Après la série télé Hero Corp, voici la suite de leurs aventures en comics, mais que valent ces aventures en passant sur un autre support ? Le scénario est toujours réalisé par le créateur de la série télé Simon Astier. Les dessins sont assurés par Francesca Follini. (La nouvelle guerre des boutons, SuperWorld) Ce troisième tome a été publié le 14 juin 2017 chez Soleil French Comics.
Des récits distrayants
Le scénario est clairement le point fort de ce volume. Astier l’a conçu pour les néophytes de l’univers Hero Corp. Les histoires sont faciles à suivre même si on ne connaît pas la série. Plutôt qu’une seule histoire, ce sont trois récits très différents car les personnages principaux, l ‘époque et le ton changent. On découvre l’humour noir, un polar assez sombre et une histoire fantastique. Même si c’est assez distrayant, cela peut être un peu frustrant. On s’attache à un personnage, en particulier pour le premier, Claudine, qui est le plus riche de ces trois récits mais cela ne dure qu’un épisode. Le texte est de haut niveau et, dans la partie médiévale, on retrouve le vocabulaire de l’époque. Tout se lit agréablement car le rythme rapide amène des rebondissements inattendus.
Hero Corp: Un comics à la française
Hero Corp est une série avec une histoire bien particulière. Ce n’est certainement pas la série française la plus connue mais, très originale, elle a un public très fidèle qui avait obtenu son retour grâce à leur mobilisation en ligne. Cette collection se présente comme des comics en français mais est-ce vraiment le cas ? Au départ, un comics est une B.D. américaine mais c’est aussi un style de narration. Tant par le texte que pour le dessin ce volume est clairement une BD franco-belge. Le texte est relativement dense et littéraire alors que les pages sont organisées comme une grille avec un bord blanc. Le volume est divisé en épisodes alors que l’équipe créative est la même et l’ensemble a été fait en une fois. Plus que les faibles liens avec des comics (des récits de super-héros), on ressent une contamination du cinéma (une maison de Psychose, un internat façon Harry Potter) et un cadre géographique très américain.
Un dessin loin du niveau
Les dessins sont trop figés et conventionnels. Les immeubles sont très carrés et sans relief. De plus, les expressions des visages sont trop caricaturales et desservent l’histoire. Le pire est la colorisation glauque avec beaucoup trop de marron.
Au final, cet album est sauvé par l’histoire. Ce volume apporte de nouvelles informations sur des personnages de la série mais sans être une suite. On peut espérer que Simon Astier opte pour un nouveau dessinateur qui fasse vraiment basculer dans le comics avec un style radicalement différent.