[Review] Ballistic, de la science-fiction bien chargée

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Si une arme avait une conscience, quels seraient ses choix ? Le dessinateur culte Darick Robertson y réfléchit dans ce livre de 160 pages publié chez Glénat comics le 14 février.

Dans un avenir bien sombre, un chef de gang à Repo City a un problème de climatisation pendant un passage à tabac. Il fait appel à Butch, son réparateur favori. Cet arrogant rêve de devenir un gangster et compte profiter de son atout, Bang-Bang, son arme vivante. Très vite, Butch se trouve embarqué dans des conflits qui le dépassent.

 

Un monde délirant

Ballistic, imaginé par Adam Egypt Mortimer, est un récit policier de science-fiction. Haletant comme un bon polar, le lecteur ne sait jamais à quoi s’attendre. La science a permis de fusionner la matière vivante et les objets sont donc aussi fait de chair. Cette fusion entre la machine et la chair est gore quand les coups de feu arrivent.

Butch discute avec son arme.

 

Un dessinateur habitué au trash

En feuilletant les pages, ces images peuvent décevoir par des couleurs surprenantes mais, commencez à lire et vous ne pourrez plus lâcher le volume. Darick Robertson est déjà une référence des comics par ses travaux avec Garth Ennis – The Boys – et avec Warren Ellis – Transmetropolitan. On retrouve l’esprit ici du mélange entre science-fiction et critiques sociétales. L’histoire n’est pas faite pour tout le monde mais on prend beaucoup de plaisir. Roberston arrive très bien à rendre réelles des idées pourtant très étranges.

Ballistic est certes un récit très fun à suivre avec des loosers très drôles perdus dans des fusillades, des délires futuristes et des dialogues bien trash. Cependant, il y a une vraie profondeur politique. Bang-Bang est le seul ami de Chuck, fait réfléchir sur la place contemporaine des armes dans la société américaine.

Ballistic ou les machines vivantes

 

Une édition de qualité

Édité aux États-Unis chez Black Mask, Glénat comics fait un super travail pour ce volume en français. En fin de volume, les bonus sont très intéressants. Les croquis de Robertson avec les commentaires de Mortimer dévoilent au lecteur le processus de création. Encore plus drôle, il y a des notes pour les différentes pages du récit comme dans un essai scientifique mais complètement détournées.

Une fois le volume fermé, le lecteur est ravi d’avoir passé un moment à suivre les aventures d’un looser certes inadapté au gangstérisme mais très touchant.