 héros sinon rien

Autre différence de taille par rapport au modèle de Valve : les personnages. Dans Left 4 Dead, le gameplay dépendait beaucoup de ce que vous ramassiez. Ici, chaque personnage à ses forces et ses faiblesses, et jouer l’archère sera drastiquement différent du soldat ou de la magicienne. Le soldat, très lourdaud avec son marteau à deux mains, est assez déstabilisant. Pour les autres, sans problème, vous comprendrez vite les subtilités du gameplay, et surtout leurs différences. Le nain, par exemple, est utile à distance avec son arbalète, assez précise grâce à son zoom. Cependant, le temps de recharge est assez élevé. De ce fait, il sera bien plus judicieux de le jouer au corps-à-corps, ce dernier résistant plutôt bien aux dégâts, et ses attaques à la hache/bouclier étant particulièrement efficaces. Tous les héros ont leurs qualités et leurs défauts, et si vous les équipez comme il se doit, vous vous rendrez vite compte que l’expérience de jeu se révèle unique selon le personnage utilisé.

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Ca change d’Hermannstrasse…

Dans votre vie de joueur, on se retrouve parfois devant un jeu qui ne vous inspire pas à la base, qui, ne vous fait ressentir qu’un vague « mouais bof ». C’était mon cas avant d’avoir joué à Warhammer : The End Times Vermintide, et après y avoir joué, je vais oser écrire quelque chose dont j’ai pourtant pesé les mots. Ce n’est pas un clone marketing de Left 4 Dead, il utilise la même recette, mais arrive à être meilleur que Left 4 Dead. Je suis conscient que certains hurleront à l’hérésie en lisant cela. Mais le système d’équipement, la variété du gameplay et la force de l’univers et de la direction artistique font de Warhammer : The End Times Vermintide un incontournable pour ceux qui ont aimé le gameplay orienté coop du titre de Valve. En somme, Games Workshop et Fatshark ont peut-être exploité un concept existant, mais ils l’ont suffisamment taillé sur mesure pour l’univers de Warhammer  et pour que le résultat soit beaucoup plus personnel qu’il n’y paraît. Très bonne surprise en somme que ce Warhammer : The End Times Vermintide !